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Société Publié le mercredi 21 juin 2017 | Pôle Afrique

Réconciliation nationale et justice- Henri Konan Bédié pour le jugement de Laurent Gbagbo à la CPI

© Pôle Afrique Par Didier A.
PDCI-RDA : le Président Henri Konan Bédié a dirigé le Bureau politique du samedi 2 juin
Samedi 2 juin 2012. Abidjan. Maison du PDCI-RDA, a Cocody. Le Président du parti, Henri Konan Bédié a dirigé la réunion du Bureau politique.Photo: le Président Henri Konan Bédié
Conditionner la réconciliation nationale en Côte d’Ivoire à la libération de l’ex-chef de l’Etat Laurent Gbagbo est peu apprécié de Henri Konan Bédié, le président du PDCI-RDA.

Dans une récente interview accordée à l’hebdomadaire panafricain ‘’Jeune Afrique’’, le président du PDCI-RDA, Henri Konan Bédié s’est montré ferme sur la question. Ceux qui estiment que la libération de l’ex-président Laurent Gbagbo est nécessaire à la réconciliation en Côte d’Ivoire, « c’est leur point de vue », répond-il. Pour sa part, il s’en remet à la justice. « Le mien (point de vue), c’est celui de la justice. Sans la justice, il n’y a pas de réconciliation », tranche le leader du plus vieux parti politique en Côte d’Ivoire.

En Côte d’Ivoire, la question de la corrélation entre la réconciliation nationale et la libération des proches de l’ancien régime au pouvoir et spécialement de Laurent Gbagbo suscite des réactions. Les avis sont partagés sur le sujet. Venance Konan le Directeur Général de ‘’Fraternité Matin’’ le journal pro-gouvernemental, va plus loin. Selon lui, la libération de Gbagbo pour cette raison causerait plus de problèmes qu’elle n’en résoudra. « C’est vrai que le procès est long et que ça traîne, mais je ne crois pas que la Cour Pénale Internationale puisse se déjuger comme cela. Je suppose que si elle a voulu le juger, c’est qu’elle avait des arguments solides. C’est vrai aussi qu’on en parle de plus en plus. S’il est libéré, ses partisans vont d’abord danser de joie : selon eux, une libération prouvera l’innocence de Gbagbo, montrera qu’il a été accusé à tort, qu’il a été victime d’un complot de la France et que c’est lui qui a gagné les élections. Ils ne reconnaîtront jamais Ouattara, qu’ils considèrent comme illégitime…Il est possible que cela donne lieu à une nouvelle crise plutôt qu’à une réconciliation… J’imagine déjà l’émeute qui se produira à son retour au pays. Et où ira-t-il ? Tout cela semble compliqué », réagit le journaliste-écrivain tel que rapporté par le confrère ‘’afrikmag.com’’ dans sa publication du 16 juin.

Tiken Jah Fakoly la star ivoirienne du reggae partage ce point de vue. «…Ceux qui ont commis des crimes sont des exécutants. Pour moi, ceux qui doivent rendre compte, ce sont les responsables qui donnaient des ordres. A mon avis, trois personnes donnaient des ordres : Gbagbo, Blé Goudé et Simone. Ils sont aux mains de la justice. Et ils sont en train de répondre de leurs actes. Maintenant les exécutants qui sont en prison, si on ne veut pas les juger, il faut les libérer », fait savoir le descendant des Fakoly dans une interview au quotidien ‘’Le Patriote’’ du mardi 13 juin 2017.

Son condisciple Alpha Blondy a un autre « son ». Il estime plutôt qu’il faut « une amnistie générale » pour tous les prisonniers de la crise de de décembre 2010 à Avril 2011. Dans un récent entretien avec l’AFP largement repris dans la presse nationale, il suggère par la même occasion un retrait de la plainte à la CPI contre Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé. Les politiciens devraient « encourager M. Ouattara qui lui aussi est parmi les traumatisés (de la guerre) afin que la Côte d’Ivoire retire sa plainte contre MM. Gbagbo et Blé Goudé », estime le reggae man. Selon Alpha Blondy, le procès à la CPI est celui de la classe politique ivoirienne tout entière qui va mal et non celui de Gbagbo et Blé Goudé.

« Les responsables des crimes répondent de leurs actes »

Une approche qui n’est pas du goût du président du PDCI-RDA, Henri Konan Bédié qui en plus de tourner en dérision les annonces répétitives de la liberté du célèbre accusé de la CPI, estime que seuls les responsables des crimes répondent de leurs actes devant la justice. «Je laisse faire la justice d’autant plus que cette justice-là est au-dessus de tout soupçon. Libération provisoire, libération définitive, de Gbagbo, de Simone, de Blé Goudé…On en parle depuis leur arrestation. Chaque jour, à Abidjan, on annonce la remise en liberté prochaine de Laurent Gbagbo… La justice s’intéresse à ceux qui ont commis des crimes. Selon les Nations Unies, il y a eu 3000 morts. Et cela du fait des ordres donnés par le président Gbagbo », tranche Bédié.

C’est une position qui n’est pas nouvelle chez le président du PDCI. Déjà début octobre 2013 dans son discours d’ouverture du 12ème congrès de cette formation politique, Henri Konan Bédié n’hésitait pas à qualifier Laurent Gbagbo tantôt d’« adversaire qui se trouverait déjà à terre, après la crise postélectorale », tantôt de « dictateur » dont le transfèrement à la Cour pénale internationale a entre autres permis les assises de leur congrès à cette date.

Richard Yasseu
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