Abidjan – Le Programme d’appui stratégique à la recherche scientifique (PASRES) a lancé, mardi, un appel à projets de recherche sur la conservation du vivrier, un secteur dynamique qui est confronté à d’énormes difficultés.
Selon le Dr Yaya Sangaré, secrétaire exécutif du PASRES, 85% de la population agricole, en majorité des femmes, produisent près de 16 millions de tonnes, estimées à 800 milliards de FCFA.
La croissance en volume de la filière s’est établie autour de 6% en 2016 contre 3% en 2011, une performance permettant d’approvisionner les populations ivoiriennes en nourriture et de lutter contre l’insécurité alimentaire, sans toutefois assurer l’autosuffisance alimentaire de la Côte d’Ivoire.
"Très abondantes à certaines périodes de l’année, elles subissent des pertes post-récolte variant de 25 à 40% en raison de leur caractère périssable", a-t-il déploré.
Le Pr Camara Mamori, chercheur au Centre national de recherche agronomique (CNRA), situe, quant à lui, les faiblesses du secteur à un niveau technique et économique.
Au niveau technique, il estime que les acteurs rencontrent des difficultés pour accroître leur production et la stocker, au regard du caractère majoritairement périssable des produits. Le secteur vivrier demeure toujours dans l’informel compte tenu de la faiblesse d’un encadrement politique, environnemental et climatique. Analphabètes pour la plupart, les acteurs ne maîtrisent pas la gestion de l’eau et des calendriers culturaux avec le phénomène des changements climatiques et utilisent des techniques inadaptées (mauvaise qualité ou faible quantité d’intrants, dû aux difficultés d’accès aux marchés).
Au niveau économique, selon le Pr Camara, l’enclavement des zones de production et l’étroitesse du marché avec des coûts de transaction élevés réduisent les bénéfices associés aux activités commerciales. La baisse du pouvoir d’achat des populations, l’instabilité des rendements et des prix de vente affectent non seulement le revenu, mais aussi la rentabilité des investissements sur l’exploitation, relève-t-il.
Pour soutenir ce secteur, l’Etat a entrepris plusieurs démarches avec la création de sociétés d’Etat dont la chaîne AGRIPAC en 1972, l’OCPA en 1977, l’Office d’aide à la commercialisation des produits vivriers (OCPV) en 1984, et mis en place, en 2014, le Programme national d’investissement agricole (PNIA).
En perspective, plusieurs pistes et actions pour relancer et redynamiser la filière sont proposées, entre autres, la création d’un centre de collecte et de groupage intermédiaire, la mise en place d’un fonds de soutien aux producteurs et aux commerçants, le renforcement des moyens de conservation des produits, l’engagement d’une politique volontariste de production de masse pour lutter contre l’insécurité alimentaire.
La création de 10 nouveaux marchés de gros et la réhabilitation de celui de Bouaké sont également en vue, selon le Pr Camara qui appelle à la mise en place d’un programme de valorisation des produits agricoles sur place.
aaa/akn/kp
Selon le Dr Yaya Sangaré, secrétaire exécutif du PASRES, 85% de la population agricole, en majorité des femmes, produisent près de 16 millions de tonnes, estimées à 800 milliards de FCFA.
La croissance en volume de la filière s’est établie autour de 6% en 2016 contre 3% en 2011, une performance permettant d’approvisionner les populations ivoiriennes en nourriture et de lutter contre l’insécurité alimentaire, sans toutefois assurer l’autosuffisance alimentaire de la Côte d’Ivoire.
"Très abondantes à certaines périodes de l’année, elles subissent des pertes post-récolte variant de 25 à 40% en raison de leur caractère périssable", a-t-il déploré.
Le Pr Camara Mamori, chercheur au Centre national de recherche agronomique (CNRA), situe, quant à lui, les faiblesses du secteur à un niveau technique et économique.
Au niveau technique, il estime que les acteurs rencontrent des difficultés pour accroître leur production et la stocker, au regard du caractère majoritairement périssable des produits. Le secteur vivrier demeure toujours dans l’informel compte tenu de la faiblesse d’un encadrement politique, environnemental et climatique. Analphabètes pour la plupart, les acteurs ne maîtrisent pas la gestion de l’eau et des calendriers culturaux avec le phénomène des changements climatiques et utilisent des techniques inadaptées (mauvaise qualité ou faible quantité d’intrants, dû aux difficultés d’accès aux marchés).
Au niveau économique, selon le Pr Camara, l’enclavement des zones de production et l’étroitesse du marché avec des coûts de transaction élevés réduisent les bénéfices associés aux activités commerciales. La baisse du pouvoir d’achat des populations, l’instabilité des rendements et des prix de vente affectent non seulement le revenu, mais aussi la rentabilité des investissements sur l’exploitation, relève-t-il.
Pour soutenir ce secteur, l’Etat a entrepris plusieurs démarches avec la création de sociétés d’Etat dont la chaîne AGRIPAC en 1972, l’OCPA en 1977, l’Office d’aide à la commercialisation des produits vivriers (OCPV) en 1984, et mis en place, en 2014, le Programme national d’investissement agricole (PNIA).
En perspective, plusieurs pistes et actions pour relancer et redynamiser la filière sont proposées, entre autres, la création d’un centre de collecte et de groupage intermédiaire, la mise en place d’un fonds de soutien aux producteurs et aux commerçants, le renforcement des moyens de conservation des produits, l’engagement d’une politique volontariste de production de masse pour lutter contre l’insécurité alimentaire.
La création de 10 nouveaux marchés de gros et la réhabilitation de celui de Bouaké sont également en vue, selon le Pr Camara qui appelle à la mise en place d’un programme de valorisation des produits agricoles sur place.
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