En l’espace d’une quinzaine d’années, au regard du recensement général de la population de 2014, la ville d’Abidjan a beaucoup évolué en termes de population, passant de 3 millions d’habitants en 1998 à plus de 5 millions aujourd’hui si l’on s’en tient au taux de natalité et au déplacement massif des populations de l’intérieur du pays vers la capitale économique dû à la crise de septembre 2002. Tous expriment au quotidien le besoin d’être transportés d’un bout à l’autre de la ville afin de vaquer à leurs occupations. Pour répondre à ce besoin de mobilité, seuls deux modes de transport urbain de masse s’offrent à eux aujourd’hui à Abidjan : le transport urbain routier (avec les cars, gbaka, worô-worô, taxis et autres minicars…) et le transport lagunaire par bateaux-bus et autres pinasses sur la lagune.
S’agissant du transport routier de masse, il est à noter que les infrastructures routières n’ont pas toujours suivi le boom démographique et l’explosion du parc automobile au niveau de la ville d’Abidjan. Du fait de cette insuffisance d’investissements à laquelle il convient d’ajouter l’incivisme des usagers de la route, il n’est pas rare de voir aux heures de point de longues queues de voitures (toute catégorie confondue) le long des artères de la ville, avançant à pas de tortue, provoquant ainsi des embouteillages à n’en point finir dont l’impact sur l’économie devrait susciter "des réflexions en termes de politique à mettre en œuvre de façon à ce que la thématique de la mobilité soit traitée comme un véritable droit lié à la personne." A l’insuffisance des investissements sur les infrastructures routières (qui seraient globalement chiffrés autour de 11000 milliards de francs CFA), il faudrait également prendre en compte le vieillissement du parc automobile de cette cité cosmopolite même si le gouvernement a entrepris des initiatives pour son renouvellement.
La Sotra, dont le métier est d’assurer au quotidien le transport urbain des Abidjanais, est loin de sortir de l’impasse avec un parc autobus et une flotte bateaux-bus quasi-inexistants, ce qyu lui fait perdre chaque jour des parts importantes du marché au profit des systèmes de transport non conventionnels, inapropriés ou inorganisés (gbaka, wôrô-wôrô…). Entre 1998 et 2000, par exemple, la Sotra avait plus de 60% des parts du marché du transport urbain. Aujourd’hui, ce marché est réduit et se situe entre 15% et 20%, note un observateur averti du secteur des transports routiers.
Cette situation accentue davantage les difficultés des populations abidjanaises à se déplacer aisement si bien 51% d’entre elles marche beaucoup plus à pied aujourd’hui pour gagner du temps et vaquer à leurs occupations, soutiennent des experts. En attendant de désengorger véritablement la circulation routière par le métro et le tramway que le gouvernement prévoit sur l’axe nord-sud, c’est-à-dire d’Anyama à l’aéroport Félix Houphoët-Boigny en passant par Abobo, Abjamé, Yopougon, Cocody, Treichville et Port-Bouët, l’alternative qui s’offre aujourd’hui pour fluidifier le trafic urbain de masse à Abidjan c’est l’exploitation du plan d’eau lagunaire. Bien exploiter, ce second mode de transport urbain de masse permettra de solliciter moins les routes.
En effet, la Sotra est déjà présente sur ce segment des transports urbains, mais malheuresement, reste limitée du fait de l’insuffisance des bateaux-bus pour faire face à la demande de mobilité des populations. Même avec les pinasses, bateaux de fortune fabriqués artisanlement, seuls en moyenne 100.000 passagers sont transportés sur la lagune par mois. Et pour décupler ce nombre, l’Etat a autorisé deux nouveaux acteurs à exploiter le plan d’eau lagunaire.
Il s’agit, premièrement, de la Société de transport lagunaire (STL) dont le promoteur, Adama Bigtogo, député-maire d’Agboville et ancien ministre de l’Intégration africaine, a réceptionné ses deux premiers bateaux-bus le 20 décembre 2016. L’un est baptisé "Kong", l’autre "Agboville". Le second acteur, c’est la Compagnie ivoirienne des transports (Citrans) dont le PDG, Zoumana Bakayoko, a lui aussi, réceptionné le 27 décembre 2016 son premier bateau, en provenance d’Afrique du Sud, baptisé "Lady Dominique" en hommage à la première Dame de Côte d’Ivoire, selon lui, "pour son dévouement en faveur des enfants défavorisés."
Au regard de leur prévision d’investissement avoisinant les 50 milliards de francs CFA chacun, les deux opérateurs prévoient exploiter tout le plan d’ean lagunaire en touchant toutes les cités dortoirs comme Songon, Yopougon, Adjamé, Trechville, Cocody, Bingerville, Plateau, Koumassi jusqu’à Grand-Bassam… de sorte à transporter environ 50.000 passagers par jour. Voilà les investissements qui pouront booster le transport urbain de masse à Abidjan en attendant l’arriée du métro et du tramway.
Alexis Noumé
S’agissant du transport routier de masse, il est à noter que les infrastructures routières n’ont pas toujours suivi le boom démographique et l’explosion du parc automobile au niveau de la ville d’Abidjan. Du fait de cette insuffisance d’investissements à laquelle il convient d’ajouter l’incivisme des usagers de la route, il n’est pas rare de voir aux heures de point de longues queues de voitures (toute catégorie confondue) le long des artères de la ville, avançant à pas de tortue, provoquant ainsi des embouteillages à n’en point finir dont l’impact sur l’économie devrait susciter "des réflexions en termes de politique à mettre en œuvre de façon à ce que la thématique de la mobilité soit traitée comme un véritable droit lié à la personne." A l’insuffisance des investissements sur les infrastructures routières (qui seraient globalement chiffrés autour de 11000 milliards de francs CFA), il faudrait également prendre en compte le vieillissement du parc automobile de cette cité cosmopolite même si le gouvernement a entrepris des initiatives pour son renouvellement.
La Sotra, dont le métier est d’assurer au quotidien le transport urbain des Abidjanais, est loin de sortir de l’impasse avec un parc autobus et une flotte bateaux-bus quasi-inexistants, ce qyu lui fait perdre chaque jour des parts importantes du marché au profit des systèmes de transport non conventionnels, inapropriés ou inorganisés (gbaka, wôrô-wôrô…). Entre 1998 et 2000, par exemple, la Sotra avait plus de 60% des parts du marché du transport urbain. Aujourd’hui, ce marché est réduit et se situe entre 15% et 20%, note un observateur averti du secteur des transports routiers.
Cette situation accentue davantage les difficultés des populations abidjanaises à se déplacer aisement si bien 51% d’entre elles marche beaucoup plus à pied aujourd’hui pour gagner du temps et vaquer à leurs occupations, soutiennent des experts. En attendant de désengorger véritablement la circulation routière par le métro et le tramway que le gouvernement prévoit sur l’axe nord-sud, c’est-à-dire d’Anyama à l’aéroport Félix Houphoët-Boigny en passant par Abobo, Abjamé, Yopougon, Cocody, Treichville et Port-Bouët, l’alternative qui s’offre aujourd’hui pour fluidifier le trafic urbain de masse à Abidjan c’est l’exploitation du plan d’eau lagunaire. Bien exploiter, ce second mode de transport urbain de masse permettra de solliciter moins les routes.
En effet, la Sotra est déjà présente sur ce segment des transports urbains, mais malheuresement, reste limitée du fait de l’insuffisance des bateaux-bus pour faire face à la demande de mobilité des populations. Même avec les pinasses, bateaux de fortune fabriqués artisanlement, seuls en moyenne 100.000 passagers sont transportés sur la lagune par mois. Et pour décupler ce nombre, l’Etat a autorisé deux nouveaux acteurs à exploiter le plan d’eau lagunaire.
Il s’agit, premièrement, de la Société de transport lagunaire (STL) dont le promoteur, Adama Bigtogo, député-maire d’Agboville et ancien ministre de l’Intégration africaine, a réceptionné ses deux premiers bateaux-bus le 20 décembre 2016. L’un est baptisé "Kong", l’autre "Agboville". Le second acteur, c’est la Compagnie ivoirienne des transports (Citrans) dont le PDG, Zoumana Bakayoko, a lui aussi, réceptionné le 27 décembre 2016 son premier bateau, en provenance d’Afrique du Sud, baptisé "Lady Dominique" en hommage à la première Dame de Côte d’Ivoire, selon lui, "pour son dévouement en faveur des enfants défavorisés."
Au regard de leur prévision d’investissement avoisinant les 50 milliards de francs CFA chacun, les deux opérateurs prévoient exploiter tout le plan d’ean lagunaire en touchant toutes les cités dortoirs comme Songon, Yopougon, Adjamé, Trechville, Cocody, Bingerville, Plateau, Koumassi jusqu’à Grand-Bassam… de sorte à transporter environ 50.000 passagers par jour. Voilà les investissements qui pouront booster le transport urbain de masse à Abidjan en attendant l’arriée du métro et du tramway.
Alexis Noumé