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Société Publié le vendredi 29 décembre 2017 | APA

Justice-Retro 2017: Gbagbo rompt le silence à La Haye …cascades de procès de ses proches à Abidjan

© APA Par DR
Justice/Procès Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé : le General Mangou témoigne
Lundi 25 septembre 2017. La Haye (Pays-Bas). Le Général Mangou était invité à la Cour Pénale Internationale à dire sa part de vérité dans la crise post-électorale qui a secoué la Côte d`Ivoire
En détention à la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye depuis novembre 2011, l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo poursuivi, pour crime contre l’humanité et crimes de guerre, a choisi un jour du mois de juin 2017 pour rompre le silence après sa déclaration préliminaire en janvier 2016 par média interposé pendant qu’à Abidjan les procès de ses proches se succèdent avec des peines lourdes dans plusieurs procédures.

C’est dans les colonnes de Mediapart, le journal français en ligne que Laurent Gbagbo qui a observé un silence absolu depuis le 28 janvier 2016, jour de l’audience de confirmation des charges contre lui, a rompu le silence pour dire ses ‘’vérités’’ sur la crise postélectorale de 2010 qui lui vaut la détention à La Haye, sa ‘’déportation’’, la France, les Nations-Unies…décochant quelques flèches au régime d’Abidjan.

Laurent Gbagbo (72 ans) a confié à Mediapart son ‘’indépendance’’ vis-à-vis de l’ex-puissance coloniale, la France, qui lui vaut l’acharnement des autorités françaises d’alors contre son région (2000-2011). Cette fureur, rappelle-t-il, l’a poussé à répondre véhément au président français de l’époque, Jacques Chirac, en 2006.

‘’Je ne suis pas président de la République pour travailler sous la dictée de quelqu’un. Je ne suis ni gouverneur, ni sous-préfet, ni préfet. Je suis un chef de l’État élu par son peuple’’, avait-il répondu à l’ex-président français, rapporte le journal.

Selon Laurent Gbagbo, il n’est pas ‘’en prison’’ à La Haye mais ‘’je suis l’otage de la France’’ avant d’ajouter ‘’je suis là pour permettre à Ouattara (ndlr : Alassane) d’être à la présidence et aux Français de continuer à avoir la mainmise sur la Côte d’Ivoire’’.

Dans cette interview, M. Gbagbo ressasse les machinations de l’ex-procureur de la CPI, Luis Ocampo, de son successeur Alassane Ouattara, de l’implication de la France politique dans la crise postélectorale.

A Abidjan, les procès de ses proches militaires et civils se succèdent à un rythme effréné. Les anciens ministres Assoa Adou, Lida Kouassi, Hubert Oulaye, le Commandant Jean-Noël Abéhi, le général Dogbo Blé, les colonels Aby Jean et Okou Modi, Justin Koua, Nestor Dahi … sont poursuivis dans différentes procédures.

L’ex-commandant de la Garde Républicaine, le général Dogbo blé, son adjoint le colonel Jean Aby et Okou Modi prennent 18 ans de prison, en avril 2017, pour ‘’meurtre’’ d’un opérateur économique français, Yves Lambin et trois autres personnes, pendant la crise postélectorale de décembre, 2010 à avril 2011, selon la justice ivoirienne.

Devant la Cour d’Assises où il comparaissait, Hubert Oulaye, ex-ministre de la Fonction publique et son co-accusé Maurice Djiré sont condamnés à 20 ans de prison pour ‘’complicité d’assassinat’’ de 18 personnes dont sept casques bleus en 2012, dans un procès ‘’politique’’ selon leur défense.

Michel Gbagbo, le fils de l’ancien président est poursuivi pour diffusion de ‘’mauvaises nouvelles’’. L’affaire est mise en délibérée pour le 12 janvier 2017.

Une semaine plus tôt, le Commandant Abéhi et 15 autres gendarmes et civils poursuivis pour ‘’complot contre la sûreté de l’Etat’’ seront devant la Cour d’assises pour répondre des faits à leurs charges.



HS/ls/APA
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