Le face-à-face Philippe Mangou-Me N’Dri Claver commencé la veille mercredi 4 octobre à la CPI s’est poursuivi ce jeudi 5. Mais, il a brusquement pris fin par la volonté de l’avocat de la défense quelques instants après une montée de tension entre la défense et l’accusation.
En effet, la défense dans son contre-interrogatoire, après avoir montré une vidéo dans laquelle le témoin fait allusion à la bienveillance de Laurent Gbagbo à son endroit, demande au témoin de donner plus d’explication sur ses propos. « Juste sur ce point, je souhaiterais qu’on parte toujours des différentes périodes. Et là je suis encore dans mon rôle de chef d’état-major des armées. Vous avez posé tout à l’heure une question sur les institutions. Je vais revenir dessus parce que ma réponse prête un peu à confusion, j’ai dit que l’armée pour nous, ce sont les institutions. Je maintiens que ce sont les institutions. Tout militaire, notre boussole après les élections, ce sont les institutions de la République. A condition que ces institutions soient fortes et crédibles. Et cela, le président Obama l’a dit, « en Afrique, on n’a pas besoin des hommes forts, on a besoin des institutions fortes ». Donc, je tiens à faire cette précision. Parce que nous avons été induits en erreur par l’institution en laquelle nous croyions », réagit l’ex-chef d’état-major des armées ivoiriennes.
« Maintenant pour en revenir à votre question, poursuit-il, « oui je sais où j’étais et je sais où le président m’a amené. Je suis reconnaissant à ce qu’a fait le Président de la République. C’est pour cela que j’ai lutté de toutes mes forces pour qu’aujourd’hui on ne voit pas le président assis ici. Ce n’est pas sa place. Et j’ai lutté de toutes mes forces. La première lutte que j’ai menée, quand il a été pris c’était d’appeler… », ajoute Philippe Mangou qui est interrompu aussitôt par l’avocat de Charles Blé Goudé.
Me N’Dri Claver estime que le témoin ne répond pas à sa question. Il est lui aussi interrompu par une objection du bureau du procureur. Le procureur MacDonald estime lui aussi que la question de la défense est trop vague et qu’il faut laisser le témoin s’exprimer. Le ton monte. Le juge président de la Cour intervient pour faire baisser la tension. Mais, l’avocat de la défense met fin à son interrogatoire et passe le relais à Me Josette Kaji sa collègue, qui elle à son tour change de sujet pour évoquer entre autres la couverture des élections dans les zones CNO par les FDS, l’attaque de la résidence du général Mangou et les éventuelles menaces dont-il aurait été l’objet, mais surtout de son engagement à combattre au regard du manque de moyens plusieurs fois évoqué.
« Le fait de n’avoir pas eu de munitions ne constitue pas l’unique raison. J’avais rendu compte au président Laurent Gbagbo, et je lui ai dit que le combat ne méritait pas la peine d’être mené. Et que par conséquent, je quittais la résidence. Donc, le chef suprême des armées était informé de ce que je ne voulais plus me battre, pas pour les munitions seulement. Ensuite, je l’ai souligné ici, j’ai ordonné le repli de mes hommes de la ligne de front. Ces hommes étaient placés sous la responsabilité du capitaine de vaisseau-major Konan. C’est donc lui que j’attendais. Et quand il est arrivé, je vous ai souligné que comme nous étions en communication cellulaire, j’ai fait passer un message codé qu’il n’a certainement pas compris. Je lui ai dit »Konan tu rentres chez toi, je rentre chez moi » parce que toutes les unités qui ont replié étaient rentrées chez elles. Voilà comment ça s’est passé », a relaté le témoin non sans préciser qu’il n’y a pas eu de communiqué officiel de l’état-major des armées pour cette décision.
Richard Yasseu
En effet, la défense dans son contre-interrogatoire, après avoir montré une vidéo dans laquelle le témoin fait allusion à la bienveillance de Laurent Gbagbo à son endroit, demande au témoin de donner plus d’explication sur ses propos. « Juste sur ce point, je souhaiterais qu’on parte toujours des différentes périodes. Et là je suis encore dans mon rôle de chef d’état-major des armées. Vous avez posé tout à l’heure une question sur les institutions. Je vais revenir dessus parce que ma réponse prête un peu à confusion, j’ai dit que l’armée pour nous, ce sont les institutions. Je maintiens que ce sont les institutions. Tout militaire, notre boussole après les élections, ce sont les institutions de la République. A condition que ces institutions soient fortes et crédibles. Et cela, le président Obama l’a dit, « en Afrique, on n’a pas besoin des hommes forts, on a besoin des institutions fortes ». Donc, je tiens à faire cette précision. Parce que nous avons été induits en erreur par l’institution en laquelle nous croyions », réagit l’ex-chef d’état-major des armées ivoiriennes.
« Maintenant pour en revenir à votre question, poursuit-il, « oui je sais où j’étais et je sais où le président m’a amené. Je suis reconnaissant à ce qu’a fait le Président de la République. C’est pour cela que j’ai lutté de toutes mes forces pour qu’aujourd’hui on ne voit pas le président assis ici. Ce n’est pas sa place. Et j’ai lutté de toutes mes forces. La première lutte que j’ai menée, quand il a été pris c’était d’appeler… », ajoute Philippe Mangou qui est interrompu aussitôt par l’avocat de Charles Blé Goudé.
Me N’Dri Claver estime que le témoin ne répond pas à sa question. Il est lui aussi interrompu par une objection du bureau du procureur. Le procureur MacDonald estime lui aussi que la question de la défense est trop vague et qu’il faut laisser le témoin s’exprimer. Le ton monte. Le juge président de la Cour intervient pour faire baisser la tension. Mais, l’avocat de la défense met fin à son interrogatoire et passe le relais à Me Josette Kaji sa collègue, qui elle à son tour change de sujet pour évoquer entre autres la couverture des élections dans les zones CNO par les FDS, l’attaque de la résidence du général Mangou et les éventuelles menaces dont-il aurait été l’objet, mais surtout de son engagement à combattre au regard du manque de moyens plusieurs fois évoqué.
« Le fait de n’avoir pas eu de munitions ne constitue pas l’unique raison. J’avais rendu compte au président Laurent Gbagbo, et je lui ai dit que le combat ne méritait pas la peine d’être mené. Et que par conséquent, je quittais la résidence. Donc, le chef suprême des armées était informé de ce que je ne voulais plus me battre, pas pour les munitions seulement. Ensuite, je l’ai souligné ici, j’ai ordonné le repli de mes hommes de la ligne de front. Ces hommes étaient placés sous la responsabilité du capitaine de vaisseau-major Konan. C’est donc lui que j’attendais. Et quand il est arrivé, je vous ai souligné que comme nous étions en communication cellulaire, j’ai fait passer un message codé qu’il n’a certainement pas compris. Je lui ai dit »Konan tu rentres chez toi, je rentre chez moi » parce que toutes les unités qui ont replié étaient rentrées chez elles. Voilà comment ça s’est passé », a relaté le témoin non sans préciser qu’il n’y a pas eu de communiqué officiel de l’état-major des armées pour cette décision.
Richard Yasseu