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Politique Publié le mercredi 30 août 2017 | Le Jour Plus

2ème jour de reprise du procès à la Cpi/ Le témoin, soldat, Boli Bi Ballo accable Blé Goudé: « Les jeunes miliciens avouaient que Blé Goudé était leur parapluie »

© Le Jour Plus Par PETER DEJONG
Début du procès de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé devant la CPI
Jeudi 28 Janvier 2016. Pays-Bas (Haye). Le procès de l`ancien président Laurent Gbagbo ouvert cinq ans après la crise post-électorale. Photo: Charles Blé Goudé
Hier mardi a marqué le deuxième jour de la reprise du procès de Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé devant la Cpi. Après le passage du témoin milicien du front de libération du grand ouest (Flgo), c’était autour du soldat Boli Bi Ballo, du 1er bataillon des commandos parachutistes (1er BCP), d’ethnie gouro de, témoigner à charge contre les deux prévenus. Le témoignage du soldat, à l’écoute, n’est pas de nature à faciliter les choses aux avocats de la défense et à leurs clients. En tout cas, le témoin a tapé là où ça fait mal. Et son témoignage ne finissait pas d’arracher de temps à autres des sourires narquois à l’ex-chef d’Etat et son bras droit, feignant de minimiser la teneur des propos du soldat-témoin. La substitut de la procureure a donc axé son interrogatoire sur le recrutement au sein des ex-FDS. Le soldat a été emmené à relater le processus normal de recrutement dans l’armée ivoirienne. Selon lui, bien avant 2003, tous les recrutements étaient faits selon les normes,et la formation durait six mois. « En février 2003, le général Mathias Doué devant des jeunes a lancé : « voulez-vous être enrôlés dans l’armée?, les jeunes ont répondu « Oui » et les recrutements ont commencé »,a-t-il dénoncé. A en croire le soldat, les autorités d’alors auraient avancé le motif de renforcer leurs combattants sur les lignes de fronts en recrutant des jeunes. A la question de savoir si les recrues avaient reçu une formation normale, il qualifie cette formation de “précaire“. « Le métier des armes est un métier noble, la preuve, voici là où cela nous a conduits aujourd’hui. Le genre de formation dont ils ont bénéficié n’est pas conseillé. Je pourrai dire qu’ils n’ont pas eu de formation », a-t-il déploré. Donnant plus d’éléments au procureur, le témoin révèle que les jeunes recrutés avaient pour dénomination le “contingent Blé Goudé“, arrachant ainsi un sourire moqueur à Charles Blé Goudé. A travers un ton comique, il ajoute que certaines recrues étaient handicapées, contrairement aux normes militaires. Au regard de la qualité des recrues, l’accusation a souhaité savoir la conduite de ces nouveaux venus dans les casernes à l’égard de leur hiérarchie. « Il ne respectaient rien, parce que d’après eux, ils étaient venus nous arracher le pouvoir. Donc, ils n’avaient aucun respect pour leur hiérarchie. Ils pouvaient vous dire ce qu’ils veulent et quand ils veulent sans être inquiétés. Selon eux, ils ont un parapluie qui est Blé Goudé, par conséquent, personne ne pouvait les atteindre. Ils le disaient à qui veut l’entendre. Nous avons libéré un milicien armé sous ordre de la présidence », a-t-il asséné avant que le juge président ne mette un terme à l’audience du jour.Aujourd’hui, le procureur continue son interrogatoire et passera le relais à la défense, qui visiblement aura du pain sur la planche.

Lassina Fofana
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