Surabondance à l’horizon et crainte pour l’économie des pays producteurs de cacao en vue. Dans un rapport rendu public ce 31 mai 2017, l’Organisation internationale du cacao (ICCO) annonce dans ses prévisions et estimations révisées de l’année cacaoyère 2016/2017, une hausse de production de 18% par rapport à l’année précédente. Selon le document publié sur www.icco.org, les volumes de production (précédemment estimées à 4 552 000 tonnes dans la campagne 2016/2017) monteront à 4 692 000 tonnes pour la campagne contre 3 972 000 tonnes lors de la campagne 2015/2016. Soit un surplus de 720 000 tonnes de fèves, comme on peut le lire sur le site internet de l’Organisation internationale du cacao.
C’est une nouvelle qui ne rassure pas à Abidjan. Pr Ahouré Alban est enseignant en Economie à l’UFR des Sciences économiques à l’Université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan Cocody et directeur de la Cellule d’analyse des politiques économiques au Cires (CAPEC). La confirmation d’une telle prévision aurait « un effet sur le prix » dit-il.
« Si la production mondiale augmente, il faut s’attendre selon la théorie économique à ce qu’il y ait un effet négatif sur les prix. Entendons par là que les prix auront une tendance à la baisse. Pour juguler cela, il est important que la demande augmente en même temps. Si nous avons un peu plus de consommateurs de chocolat et de produits
dérivés du cacao, il est clair que l’augmentation de l’offre donc de la production, si elle est importante que l’augmentation de la demande, ne peut pas agir sur le prix. Car si la demande l’emporte, le prix peut rester à la hausse. Sinon le risque est que la demande ne change pas alors que la production augmente. Cela va donner des signaux aux marchés pour dire que nous avons une offre abondante, donc il y aura une tendance à la baisse des prix lors des discussions », analyse-t-il pour Politikafrique.info.
Pour Pr Ahouré Alban, le cacao étant la première culture de rente d’exportation, la baisse de son cours entraîne toujours des effets néfastes sur les ressources publiques. « Cette année par exemple, la baisse des cours du cacao chiffrée à 40%, a affecté le budget. On a vu une réduction de 10% du budget. Cela a cumulé avec les mutineries et les revendications sociales. En termes de ressources, chaque fois que le prix du cacao baisse, on s’attend à un effet », dit-il. Et de révéler que « des travaux ont montré que la croissance du PIB de la Côte d’Ivoire est corrélée au cours mondial du cacao. Les années où le cacao a eu des prix élevés, on a eu des taux de croissance assez élevés. Et
les années où on a eu une chute drastique des cours du cacao, comme quasiment toute la décennie 80, on a eu une baisse importante de la croissance de la Côte d’Ivoire. Il est vrai que nous essayons de diversifier et que nous essayons de transformer davantage sur place pour donner de la valeur ajoutée, mais toujours est-il qu’une baisse du prix du cacao a forcément un effet sur l’économie ivoirienne et ghanéenne qui dépend aussi fortement du cacao ».
Selon le confrère ‘’Africry-news.com’’ dans sa parution de ce jeudi 1er juin, ce surplus à l’horizon est « étroitement lié aux arrivages très abondants aux ports ivoiriens et ghanéens ». Jusqu’à fin mars 2017, le prix bord champ du cacao était fixé à 1100 FCFA avant de chuter à 700 FCFA pour les producteurs ivoiriens. Une baisse de prix qui a eu pour
conséquence une révision du budget de l’Etat et des dépenses publiques.
La diversification des produits comme solution
Cette cacao dépendance de l’économie ivoirienne peut-elle trouver solution ? Oui répond le directeur de la CAPEC. A en croire Pr Ahouré Alban, une transformation de l’économie qui passe par la diversification des produits est nécessaire si le pays ne veut pas toujours subir les effets des chutes des cours du cacao. « Il faut une transformation de l’économie pour qu’on ait plus d’industrialisation du secteur du cacao que des produits agricoles. Ce sont des choses en cours, et les effets se feront sentir dans le long terme. La question étant conjoncturelle, dans le court terme, les autres solutions sont réajustées, les dépenses ou voir comment accroître les recettes ailleurs que par le cacao. Nous n’avons pas que le cacao même si cette culture est importante. Si au même moment où le cacao voit son cours baissé, on a l’hévéa, le coton, le palmier à huile, l’ananas, la banane, qui ont leurs prix qui se stabilisent et que leurs productions suivent également, cela va atténuer la faiblesse du cours du cacao. Sinon dans le long terme, il ne faut pas dépendre d’un seul produit », suggère-t-il.
Richard Yasseu
C’est une nouvelle qui ne rassure pas à Abidjan. Pr Ahouré Alban est enseignant en Economie à l’UFR des Sciences économiques à l’Université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan Cocody et directeur de la Cellule d’analyse des politiques économiques au Cires (CAPEC). La confirmation d’une telle prévision aurait « un effet sur le prix » dit-il.
« Si la production mondiale augmente, il faut s’attendre selon la théorie économique à ce qu’il y ait un effet négatif sur les prix. Entendons par là que les prix auront une tendance à la baisse. Pour juguler cela, il est important que la demande augmente en même temps. Si nous avons un peu plus de consommateurs de chocolat et de produits
dérivés du cacao, il est clair que l’augmentation de l’offre donc de la production, si elle est importante que l’augmentation de la demande, ne peut pas agir sur le prix. Car si la demande l’emporte, le prix peut rester à la hausse. Sinon le risque est que la demande ne change pas alors que la production augmente. Cela va donner des signaux aux marchés pour dire que nous avons une offre abondante, donc il y aura une tendance à la baisse des prix lors des discussions », analyse-t-il pour Politikafrique.info.
Pour Pr Ahouré Alban, le cacao étant la première culture de rente d’exportation, la baisse de son cours entraîne toujours des effets néfastes sur les ressources publiques. « Cette année par exemple, la baisse des cours du cacao chiffrée à 40%, a affecté le budget. On a vu une réduction de 10% du budget. Cela a cumulé avec les mutineries et les revendications sociales. En termes de ressources, chaque fois que le prix du cacao baisse, on s’attend à un effet », dit-il. Et de révéler que « des travaux ont montré que la croissance du PIB de la Côte d’Ivoire est corrélée au cours mondial du cacao. Les années où le cacao a eu des prix élevés, on a eu des taux de croissance assez élevés. Et
les années où on a eu une chute drastique des cours du cacao, comme quasiment toute la décennie 80, on a eu une baisse importante de la croissance de la Côte d’Ivoire. Il est vrai que nous essayons de diversifier et que nous essayons de transformer davantage sur place pour donner de la valeur ajoutée, mais toujours est-il qu’une baisse du prix du cacao a forcément un effet sur l’économie ivoirienne et ghanéenne qui dépend aussi fortement du cacao ».
Selon le confrère ‘’Africry-news.com’’ dans sa parution de ce jeudi 1er juin, ce surplus à l’horizon est « étroitement lié aux arrivages très abondants aux ports ivoiriens et ghanéens ». Jusqu’à fin mars 2017, le prix bord champ du cacao était fixé à 1100 FCFA avant de chuter à 700 FCFA pour les producteurs ivoiriens. Une baisse de prix qui a eu pour
conséquence une révision du budget de l’Etat et des dépenses publiques.
La diversification des produits comme solution
Cette cacao dépendance de l’économie ivoirienne peut-elle trouver solution ? Oui répond le directeur de la CAPEC. A en croire Pr Ahouré Alban, une transformation de l’économie qui passe par la diversification des produits est nécessaire si le pays ne veut pas toujours subir les effets des chutes des cours du cacao. « Il faut une transformation de l’économie pour qu’on ait plus d’industrialisation du secteur du cacao que des produits agricoles. Ce sont des choses en cours, et les effets se feront sentir dans le long terme. La question étant conjoncturelle, dans le court terme, les autres solutions sont réajustées, les dépenses ou voir comment accroître les recettes ailleurs que par le cacao. Nous n’avons pas que le cacao même si cette culture est importante. Si au même moment où le cacao voit son cours baissé, on a l’hévéa, le coton, le palmier à huile, l’ananas, la banane, qui ont leurs prix qui se stabilisent et que leurs productions suivent également, cela va atténuer la faiblesse du cours du cacao. Sinon dans le long terme, il ne faut pas dépendre d’un seul produit », suggère-t-il.
Richard Yasseu