Abidjan (Côte d’Ivoire) - Le général de brigade Firmin Détoh Létoh, Inspecteur général de l’armée, a déclaré à la barre de la Cour pénale internationale (CPI) où il comparaissait, mardi, par Visio conférence, en qualité de témoin de l’accusation dans le procès conjoint de Laurent Gbagbo et Blé Goudé qu’ ‘’aucun mortier de 120 mm n’a été tiré sur les femmes d’Abobo’’ lors de la crise postélectorale de décembre 2010 à avril 2011.
Alors Commandant des opérations de la zone d’Abidjan au moment des faits, le général Détoh Létoh, 70è témoin à charge, a été interrogé depuis Abidjan, par Me Melissa Park du bureau du Procureur Fatou Bensouda, sur entre autres la marche des femmes d’Abobo (à l’Est d’Abidjan), les réunions de la hiérarchie militaire avec l’ex- chef de l’Etat Laurent Gbagbo.
Sur la marche des femmes d’Abobo qui a fait sept victimes suite à une répression armée selon l’accusation, le témoin a indiqué ne pas être ‘’au courant d'une quelconque marche à Abobo’’.
‘’Nos éléments étaient à Abobo et le Commandant Toualy m'a fait part de ses difficultés. Je lui ai proposé de quitter les lieux. J’en ai rendu compte au CEMA (Chef d’Etat-major des armées, le général Philipe Mangou) qui lui a donné l'ordre de rester’’, a expliqué le général Détoh Létoh.
Selon lui, ‘’aucun mortier de 120 mm’’ n'a été utilisé à Abobo ‘’lors de l'opération menée à Abobo N'dotré.
‘’Nous avons fait des tirs de flambage dans la forêt du Banco juste pour faire savoir à l'ennemi que nous sommes là. Nous n'avons jamais ordonné de tirs de mortiers sur Abobo’’, a insisté, l’ex-commandant des forces terrestres ivoiriennes qui avait sous son ‘’commandement 8 à 9 bataillons’’.
Il a expliqué que les positions des FDS (Forces de défense et de sécurité) ont été attaquées partout à Abobo, notamment après l’investiture du 4 décembre 2010, soulignant que ‘’les populations d’Abobo et d’Anyama étaient prises en otage par le Commando invisible (ndlr : milice proche de l’ex-chef de guerre Ibrahima Coulibaly dit IB)’’.
Concernant la réunion de crise du 23 février au palais présidentiel avec Laurent Gbagbo, le témoin a expliqué qu’à cette rencontre le CEMA a suggéré à M. Gbagbo ‘’de déclarer Abobo zone de guerre (après la mort de deux policiers tués par l’ennemi) parce que nos forces étaient régulièrement agressées par le commando invisible et Abobo était très difficile pour nous et nous avions perdu le contrôle d'Abobo. Mais le président Gbagbo a refusé’’, a révélé le témoin.
‘’Est-ce que les forces armées ont été réquisitionnées pendant la période électorale en 2010 ?’’, interroge le Substitut du Procureur. ‘’Oui elles ont été réquisitionnées parce que faisant partie de l’armée de Côte d’Ivoire’’, répond Détoh Létoh expliquant que ‘’cette réquisition a été faite pour sécuriser les élections’’.
L’audience suspendue par le juge-président, reprendra, mercredi, avec toujours le général Détoh Létoh depuis Abidjan, par Visio conférence.
HS/ls/APA
Alors Commandant des opérations de la zone d’Abidjan au moment des faits, le général Détoh Létoh, 70è témoin à charge, a été interrogé depuis Abidjan, par Me Melissa Park du bureau du Procureur Fatou Bensouda, sur entre autres la marche des femmes d’Abobo (à l’Est d’Abidjan), les réunions de la hiérarchie militaire avec l’ex- chef de l’Etat Laurent Gbagbo.
Sur la marche des femmes d’Abobo qui a fait sept victimes suite à une répression armée selon l’accusation, le témoin a indiqué ne pas être ‘’au courant d'une quelconque marche à Abobo’’.
‘’Nos éléments étaient à Abobo et le Commandant Toualy m'a fait part de ses difficultés. Je lui ai proposé de quitter les lieux. J’en ai rendu compte au CEMA (Chef d’Etat-major des armées, le général Philipe Mangou) qui lui a donné l'ordre de rester’’, a expliqué le général Détoh Létoh.
Selon lui, ‘’aucun mortier de 120 mm’’ n'a été utilisé à Abobo ‘’lors de l'opération menée à Abobo N'dotré.
‘’Nous avons fait des tirs de flambage dans la forêt du Banco juste pour faire savoir à l'ennemi que nous sommes là. Nous n'avons jamais ordonné de tirs de mortiers sur Abobo’’, a insisté, l’ex-commandant des forces terrestres ivoiriennes qui avait sous son ‘’commandement 8 à 9 bataillons’’.
Il a expliqué que les positions des FDS (Forces de défense et de sécurité) ont été attaquées partout à Abobo, notamment après l’investiture du 4 décembre 2010, soulignant que ‘’les populations d’Abobo et d’Anyama étaient prises en otage par le Commando invisible (ndlr : milice proche de l’ex-chef de guerre Ibrahima Coulibaly dit IB)’’.
Concernant la réunion de crise du 23 février au palais présidentiel avec Laurent Gbagbo, le témoin a expliqué qu’à cette rencontre le CEMA a suggéré à M. Gbagbo ‘’de déclarer Abobo zone de guerre (après la mort de deux policiers tués par l’ennemi) parce que nos forces étaient régulièrement agressées par le commando invisible et Abobo était très difficile pour nous et nous avions perdu le contrôle d'Abobo. Mais le président Gbagbo a refusé’’, a révélé le témoin.
‘’Est-ce que les forces armées ont été réquisitionnées pendant la période électorale en 2010 ?’’, interroge le Substitut du Procureur. ‘’Oui elles ont été réquisitionnées parce que faisant partie de l’armée de Côte d’Ivoire’’, répond Détoh Létoh expliquant que ‘’cette réquisition a été faite pour sécuriser les élections’’.
L’audience suspendue par le juge-président, reprendra, mercredi, avec toujours le général Détoh Létoh depuis Abidjan, par Visio conférence.
HS/ls/APA