L’opposant historique kenyan, Raïla Odinga après avoir appelé ses partisans à la grève, a décidé de contester les résultats des élections présidentielles par la voie légale. Des politologues ivoiriens contactés par PoleAfrique.info se prononcent sur ce changement de méthode de contestation de Raïla Odinga.
Déclaré perdant aux élections présidentielles du 11 août 2017 par la Commission électorale indépendante du Kenya, Raïla Odinga a décidé au cours d’une conférence de presse ce mercredi 16, de recourir à la Cour Suprême de son pays pour contester les résultats de la présidentielle. Bien avant cette déclaration qui était beaucoup attendue par les kenyans, Odinga qui a crié à la fraude dès l’annonce des résultats provisoires. Il avait dans la foulée appelé ses partisans à la désobéissance civile en guise de protestation le dimanche 14 août. Mais l’appel a eu peu d’engouement.
C’est le peuple kenyan qui a imposé la légalité à Odinga, décrypte Dr Geoffroy Kouao, juriste-politiste. « Après l’échec de l’appel à la désobéissance civile et les manifestations de rues, Raïla Odinga a compris que le peuple kenyan a gagné en maturité et que ce peuple était épris de paix. Il a fallu donc changer de fusil d’épaule en épousant la voie de la légalité par la saisie de la Cour Suprême. Car dans tous les cas, Odinga est affaibli par l’échec de l’appel », soutient Dr Geoffroy Kouao.
Poursuivant, il s’étonne que Raïla Odinga qui a été pendant longtemps Premier Ministre, plusieurs fois ministre, conteste le cadre institutionnel des élections, alors qu’il a participé lui-même à ce cadre institutionnel. « Dans tous les cas de figures, les peuple africains sont maintenant matures, ils ne sauraient suivre des aventuriers politiques », commente le juriste-politiste.
Pr Dogbo Pierre, Directeur de l’école de Sciences politiques de l’Université Félix Houphouët-Boigny à Abidjan, estime pour sa part qu’il faut présenter « Railla Odinga come un mauvais perdant ». Selon lui, « Odinga fait la politique comme une fin en soi. En réalité si Odinga pouvait être président pour le Kenya, il a raté une occasion parce qu’il se présente comme quelqu’un qui veut accéder à la présidence pour son égo personnel », fustige le politologue.
Toutefois, l’analyste salut cette décision de Odinga « Aujourd’hui après avoir laissé la violence s’instaurer dans son pays, il semble avoir été gagné par la raison. Il faut s’en réjouir pour les kenyans qui n’avaient pas besoin de tant de violence qui ont occasionné des morts, des blessés, des destructions. Dans tous les cas, la voie qu’il a choisi de saisir la Cour Suprême est la voie de la sagesse. Espérons que tous les acteurs kenyans puissent s’incliner devant la décision de la Cour Suprême car devant les passions politiques, il est important que le droit amène les politiques à plier les genoux devant la décision de la Cour suprême », souhaite Pr Dogbo Pierre.
Ces violences post-électorales ont enregistré en quelques jours 24 morts selon le bilan publié par la Commission des droits de l’homme du Kenya et six morts selon la police nationale.
En 2007, la crise postélectorale avait occasionné plus de 1500 décès. Raïla Odinga est à sa quatrième participation à la présidentielle kenyane. En 2013, sa requête a été rejetée par la Cours Suprême qui a validé la victoire de son éternel rival, le Président Kenyatta.
Pour cette élection 2017 où les observateurs n’évoquent pas de fraudes sur le scrutin, Odinga a –t-il encore des chances ? Dans 14 jours, la Cour Suprême se prononce. Wait and see !
Gnoungo Fanta
Déclaré perdant aux élections présidentielles du 11 août 2017 par la Commission électorale indépendante du Kenya, Raïla Odinga a décidé au cours d’une conférence de presse ce mercredi 16, de recourir à la Cour Suprême de son pays pour contester les résultats de la présidentielle. Bien avant cette déclaration qui était beaucoup attendue par les kenyans, Odinga qui a crié à la fraude dès l’annonce des résultats provisoires. Il avait dans la foulée appelé ses partisans à la désobéissance civile en guise de protestation le dimanche 14 août. Mais l’appel a eu peu d’engouement.
C’est le peuple kenyan qui a imposé la légalité à Odinga, décrypte Dr Geoffroy Kouao, juriste-politiste. « Après l’échec de l’appel à la désobéissance civile et les manifestations de rues, Raïla Odinga a compris que le peuple kenyan a gagné en maturité et que ce peuple était épris de paix. Il a fallu donc changer de fusil d’épaule en épousant la voie de la légalité par la saisie de la Cour Suprême. Car dans tous les cas, Odinga est affaibli par l’échec de l’appel », soutient Dr Geoffroy Kouao.
Poursuivant, il s’étonne que Raïla Odinga qui a été pendant longtemps Premier Ministre, plusieurs fois ministre, conteste le cadre institutionnel des élections, alors qu’il a participé lui-même à ce cadre institutionnel. « Dans tous les cas de figures, les peuple africains sont maintenant matures, ils ne sauraient suivre des aventuriers politiques », commente le juriste-politiste.
Pr Dogbo Pierre, Directeur de l’école de Sciences politiques de l’Université Félix Houphouët-Boigny à Abidjan, estime pour sa part qu’il faut présenter « Railla Odinga come un mauvais perdant ». Selon lui, « Odinga fait la politique comme une fin en soi. En réalité si Odinga pouvait être président pour le Kenya, il a raté une occasion parce qu’il se présente comme quelqu’un qui veut accéder à la présidence pour son égo personnel », fustige le politologue.
Toutefois, l’analyste salut cette décision de Odinga « Aujourd’hui après avoir laissé la violence s’instaurer dans son pays, il semble avoir été gagné par la raison. Il faut s’en réjouir pour les kenyans qui n’avaient pas besoin de tant de violence qui ont occasionné des morts, des blessés, des destructions. Dans tous les cas, la voie qu’il a choisi de saisir la Cour Suprême est la voie de la sagesse. Espérons que tous les acteurs kenyans puissent s’incliner devant la décision de la Cour Suprême car devant les passions politiques, il est important que le droit amène les politiques à plier les genoux devant la décision de la Cour suprême », souhaite Pr Dogbo Pierre.
Ces violences post-électorales ont enregistré en quelques jours 24 morts selon le bilan publié par la Commission des droits de l’homme du Kenya et six morts selon la police nationale.
En 2007, la crise postélectorale avait occasionné plus de 1500 décès. Raïla Odinga est à sa quatrième participation à la présidentielle kenyane. En 2013, sa requête a été rejetée par la Cours Suprême qui a validé la victoire de son éternel rival, le Président Kenyatta.
Pour cette élection 2017 où les observateurs n’évoquent pas de fraudes sur le scrutin, Odinga a –t-il encore des chances ? Dans 14 jours, la Cour Suprême se prononce. Wait and see !
Gnoungo Fanta
