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Politique Publié le mercredi 9 août 2017 | Pôle Afrique

Menace sur la paix – Qu’est-ce qui fait tant peur aux acteurs politiques?

Des nuages sombres pointent-ils à l’horizon sur la Côte d’Ivoire ? Le discours du Pr Henriette Dagri Diabaté la Grande chancelière, prononcé ce lundi 7 août au 57ème anniversaire de l’indépendance de la Côte d’Ivoire le fait penser. Dans son adresse, elle interpelle principalement la classe politique ivoirienne qu’elle invite en outre à épargner le pays « d’une autre crise ».

« Souvenons-nous ! Notre transition démocratique s’est terminée en une crise post-électorale dramatique. Que ferons-nous après 2020 ? Cette question s’adresse à l’ensemble de la classe politique, à tous les partenaires sociaux et, au-delà, à tous les citoyens. De grâce, épargnons-nous une autre crise », recommande-t-elle.

Cette intervention de la Grande chancelière faite sur l’esplanade du palais présidentiel à Abidjan -Plateau, est diversement appréciée. Pour le RDR le parti au pouvoir, c’est un discours qui a « émerveillé ». « Son discours, au moment de distinguer ceux qui ont mérité de la Nation (cérémonie de décoration) nous a émerveillé. Elle est allée au-delà des félicitations adressées généralement aux récipiendaires. Elle a interpellé toute la société et la classe politique ivoirienne dans son ensemble sur l’obligation que nous avons de préserver l’essentiel. Cet essentiel est résumé dans notre devise nationale : Union – Discipline – Travail. Elle nous a rappelé que chaque fois que nous les ivoiriens sommes désunis, indisciplinés et fainéants (pas travailleurs) notre pays traverse des crises graves. La dernière crise avec ses milliers de morts en est la parfaite illustration. Une fois de plus, nous disons que ceux qui ont des oreilles pour entendre ont entendu », commente Joël N’Guessan, Secrétaire général adjoint chargé de la Communication et Porte-parole principal du RDR dans une note à la presse dont Poleafrique.info a reçu copie.

« Ce message (de la Grande chancelière) s’adresse essentiellement à sa formation politique parce que c’est elle qui a en charge la gestion du pays. Si donc le pays ne tourne pas bien, si le dialogue politique est au point mort, si les prisonniers politiques sont encore détenus, les exilés ne rentrent pas et la justice ne joue pas son rôle, c’est au régime qu’elle doit s’adresser et non pas à la classe politique », réagit pour sa part à Pôleafrique.info, Jean Bonin Kouadio lui également Secrétaire général adjoint chargé de la Communication du Front Populaire Ivoirien (FPI).

La Grande chancelière Henriette Dagri Diabaté n’en est pas à son premier appel du genre lancé à la société ivoirienne. Le 7 août 2014 déjà, un an avant la tenue de la présidentielle de 2015, toujours sur la même esplanade du palais présidentiel et toujours à l’occasion de la célébration de l’indépendance de la Côte d’Ivoire, elle interpellait les politiques. Selon elle, le scrutin qui arrivait à grands pas à cette période, était perçu comme des moments de grandes angoisses à l’image de ce que les ivoiriens avaient déjà vécu les années antérieures. « Nous savons pour l’avoir vécu, que depuis 2000, pour diverses raisons, les élections n’ont pas aidé à construire le consensus. Au contraire elles sont apparues comme des moments de grandes angoisses et notre pays a souffert le martyr », a-t-elle indiqué. En 2017 encore, alors que le pays est à trois années de la présidentielle, l’ex-secrétaire général du RDR tire de nouveau sur la sonnette d’alarme sur ce qui pourrait être le lendemain de ce pays.

Le président ivoirien Alassane Ouattara exhortait quelques heures avant elle, dans son discours du 6 août, veille de la célébration officielle de l’indépendance, à une reconsidération des comportements des uns et des autres. » Certes la vie d’une nation n’est pas un fleuve tranquille, mais nous devons tous, collectivement, œuvrer à éviter de nouvelles convulsions à notre beau pays. La responsabilité implique des choix, des renoncements, mais aussi et surtout des décisions courageuses qui doivent garantir la paix sociale et le bien-être de nos concitoyens », appelait-il.

La Côte d’Ivoire depuis début 2017, vit de nombreux tumultes. Le pays a fait face à des grognes sociales, plusieurs mouvements d’humeurs dans son armée, les Forces armées de Côte d’Ivoire (FACI). Des caches d’armes ont été récemment découvertes. Le pays subit également de nombreuses attaques de postes des forces de défenses et de sécurité avec des armes emportées. A cela s’ajoute des secousses internes au niveau du RHDP la coalition au pouvoir au sujet de l’alternance en 2020.

Pour l’opposition, c’est une atmosphère qui ne rassure guère. « Bien sûr qu’il y a des craintes à avoir. Nous sommes à trois ans de la prochaine présidentielle, mais nous voyons que le jeu politique n’est pas apaisé. Il n’est pas apaisé parce que le pouvoir en place ne fait rien pour qu’il soit apaisé. Il y a effectivement des craintes à avoir. C’est d’ailleurs pour cela que Messieurs Affi N’Guessan et Alpha Blondy ont toujours dit que 2020 serait pire que 2010 », soutient Jean Bonin Kouadio.

Contrairement au FPI, le député RDR, Alain Lobognon de Fresco a été plus précis et interpellateur. « Je ne suis pas inquiet. Seulement nous devons tout simplement respecter nos textes. Nous devons créer un climat d’apaisement général. Nous ne devons pas alimenter des foyers de tension à gauche et à droite. Nous devons aller sereinement vers 2020. 2020 arrive, ce n’est pas une date qui sera effacée du calendrier. Elle y est inscrite », fait remarquer pour sa part le collaborateur de Guillaume Soro, invité ce mardi 08 à l’émission « Sans langue de Bois » de Poleafrique.info.

Richard Yasseu
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