«Maintenant, je suis dans la cour des grandes»
De Koumassi 05, un quartier populaire de la ville d’Abidjan, à la consécration aux Mondiaux d’athlétisme 2017 à Londres, le parcours de Marie-Josée Ta Lou (28 ans), s’apparente à un saut d’obstacles. Malgré les difficultés rencontrées dans sa jeune carrière, Gonézié, comme l’évoque son prénom qui signifie en langue gouro « comme un homme », s’est battu avec rage pour gravir les échelons, forcer l’admiration et faire la fierté des Africains. Dans cette interview, la sprinteuse ivoirienne, vice-championne du monde du 100m et du 200m se dévoile aux lecteurs de Diasporas- News.
Diasporas-News : Marie-Josée Ta Lou, vous venez d’être reçue par le président de la République de Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, après vos deux médailles d’argent remportées aux Mondiaux d’athlétisme à Londres. Que ressentez-vous ?
Marie-Josée Ta Lou : Je suis contente et émue parce que c'est un privilège pour moi d'être reçue par le président de la République. C'est une fierté. Ce n'est pas donné à tout le monde d'être reçu par le Chef de l'Etat. Et moi, ma petite personne qui vient de Koumassi 05 (Le quartier où vivaient ses parents à Abidjan, Ndlr), avoir ce privilège et cet honneur, c'est vraiment une grande joie et une fierté pour mes parents. Il faut dire qu’avant cette cérémonie au Palais présidentiel, il y a eu aussi cette joie quand j’ai reçu le coup de fil du président de la République. Quand le Chef de l’Etat vous dit qu’il vous suit et qu’il croit en vous, cela vous réjouit. Le fait qu'il m'ait reçu est déjà un gros cadeau. Maintenant, après, ce qu'il m'a donné (40 millions de Fcfa, 20 millions de Fcfa pour chaque médaille, Ndlr), me va droit au cœur. Je ne suis pas très portée sur l’argent, mes amies le savent, j’aime beaucoup aider les gens. Mais cette récompense montre qu'on ne s'est pas battu pour rien, que je ne me suis pas donnée beaucoup inutilement pour l'athlétisme. Et que toute la volonté que j'avais lorsque j'ai voulu abandonner, toute cette motivation qu'on m'a donnée après, pour pouvoir évoluer, n'ont pas été vaines. Et cela me donne encore l'envie de donner le meilleur de moi-même pour les échéances à venir.
D-N : Vous avez été fait Commandeur dans l'ordre du mérite sportif ivoirien…
M-J.T.L: C'est une grâce de Dieu. Aujourd'hui, je fais partie des personnes qui ont été faites Commandeur dans l'ordre du mérite sportif. Elles se comptent sur le bout des doigts. Cela fait vraiment chaud au cœur.
D-N : De Koumassi 05 au Championnats du monde 2017 à Londres, le chemin a été long. Racontez-nous les grandes étapes de ce parcours?
M-J.T.L: Le chemin a été effectivement long. C'est la vie avec maman et les frères. Elle se débrouillait pour s'occuper de nous, mes trois frères et moi. On n'a jamais baissé les bras. On se disait que plus on se bat, plus on peut aider notre maman qui a beaucoup souffert. Il y a eu beaucoup de difficulté et de tristesse parce que maman voulait absolument que je poursuive les études pour devenir médecin pour pouvoir l'aider. Mais je pense qu'aujourd'hui, qu’elle est fière de sa fille, du chemin que j'ai parcouru, de ma rage pour pouvoir atteindre ce niveau. Elle se réjouit de tout cela. Bien que je n’aie pu continuer les études, aujourd'hui, beaucoup de personnes me connaissent parce que j'ai persévéré dans l'effort. J'ai eu confiance en Dieu, en mon coach, en toutes les personnes qui m'ont donné des conseils.
D-N : Au plan sportif, comment les choses se sont passées ?
M-J.T.L: Tout a commencé d'abord par le football. J'aimais le foot, je ne jurais que par le foot. J'évoluais au sein d'un centre formation de football dirigé par l'ami de mon frère aîné. Il a décelé des qualités en moi, parce que je battais les garçons au cours de certains tests. Même pendant les cours d'éducation physique et sportive, c'était pareil. C'est ainsi que des amis de mon frère aîné lui dont dit : ''ta petite sœur sait courir. Elle ferait encore mieux, si elle allait à l'athlétisme. Ce ne serait pas bien pour elle, qu'elle persévère dans le football''. Mon frère ayant constaté cela lui-même, m'a donc conseillé d'aller faire l'athlétisme pour qu’on ne m’assimile pas à un garçon manqué. C'est ainsi que tout a commencé.
D-N : Ensuite, il y a eu l'intégration dans un club…
M-J.T.L: J'ai donc commencé l'athlétisme en classe de terminale. C'est d'ailleurs le fils de mon premier coach, Agbo Florence qui m'a informé qu'il y avait une détection de talent au stade Félix Houphouët- Boigny et que sa mère est entraîneur. Il m'a donc encouragé à y aller. Lorsque je suis arrivée au stade, j'ai vu qu'il s'agissait des 200m. Et ce jour-là, j'ai battu toutes les filles qui s'entraînaient déjà. En plus, j'ai couru sans chaussures. Mon premier club, c'était Athlétique club Sérikpa (Acs), ensuite, il y a eu le club de la Sir, puis je suis revenue à l'Acs, avant de partir en Chine.
D-N : Que retenez-vous de l'étape de la Chine?
M-J.T.L: Je suis allée en Chine en 2010, j'ai passé trois ans là-bas. Ça n'a pas été facile. N'étant pas chinoise, je n'avais pas droit à certaines compétitions. On comptait les compétitions sur le bout des doigts. Or, comme vous le savez, lorsqu'on s'entraîne et qu'on ne fait pas de compétitions, on ne peut pas évoluer. J'ai dû me résigner à revenir au pays, reprendre mes études et laisser tomber le sport. Et grâce à Dieu, j'ai obtenu une bourse pour aller au Centre de Dakar.
D-N : Dakar a été le déclic…
M-J.T.L: Je savais qu'à Dakar, il y avait de bons coachs dont mon entraîneur Anthony Koffi. J'espérais vraiment m'entraîner avec lui parce qu'il prenait à la base, des coureurs de 400m et 200m. On a travaillé dur pour faire certaines choses. On a dû se cotiser pour participer à certaines compétitions. Tout début est difficile mais, on a fait ce qu'il y avait à faire et le résultat est là. Il faut dire que tout le monde a des appréhensions quand on commence les compétitions de haut niveau. Au niveau africain, on a essayé de titiller les grandes. Ensuite il y a eu ma première compétition de la Diamond League en 2015. Tout le monde a une peur quand on n'a pas l'habitude de courir avec les filles d'un certain niveau. Mais après, on s'y habitue. Maintenant, on peut dire qu'on est dans la cour des grandes. On espère se maintenir à ce niveau. L'entraînement va continuer.
D-N : Pensez-vous encore aux Jeux de Rio où vous avez fini au pied du podium à deux reprises sur 100m et sur 200m ?
M-J.T.L: Pour moi, les Jeux de Rio, c'est du passé. C'est un souvenir que je n'ai pas envie de me remémorer parce que ça a été douloureux. Cette année, c'est la joie, je préfère penser à cette année 2017 qui a commencé difficilement aussi mais qui s'est bien terminée. Tout ce qui commence difficilement se termine bien, quand on met Dieu devant.
D-N : D'où vient cette complicité entre le coach Anthony Koffi et vous ?
M-J.T.L: Maintenant, ce n'est plus une histoire de coach à athlète mais plutôt une histoire de père et fille. Il m'a adopté. Il a su me parler, déceler ce qui me manquait et il a réussi à faire de moi ce que je suis aujourd'hui. Cette consécration, c'est lui. Je suis heureuse de savoir qu'il agit comme un père pour moi. C'est exceptionnel. Ma famille le connaît, je connais sa famille également. Mes deux premiers coachs étaient aussi comme des pères et des mères pour moi. Grâce à ces personnes, j'ai pu évoluer et réussir dans ce que je fais.
D-N : Quelle est la nature de vos relations avec les autres athlètes dont Murielle Ahouré que vous venez d’égaler aux Mondiaux avec ces deux médailles d’argent au 100m et 200m ?
M-J.T.L: Je pense que ces médailles n’ont pas changé grand-chose. J'ai réalisé un exploit, je suis contente. On garde la tête sur les épaules. J'ai de bons rapports avec Murielle. Je suis sa petite sœur. C’est une aînée qui me donne de bons conseils. Murielle a connu des moments difficiles cette année. Surtout avec le décès de son père, elle a été affectée par beaucoup de problème. Je pense que l’année prochaine, elle reviendra au mieux de sa forme. Il n'y a pas de rivalité entre nous. Il y a Ben Youssef Méité qui est un grand frère qui m’a beaucoup aidé cette année. Il y a la Nigériane Blessing Okagbare, la Jamaïcaine Simon Facey et bien d'autres.
D-N : La vice-championne du monde a-t-elle un homme dans sa vie ?
M-J.T.L: Je ne voudrais pas répondre à cette question. Je ne veux pas exposer ma vie privée.
D-N : Hors des pistes comment Ta Lou passe ses vacances ?
M-J.T.L: Je passe mes vacances dans la bonne humeur, dans la joie. On s'amuse sans oublier qu'on doit s'entraîner. Pour l'heure, je n'ai pas encore défini un programme pour la préparation de la saison prochaine. Hors des pistes, je redeviens une femme comme toutes les autres. J'aime faire la cuisine, je fais un peu de tout. Mais je suis casanière. Je fais du shopping aussi parce que celle qu’on a pris pour un garçon manqué autrefois, a rencontré des gens qui lui ont appris à se maquiller et à bien s’habiller comme une demoiselle (Rire). Je n’ai pas vraiment un style particulier. Je taquine beaucoup mes amis qui trouvent que je suis « ennuie ». Je profite de l’occasion pour dire merci à tous mes fans pour le soutien et les encouragements. Je leur dis de continuer à prier pour que je puisse leur ramener quelque chose de merveilleux et plus grand que ce que j'ai déjà offert à la Côte d'Ivoire.
Réalisée par Jean Christophe Pagni, correspondant à Abidjan
De Koumassi 05, un quartier populaire de la ville d’Abidjan, à la consécration aux Mondiaux d’athlétisme 2017 à Londres, le parcours de Marie-Josée Ta Lou (28 ans), s’apparente à un saut d’obstacles. Malgré les difficultés rencontrées dans sa jeune carrière, Gonézié, comme l’évoque son prénom qui signifie en langue gouro « comme un homme », s’est battu avec rage pour gravir les échelons, forcer l’admiration et faire la fierté des Africains. Dans cette interview, la sprinteuse ivoirienne, vice-championne du monde du 100m et du 200m se dévoile aux lecteurs de Diasporas- News.
Diasporas-News : Marie-Josée Ta Lou, vous venez d’être reçue par le président de la République de Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, après vos deux médailles d’argent remportées aux Mondiaux d’athlétisme à Londres. Que ressentez-vous ?
Marie-Josée Ta Lou : Je suis contente et émue parce que c'est un privilège pour moi d'être reçue par le président de la République. C'est une fierté. Ce n'est pas donné à tout le monde d'être reçu par le Chef de l'Etat. Et moi, ma petite personne qui vient de Koumassi 05 (Le quartier où vivaient ses parents à Abidjan, Ndlr), avoir ce privilège et cet honneur, c'est vraiment une grande joie et une fierté pour mes parents. Il faut dire qu’avant cette cérémonie au Palais présidentiel, il y a eu aussi cette joie quand j’ai reçu le coup de fil du président de la République. Quand le Chef de l’Etat vous dit qu’il vous suit et qu’il croit en vous, cela vous réjouit. Le fait qu'il m'ait reçu est déjà un gros cadeau. Maintenant, après, ce qu'il m'a donné (40 millions de Fcfa, 20 millions de Fcfa pour chaque médaille, Ndlr), me va droit au cœur. Je ne suis pas très portée sur l’argent, mes amies le savent, j’aime beaucoup aider les gens. Mais cette récompense montre qu'on ne s'est pas battu pour rien, que je ne me suis pas donnée beaucoup inutilement pour l'athlétisme. Et que toute la volonté que j'avais lorsque j'ai voulu abandonner, toute cette motivation qu'on m'a donnée après, pour pouvoir évoluer, n'ont pas été vaines. Et cela me donne encore l'envie de donner le meilleur de moi-même pour les échéances à venir.
D-N : Vous avez été fait Commandeur dans l'ordre du mérite sportif ivoirien…
M-J.T.L: C'est une grâce de Dieu. Aujourd'hui, je fais partie des personnes qui ont été faites Commandeur dans l'ordre du mérite sportif. Elles se comptent sur le bout des doigts. Cela fait vraiment chaud au cœur.
D-N : De Koumassi 05 au Championnats du monde 2017 à Londres, le chemin a été long. Racontez-nous les grandes étapes de ce parcours?
M-J.T.L: Le chemin a été effectivement long. C'est la vie avec maman et les frères. Elle se débrouillait pour s'occuper de nous, mes trois frères et moi. On n'a jamais baissé les bras. On se disait que plus on se bat, plus on peut aider notre maman qui a beaucoup souffert. Il y a eu beaucoup de difficulté et de tristesse parce que maman voulait absolument que je poursuive les études pour devenir médecin pour pouvoir l'aider. Mais je pense qu'aujourd'hui, qu’elle est fière de sa fille, du chemin que j'ai parcouru, de ma rage pour pouvoir atteindre ce niveau. Elle se réjouit de tout cela. Bien que je n’aie pu continuer les études, aujourd'hui, beaucoup de personnes me connaissent parce que j'ai persévéré dans l'effort. J'ai eu confiance en Dieu, en mon coach, en toutes les personnes qui m'ont donné des conseils.
D-N : Au plan sportif, comment les choses se sont passées ?
M-J.T.L: Tout a commencé d'abord par le football. J'aimais le foot, je ne jurais que par le foot. J'évoluais au sein d'un centre formation de football dirigé par l'ami de mon frère aîné. Il a décelé des qualités en moi, parce que je battais les garçons au cours de certains tests. Même pendant les cours d'éducation physique et sportive, c'était pareil. C'est ainsi que des amis de mon frère aîné lui dont dit : ''ta petite sœur sait courir. Elle ferait encore mieux, si elle allait à l'athlétisme. Ce ne serait pas bien pour elle, qu'elle persévère dans le football''. Mon frère ayant constaté cela lui-même, m'a donc conseillé d'aller faire l'athlétisme pour qu’on ne m’assimile pas à un garçon manqué. C'est ainsi que tout a commencé.
D-N : Ensuite, il y a eu l'intégration dans un club…
M-J.T.L: J'ai donc commencé l'athlétisme en classe de terminale. C'est d'ailleurs le fils de mon premier coach, Agbo Florence qui m'a informé qu'il y avait une détection de talent au stade Félix Houphouët- Boigny et que sa mère est entraîneur. Il m'a donc encouragé à y aller. Lorsque je suis arrivée au stade, j'ai vu qu'il s'agissait des 200m. Et ce jour-là, j'ai battu toutes les filles qui s'entraînaient déjà. En plus, j'ai couru sans chaussures. Mon premier club, c'était Athlétique club Sérikpa (Acs), ensuite, il y a eu le club de la Sir, puis je suis revenue à l'Acs, avant de partir en Chine.
D-N : Que retenez-vous de l'étape de la Chine?
M-J.T.L: Je suis allée en Chine en 2010, j'ai passé trois ans là-bas. Ça n'a pas été facile. N'étant pas chinoise, je n'avais pas droit à certaines compétitions. On comptait les compétitions sur le bout des doigts. Or, comme vous le savez, lorsqu'on s'entraîne et qu'on ne fait pas de compétitions, on ne peut pas évoluer. J'ai dû me résigner à revenir au pays, reprendre mes études et laisser tomber le sport. Et grâce à Dieu, j'ai obtenu une bourse pour aller au Centre de Dakar.
D-N : Dakar a été le déclic…
M-J.T.L: Je savais qu'à Dakar, il y avait de bons coachs dont mon entraîneur Anthony Koffi. J'espérais vraiment m'entraîner avec lui parce qu'il prenait à la base, des coureurs de 400m et 200m. On a travaillé dur pour faire certaines choses. On a dû se cotiser pour participer à certaines compétitions. Tout début est difficile mais, on a fait ce qu'il y avait à faire et le résultat est là. Il faut dire que tout le monde a des appréhensions quand on commence les compétitions de haut niveau. Au niveau africain, on a essayé de titiller les grandes. Ensuite il y a eu ma première compétition de la Diamond League en 2015. Tout le monde a une peur quand on n'a pas l'habitude de courir avec les filles d'un certain niveau. Mais après, on s'y habitue. Maintenant, on peut dire qu'on est dans la cour des grandes. On espère se maintenir à ce niveau. L'entraînement va continuer.
D-N : Pensez-vous encore aux Jeux de Rio où vous avez fini au pied du podium à deux reprises sur 100m et sur 200m ?
M-J.T.L: Pour moi, les Jeux de Rio, c'est du passé. C'est un souvenir que je n'ai pas envie de me remémorer parce que ça a été douloureux. Cette année, c'est la joie, je préfère penser à cette année 2017 qui a commencé difficilement aussi mais qui s'est bien terminée. Tout ce qui commence difficilement se termine bien, quand on met Dieu devant.
D-N : D'où vient cette complicité entre le coach Anthony Koffi et vous ?
M-J.T.L: Maintenant, ce n'est plus une histoire de coach à athlète mais plutôt une histoire de père et fille. Il m'a adopté. Il a su me parler, déceler ce qui me manquait et il a réussi à faire de moi ce que je suis aujourd'hui. Cette consécration, c'est lui. Je suis heureuse de savoir qu'il agit comme un père pour moi. C'est exceptionnel. Ma famille le connaît, je connais sa famille également. Mes deux premiers coachs étaient aussi comme des pères et des mères pour moi. Grâce à ces personnes, j'ai pu évoluer et réussir dans ce que je fais.
D-N : Quelle est la nature de vos relations avec les autres athlètes dont Murielle Ahouré que vous venez d’égaler aux Mondiaux avec ces deux médailles d’argent au 100m et 200m ?
M-J.T.L: Je pense que ces médailles n’ont pas changé grand-chose. J'ai réalisé un exploit, je suis contente. On garde la tête sur les épaules. J'ai de bons rapports avec Murielle. Je suis sa petite sœur. C’est une aînée qui me donne de bons conseils. Murielle a connu des moments difficiles cette année. Surtout avec le décès de son père, elle a été affectée par beaucoup de problème. Je pense que l’année prochaine, elle reviendra au mieux de sa forme. Il n'y a pas de rivalité entre nous. Il y a Ben Youssef Méité qui est un grand frère qui m’a beaucoup aidé cette année. Il y a la Nigériane Blessing Okagbare, la Jamaïcaine Simon Facey et bien d'autres.
D-N : La vice-championne du monde a-t-elle un homme dans sa vie ?
M-J.T.L: Je ne voudrais pas répondre à cette question. Je ne veux pas exposer ma vie privée.
D-N : Hors des pistes comment Ta Lou passe ses vacances ?
M-J.T.L: Je passe mes vacances dans la bonne humeur, dans la joie. On s'amuse sans oublier qu'on doit s'entraîner. Pour l'heure, je n'ai pas encore défini un programme pour la préparation de la saison prochaine. Hors des pistes, je redeviens une femme comme toutes les autres. J'aime faire la cuisine, je fais un peu de tout. Mais je suis casanière. Je fais du shopping aussi parce que celle qu’on a pris pour un garçon manqué autrefois, a rencontré des gens qui lui ont appris à se maquiller et à bien s’habiller comme une demoiselle (Rire). Je n’ai pas vraiment un style particulier. Je taquine beaucoup mes amis qui trouvent que je suis « ennuie ». Je profite de l’occasion pour dire merci à tous mes fans pour le soutien et les encouragements. Je leur dis de continuer à prier pour que je puisse leur ramener quelque chose de merveilleux et plus grand que ce que j'ai déjà offert à la Côte d'Ivoire.
Réalisée par Jean Christophe Pagni, correspondant à Abidjan