Détenteur d’une certification internationale pour la qualité de ses soins, l’institut de cardiologie d’Abidjan (Ica), situé dans l’enceinte du chu de Treichville, est entré dans une phase de crise depuis jeudi matin. Ce sont des agents en blouse blanche et portant un bandeau rouge aux poignets qui se sont rassemblés pour un sit-in dans le jardin jouxtant l’entrée principale de cet établissement de référence en Afrique de l’ouest, a-t-on constaté sur place aux environs de 9h. « Alors que nous nous attendions à des discussions franches sur la question du paiement de nos primes annuelles, après avoir déposé une lettre de protestation auprès du ministère de la Santé et de notre direction générale, le Dg de l’institut fait venir tôt ce matin, des policiers pour nous mater dans nos services. C’est une provocation de trop. C’est pourquoi, nous observons spontanément un sit-in pour exprimer notre mécontentement. Si la question de nos primes n’est pas réglée jusqu’au lundi prochain, ce sera un arrêt de travail avec toutes ses conséquences », ont clamé des agents qui disent observer, pour le moment une grève à la Japonaise, avec le port du bandeau rouge, tout en étant sur les lieux de travail. L’on pouvait lire sur leurs différentes pancartes, entre autres, « Ta prime est prise en otage. Ta dignité est bafouée », « On veut ce qui nous revient selon le décret interministériel », « La Cardiologie : Phare des hôpitaux de l’Afrique de l’ouest, motivation du personnel zéro ! » et « Trop de stress pour produire les meilleurs résultats. Nos primes doivent être à la hauteur de nos efforts. Trop, c’est trop ! » . Selon les agents rencontrés, c’est l’application pure et simple du décret interministériel no 249 du 13 septembre 2000 relativement au paiement de la prime annuelle dans les établissements publics nationaux (Epn) dont l’institut de cardiologie d’Abidjan fait partie qui est demandée aux autorités sanitaires et au directeur général de l’Ica. Les agents de santé en colère estimés à 400 environ sont des infirmiers spécialistes, des agents administratifs et des contractuels qui soutiennent être victimes d’une injustice de la direction générale. « Si vous avez remarqué, nous étions toujours en dehors des mouvements de revendication du secteur de la santé pour préserver l’image de notre institut et du caractère sensible de nos domaines d’intervention, le cœur de l’homme qui est le souffle de vie. Mais, nous avons été poussés à crier notre colère face au mépris affiché par nos patrons. Tenez, nous recevons moins de 250000F.cfa certains 150000F.cfa comme prime annuelle d’intéressement, alors que les étudiants en Ces, majoritairement des étrangers qui paient leur formation, les médecins et les professeurs de médecine touchent des primes annuelles d’intéressement qui vont de 500000F.cfa à des millions de francs puisque certains présentent même trois bulletins de solde. Ce qui réduit drastiquement l’argent à partager et qui provient des recettes de nos prestations médicales. C’est contraire au décret qui stipule que tout fonctionnaire doit présenter un seul bulletin de solde à partir duquel le calcul de la prime annuelle d’intéressement se fait », ont expliqué les grévistes « pacifiques »hier qui comprennent pas que l’actuel patron de l’Ica et son directeur des affaires financières aient fait, respectivement 17 ans et 20 ans à leurs postes. Ils ont soutenu, par ailleurs, avoir saisi à deux reprises le directeur de cabinet du ministre de la santé puis Mme le ministre de tutelle.
Mais, les autorités leur auraient dit d’attendre l’année prochaine pour régler ce problème dans le cadre d’un comité. Jeudi, jusqu’au moment du départ de notre équipe de reportage des lieux, à 12h, le directeur général de l’Ica était toujours en discussions avec les responsables de syndicats des agents de santé dont Dr. Atté Boka du Synacassci. Les vigiles n’ont pu nous permettre d’avoir la version de la direction générale. Suite à cette situation, ce sont des parents de malades anxieux que nous avons trouvés dans le jardin public de l’Ica.
Didier Kéi
Mais, les autorités leur auraient dit d’attendre l’année prochaine pour régler ce problème dans le cadre d’un comité. Jeudi, jusqu’au moment du départ de notre équipe de reportage des lieux, à 12h, le directeur général de l’Ica était toujours en discussions avec les responsables de syndicats des agents de santé dont Dr. Atté Boka du Synacassci. Les vigiles n’ont pu nous permettre d’avoir la version de la direction générale. Suite à cette situation, ce sont des parents de malades anxieux que nous avons trouvés dans le jardin public de l’Ica.
Didier Kéi