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Économie Publié le mardi 19 juin 2018 | L’intelligent d’Abidjan

Interview - Sangaré Siriki, Président de la Chambre nationale des promoteurs et constructeurs agréés de Côte d’Ivoire : Logements sociaux : voici pourquoi les gens ont le sentiment que ça ne marche pas

Interview - Sangaré Siriki, Président de la Chambre nationale des promoteurs et constructeurs agréés de Côte d’Ivoire : Logements sociaux : voici pourquoi les gens ont le sentiment que ça ne marche pas
© L’intelligent d’Abidjan Par DR
Siriki Sangaré, président du Comité d’Organisation du Filoses
Dans cette interview exclusive, Sangaré Siriki, président de la Chambre nationale des promoteurs et constructeurs agréés de Côte d’Ivoire et président du Comité scientifique du Forum international du logement social économique et standing (Filoses), fait le grand déballage sur l’évènement qui se tiendra les 25, 26 et 27 juin 2018 à la Caistab à Abidjan-Plateau.

Comment vont les préparatifs du Filoses 2018 à quelques jours de son lancement ?
Nous sommes à quelques jours du lancement officiel du Filoses 2018, et les choses se passent très bien. Vous savez que nous ne sommes pas à notre première édition, car c’est notre deuxième édition cette année. La première a eu lieu en 2016. Il y’a eu des recommandations qui avaient été faites et je pense qu’à cette deuxième édition, nous allons faire le point de ces recommandations et également mieux travailler sur les perspectives et les nouveaux thèmes. Il y’a beaucoup d’entreprises qui seront présentes, elles viendront de tous les 4 coins du monde. Il y aura des Américains, des Européens et des Asiatiques, sans oublier nos amis de la sous-région : le Burkina Faso, le Mali, la Guinée, et aussi des amis qui viendront de l’Afrique centrale. Parce que nous voulons en faire un événement à caractère international. Le problème de logement est un problème qui touche le monde entier notamment l’Afrique.

Le Filoses 2018 a enregistré un partenaire qui est Orange Côte d’Ivoire. Que fait une société de téléphonie mobile dans une affaire de logements?
Rassurez-vous, j’ai toujours dit que le logement, c’est le domaine du bâtiment. Vous savez qu’Orange Côte d’Ivoire est une société de téléphonie mobile mais qui déploie aussi les nouvelles technologies notamment la fibre optique. Lorsque nous parlons de construction, il y a ce que nous appelons les Voiries et les réseaux divers (VRD), qui rentrent dans le cadre de l’aménagement d’un site. Donc dans cet aménagement, il y’a tout ce qui est réseau : vous y avez la fibre optique que nous allons emmener nos différents promoteurs à mettre en place dès la viabilisation des sites. Nous allons emmener les architectes avec qui nous travaillons, à intégrer toutes ces nouvelles technologies. Vous voyez donc que le rôle d’Orange Côte d’Ivoire est très important. Nous sommes à l’ère de l’Internet haut débit. Donc nous allons emmener nos différentes entreprises et nos architectes à nous emmener vers des Smartvilles (NDLR : des villes intelligentes). Tout ce qui est nouvelles technologies, c’est le rôle d’Orange Côte d’Ivoire.

La 1ère édition du Filoses n’a pas résorbé tous les problèmes de logements en Côte d’Ivoire : il est toujours difficile de se loger à Abidjan. À quoi servira donc cette 2ème édition ? Et quels en sont les objectifs réels ?
Évidemment, une seule édition ne peut pas résorber tous les problèmes de logements. C’est un problème assez complexe et notre objectif, c’est d’attirer l’attention de tous les acteurs dans le domaine du logement plus particulièrement l’État, pour pouvoir accompagner le processus et permettre à tous les Ivoiriens d’avoir un toit. C’est très difficile, nous le savons, parce que la démographie est très galopante en Afrique. Il y’a beaucoup de choses à mettre en place. Alors, la première édition n’avait pas pour vocation de résorber évidemment tous les problèmes de logements, c’était simplement la mise en place d’une plateforme de discussion entre les différents acteurs. Ebaucher certaines solutions, travailler là-dessus et faire des recommandations auprès des acteurs, des banquiers et surtout faire des recommandations à l’État de Côte d’Ivoire. Cela a permis de mettre en place un certain nombre de réformes, parce que la première édition du Filoses tournait autour du Foncier, du Financement de la Fiscalité (NDLR : 3 F). Aujourd’hui, il y a de plus en plus de fonciers qui sont sécurisés nonobstant certaines difficultés. Notre objectif aujourd’hui, c’est de contribuer à la diminution du déficit de ces logements. Ce n’est pas facile, car nous sommes dans un mécanisme très complexe. Mais je pense qu’avec beaucoup plus de persévérances, nous allons y arriver. Donc Filoses 2018 sera la continuité de Filoses 2016. Nous allons expliquer aux uns et aux autres, les différentes avancées que nous avons obtenues après l’édition de 2016. Il y aura encore de nouvelles propositions qui seront faites.

Vous parlez de plateforme d’échanges, d’acteurs du secteur, des panélistes de qualité qui vont animer des conférences et tables rondes au cours de ce Filoses, mais nulle part il est fait mention de consommateurs, de souscripteurs alors que c’est pour ceux-là, vos potentiels clients, qu’il y’a toutes cette agitation. Expliquez-nous un peu Monsieur le Président…
Là, je vous arrête tout de suite ! Je pense que parmi les acteurs, il y a effectivement des consommateurs et aussi des souscripteurs. D’ailleurs, nous avons lancé une invitation à toutes les classes d’âges pour venir participer à ce Forum. Les panélistes qui animeront les différents débats et conférences seront assistés de certains consommateurs qui pourront poser leurs problèmes. Il y aura des rencontres Be to be, et il y aura des échanges entre les panélistes et les consommateurs, parce qu’il y’a beaucoup d’incompréhensions dans l’acquisition d’un logement : les communications ne sont pas faites correctement. Dans le domaine des logements sociaux économiques, les gens ont l’impression que les choses ne marchent pas comme ils le veulent. Tout simplement parce que leur objectif principal, c’est d’avoir un logement sur un certain nombre d’années avec un mécanisme de location-vente. On va leur expliquer ce qui est possible et ce qui ne l’est pas. Et en ce qui nous concerne, nous ferons tout pour que tous les acteurs soient représentés à ce Forum et il n’y aura pas de sujets tabous.

Le thème central de cette deuxième édition est : « Relever les défis du logement en Afrique ». Dites-nous concrètement, quels sont les véritables défis à relever pour des logements abordables en Afrique en général, et en Côte d’Ivoire en particulier?
En Afrique surtout subsaharienne, l’enjeu est énorme et les déficits dans tous les pays sont chroniques, parce que la démographie y est galopante; il y’a l’exode rural; tout est concentré dans les grandes agglomérations et il y a de plus en plus de problèmes.
Après les indépendances, il y a eu des programmes qui avaient été lancés par les premiers chefs d’État qui étaient là, pour pouvoir permettre aux gens de se loger avec notamment des projets à caractères sociaux. Ici particulièrement en Côte d’Ivoire, il y avait à l’époque la Sicogi que vous connaissez, il y avait aussi la Sogephia. Il y avait un programme qui avait été mis en place par le Président Félix Houphouët-Boigny pour pouvoir loger des gens, en location-vente, et c’était une très bonne chose.
Les défis auxquels nous sommes confrontés, c’est qu’aujourd’hui, lorsque nous avons atteint un certain niveau de développement dans les années 1980, nous avons été frappés de plein fouet par la conjoncture, et les prix de nos matières premières ont connu une chute drastique. Nous avons encore eu, il n’y a pas longtemps, la chute des prix de nos matières premières. Donc nous sommes dans un système où les bailleurs de fonds nous empêchent de développer les projets sociaux. C’est ça le problème. Il faut donc trouver un mécanisme pour pouvoir loger, pas tout le monde en même temps, mais réduire le déficit. En matière de bâtiment et d’habitat, il y a tout un processus. Il y a d’abord les aménagements du territoire, d’urbanisation. Et le premier défi, c’est comment bien urbaniser nos villes : c’est ce que nous avons appelé le Plan de développement durable. Les ouvrages que nous faisons aujourd’hui, doivent être étudiés de sorte qu’ils puissent tenir longtemps. Dans tous les pays au monde, à un moment donné, les ouvrages prennent un coup. Par exemple, il y a le phénomène des inondations en France comme aux Usa. Lorsqu’il y a de fortes pluies qui dépassent la normale, il y a des inondations. Mais en même temps, les ouvrages sont faits pour que la réaction face à ses inondations soit rapide. Parce que les ouvrages sont adaptés. Aujourd’hui le vrai défi pour nous, premièrement, c’est comment sécuriser le foncier. Le deuxième défi, >>>>>>>>
>>>>>> c’est comment régler définitivement le problème du financement : financement des acquéreurs, financement des promoteurs. Et le troisième défi, c’est l’engagement ferme de l’État pour pouvoir accompagner les promoteurs en allégeant évidemment, la fiscalité. Une fois que nous allons relever tous ces défis, croyez-moi, il y aura des logements abordables.

À qui seront remises les recommandations issues de ce Forum ? Aux entreprises exerçant dans le secteur ou aux autorités étatiques ?
Nous allons remettre les recommandations issues du Filoses dans un premier temps, aux autorités. Je veux parler de notre ministère de tutelle qui y sera fortement représenté (NDLR : ministère de la Construction, du logement, de l’assainissement et de l’urbanisme). Il y aura aussi les représentants du ministère de l’Economie et des Finances. Il y aura bien évidemment les représentants du ministère du Budget et la Primature. Ces recommandations seront remises aux autorités. Parallèlement, il y aura des acteurs privés qui seront là, des entreprises, des banquiers et d’autres corporations à qui nous allons remettre également ces recommandations. Nous irons même loin en mettant en place un comité de suivi de sorte qu’on puisse voir les retombées de ces recommandations, en arrivant à la troisième édition du Filoses.

Quel votre appel à ceux qui hésitent encore à participer au Filoses 2018?
Déjà, avec les retours et échos que j’ai, il ’y en a pas assez qui hésitent encore à y prendre part. Quand on parle de logements, vous savez qu’il y’a un engouement. Parce que mieux vaut un petit chez soi qu’un grand chez les autres. Ceux qui exercent le métier de promoteurs et de constructeurs immobiliers comme moi, nous sommes dans le feu de l’action. Il y’a certains aspects que nous ne voyons pas, c’est pour cela, qu’il faut que tout le monde vienne exprimer et expliquer ses problèmes et nous allons ensemble trouver une solution. Alors, où que vous soyez n’hésitez pas, l’entrée au Filoses est gratuite. Quand on parle de logement, on parle de l’avenir et de la dignité. Quelqu’un qui est bien logé a quand même sa dignité. Quand tu es dans ta famille et que tu n’as pas de problème de logement, tu es tranquille. Tranquille non seulement pour soi-même, mais tranquille pour le pays. L’économie va bien quand on est paisible et quand on peut travailler dans les bonnes conditions. Nos allons faire comprendre aux jeunes que dans le domaine du bâtiment, il y’a la possibilité d’avoir de l’emploi tout en se formant. Nous allons mettre en place avec des acteurs qui vont venir, des centres de formation des apprentis en réseau. Nous allons leur faire comprendre aussi l’esprit de l’entreprenariat dans le domaine du BTP. Et aussi expliquer aux uns et aux autres, comment le bâtiment contribue à la croissance du pays. Donc tout le monde aura pour son compte au Filoses et ce sera un Forum de qualité.

Réalisée par Olivier Dion
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