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Société Publié le jeudi 20 septembre 2018 |

Côte d’Ivoire: le ministre de l’Economie et des Finances, Adama Koné, rassure sur la soutenabilité de l’endettement

© Par DR
M. Adama Koné, ministre de l`Economie et des Finances
Afin de mettre en œuvre son Plan National de Développement (PND), la Côte d’Ivoire emprunte sur les marchés national, régional et international. Le ministre de l’Economie et des Finances, Adama Koné, assure qu’avec un taux d’endettement de 42,6% à fin 2017, sur 70% dans l’UEMOA, le pays a une dette soutenable. Ce taux est projeté à 42,7 % à fin 2018.

Pourquoi des opérations de levée de fonds sur les marchés internationaux et à quoi servent ces ressources mobilisées ?

L’Etat de Côte d’Ivoire a recours aux ressources des marchés financiers internationaux pour le financement des projets d’investissement du Plan National de Développement (PND) figurant dans son budget. Suivant sa stratégie et la conjoncture sur les marchés régional et international, l’Etat fait une allocation optimale des ressources à rechercher à l’international et sur le marché local. Les opérations de levée de fonds sur les marchés internationaux ont pour avantage de permettre la mobilisation de sommes plus importantes que sur le marché régional, dont la disponibilité de liquidité reste assez limitée. En outre, les conditions financières des opérations internationales sont relativement plus avantageuses que sur le marché sous-régional. Un marché qui est encore en construction et qui se caractérise par des produits et maturités très peu variés. Au demeurant, le recours au marché financier n’est pas systématique. En 2016 par exemple, il n’y a pas eu de recours à ce marché financier international ; le budget ayant été financé à partir de ressources domestiques et de ressources mobilisées sur le marché sous-régional.

Comment évolue le service de la dette du pays ?

A fin décembre 2017, le service de la dette totale s’élevait à 1 448,2 milliards de FCFA. Il va croître de 2,6 % en moyenne par an sur la période 2018-2022 pour ressortir à 1 602,4 milliards de FCFA en 2022. Cette croissance est à mettre en rapport avec le financement du PND 2016-2020. Ainsi, le service de la dette extérieure rapporté aux recettes budgétaires ressort à 12,2 % en 2017, avec un niveau annuel moyen de 11,7 % sur la période 2018-2022, pour une norme internationale de 18 %. Quant au service de la dette extérieure rapporté aux exportations, il est estimé à 7 % à fin 2017, avec un niveau annuel moyen de 8 % sur la période 2018-2022, pour une norme internationale de 15 %. Ces différents ratios sont en deçà de leur norme. La soutenabilité de la dette ivoirienne est donc une réalité.

La Côte d’Ivoire ne risque-t-elle pas un surendettement avec les emprunts obligataires émis ? S’il y avait effectivement risque, comment le pays pourrait-il l’atténuer ?

Selon les analyses de viabilité de notre dette, réalisées par nos services compétents et le Fonds monétaire international (FMI), le risque de surendettement de la Côte d’Ivoire reste modéré au cours de la période 2018-2038. Aussi bien sur la dette publique extérieure que sur la dette publique totale. Afin de renforcer la résilience du pays face aux chocs éventuels, le gouvernement s’applique, d’une part, à l’amélioration de la compétitivité des entreprises locales, et d’autre part, à la poursuite les réformes relatives à l’assainissement du cadre macroéconomique et à la gestion des finances publiques. Ce renforcement de la résilience se fait à travers des mesures structurelles portant sur l’amélioration du climat des affaires, afin de soutenir l’investissement privé et le développement du tissu économique. Il y a également la mise en œuvre de la Stratégie de Gestion de la Dette à Moyen Terme (SDMT) pour contenir les coûts et risques du portefeuille, notamment le risque de taux de change entre l’euro et le dollar américain. Il faut y ajouter l’ensemble des réformes entreprises, en vue d’améliorer la qualité des politiques et institutions publiques. Toutes choses qui permettent à la Côte d’Ivoire d’être classée parmi les pays ayant de bonnes perspectives et de relever ainsi les seuils et points de référence indicatifs des ratios d’endettement. La transformation structurelle de l’économie devrait, à terme, permettre au pays de se prémunir contre certains chocs extérieurs ou de les surmonter.
Quelle est la situation de la dette du pays par rapport à certains pays comme le Sénégal, le Kenya, l’Afrique de Sud et le Maroc ?

Les statistiques de la dette indiquent que le ratio de la dette, rapporté au Produit Intérieur Brut (PIB), s’établit à fin 2017 à 42,6%, largement en deçà de la norme communautaire de l’Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA) qui est de 70 % et de la norme internationale qui est de 49 %. La projection pour fin 2018 est de 42,7%. Suivant la Stratégie de la Dette à Moyen Terme sur la période 2018-2022, le taux d’endettement du pays ressortirait à 41,2 % en moyenne. A titre de comparaison, les ratios d’endettement du Sénégal, du Kenya, de l’Afrique du sud et du Maroc se situent, respectivement à 61,1 %, 52,4 %, 51,6 % et 62,8 % à fin 2017. Au regard de ces indicateurs d’endettement, nous pouvons rassurer que la Côte d’Ivoire a l’un des meilleurs ratios de l’Afrique au sud du Sahara.
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