L’opération nationale de dénombrement des habitants de la Côte d’Ivoire a été lancée le vendredi 14 décembre, à l’auditorium de la Primature.
Combien sont les Ivoiriens (filles, garçons, jeunes, vieux, enfants)? Comment se présentent les pyramides des âges ? Combien sont les étrangers vivant en Côte d’Ivoire ? Combien d’écoles faut-il dans un village donné ? Combien de centres de santé dans une région donnée ? Combien et quels types de logements et de routes faut-il dans une circonscription donnée ?
Ces interrogations, à n’en point finir, ne peuvent être satisfaites que si l’on réalise un recensement de la population vivante. Car la structure de la population, son dynamisme, conditionnent la mise en œuvre des projets et programmes socio-économiques, donc des projets de développement. On ne peut pas, par exemple, construire une école de six classes dans un village alors que la population scolaire de ce village ne demande que trois classes. Voilà où se situe l’enjeu d’une opération de recensement de la population et de l’habitat comme celle que le gouvernement a lancée hier, à la Primature, par l’entremise du ministère du Plan et du développement. Parce qu’en fait, les résultats de cette opération de grande envergure qui va se dérouler sur l’ensemble du territoire national, serviront de bases de données au gouvernement pour « mieux conduire les politiques publiques ».
Ces résultats servent aussi de statistiques fiables et constituent une sorte de boussole pour les bailleurs, les investisseurs privés, étrangers qui ont besoin d’un certain nombre d’indicateurs pour mieux orienter leurs actions et accompagner les gouvernants dans le processus de développement.
C’est pourquoi « le gouvernement attache un prix au succès de cette opération », a bien précisé le Garde des Sceaux, ministre de la Justice Sansan Kambilé, représentant le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly à la cérémonie de lancement de l’édition 2019 du Recensement de la population et de l’habitat (Rgph).
Pour le ministre de la Justice, la Côte d’Ivoire a une tradition des recensements de la population. Mieux, depuis 1975, ce pays a opté pour un recensement décennal. Mais les crises sociopolitiques qui se sont multipliées n’ont pas permis au gouvernement de sacrifier à cette tradition au moment venu.
Cependant, comme le rappelle le ministre Sansan Kambilé, au sortir de la crise post-électorale de 2010, la plus grave crise que le pays a connue, il s’est avéré nécessaire d’actualiser la base de données sur la démographie. Et le Président Alassane Ouattara a engagé, en 2014, soit 16 ans après celui de 1998, le pays, avec l’appui de partenaires, dans un recensement total de la population. Malheureusement, les résultats escomptés n’ont pu être atteints, en raison des difficultés qui ont émaillé l’opération. « Malheureusement, les contraintes d’ordre financier, technique et logistique n’ont pas permis d’atteindre les objectifs fixés en 2014 », déplore en substance la ministre du Plan et du Développement, Nialé Kaba.
Une évaluation commanditée par le gouvernement avec l’appui de l’Unfpa a permis de relever ces insuffisances. Et « sur recommandations de nos partenaires, il a été décidé de réaliser un recensement en anticipation de 2019 pour recueillir des informations démographiques en vue d’une meilleure connaissance de la structure de la population pour mieux mener les politiques publiques », a expliqué la ministre Nialé Kaba.
19,6 milliards de Fcfa
A l’instar de tous les recensements généraux, le Rgph 2019 consistera à recueillir des données démographiques, sociales et économiques sur toutes les populations vivant sur le territoire national, aussi bien ivoiriennes que non ivoiriennes. Selon Nialé Kaba, c’est une photographie instantanée de cette population qui permettra de renseigner sur l’effectif de la population et sa structure, sur l’habitat et ses caractéristiques, sur les infrastructures et les équipements, etc.
Le Rgph 2019 est une opération nationale qui nécessite le déploiement d’une grande artillerie pour éviter de tomber dans les travers du passé. Les experts estiment qu’une enveloppe de 19,6 milliards de Fcfa peut être mobilisée pour mener à bien l’opération.
L’Etat de Côte d’Ivoire déterminé à réussir ce pari a déjà, selon la ministre du Plan et du développement, décaissé trois milliards de Fcfa. « Le 19 décembre 2018, une table ronde des partenaires au développement et bailleurs de fonds permettra de mobiliser les 16,6 milliards de Fcfa restants pour boucler le financement du Rgph 2019 », a souligné Nialé Kaba.
Le système des Nations unies, toujours engagé auprès du gouvernement
En organisant une table ronde pour mobiliser les partenaires au développement en vue d’une levée de fonds pour financement le Rgph 2019, le gouvernement entend non seulement traduire sa reconnaissance à l’ensemble de ses partenaires et le système des Nations unies, mais aussi renouveler leur confiance pour leur appui constant aux programmes de développement du gouvernement ivoirien.
« Le Fonds des Nations unies pour la population (Unfpa) et tout le système des Nations unies en Côte d’Ivoire s’engagent à œuvrer à vos côtés, pour la réussite du Rgph 2019, instrument d’un programme de développement inclusif, ne laissant personne pour compte », a promis aux autorités ivoiriennes, Mme Argentina Matavel Piccin, Représentante résidente de l’Unfpa en Côte d’Ivoire.
Se félicitant de la décision du gouvernement de reprendre « cet important exercice malgré sa complexité et le coût élevé », Argentina Matavel a insisté sur l’importance du recensement général de la population et de l’habitat qui est « l’enquête la plus complète, permettant d’avoir des données et caractéristiques de la population et de l’habitation de l’ensemble du territoire national. A l’ère où ‘’Big Data’’ est à l’ordre du jour au niveau mondial, la qualité et la fiabilité des données sur la population s’imposent. Ce sont les données du Rgph de qualité qui fournissent les dénominateurs à toutes les autres enquêtes sociales, en contribuant à la planification économique, sociale et politique pour le développement du pays », soutient la Représentante de l’Unfpa en Côte d’Ivoire.
Tous concernés…
Les enjeux du Rgph sont importants et déterminants pour la Côte d’Ivoire dans sa marche vers l’émergence. La réussite de cette opération nécessite la mobilisation de tous les Ivoiriens, des partenaires au développement. « Mais plus que les partenaires, les bénéfices d’un recensement réussi interpellent surtout tout Ivoirien, homme et femme sans distinction de religion, de parti politique, de classe sociale…Car c’est grâce aux données fiables et désagrégées issues du Rgph qu’il est possible de tenir effectivement compte des besoins spécifiques de toutes les couches de la population…dans les programmes de développement », a exhorté Argentina Matavel de l’Unfpa.
Dans le même ordre d’idées, le ministre de la Justice Sansan Kambilé, au nom du Premier ministre, a aussi lancé un appel pressant à l’implication de tous les Ivoiriens dans cette opération d’envergure. Il a invité particulièrement les administrateurs (préfet, sous-préfets, secrétaires généraux de préfecture) à se rendre disponibles pour la réussite de cette opération.
Il a également mis en mission les élus locaux, les guides religieux, les chefs des communautés, les chefs traditionnels pour sensibiliser les populations à une adhésion totale au projet, en réservant un bon accueil aux agents recenseurs et en leur fournissant des informations fiables. Car, « nous sommes tous concernés », a-t-il conclu en substance.
GERMAINE BONI
Combien sont les Ivoiriens (filles, garçons, jeunes, vieux, enfants)? Comment se présentent les pyramides des âges ? Combien sont les étrangers vivant en Côte d’Ivoire ? Combien d’écoles faut-il dans un village donné ? Combien de centres de santé dans une région donnée ? Combien et quels types de logements et de routes faut-il dans une circonscription donnée ?
Ces interrogations, à n’en point finir, ne peuvent être satisfaites que si l’on réalise un recensement de la population vivante. Car la structure de la population, son dynamisme, conditionnent la mise en œuvre des projets et programmes socio-économiques, donc des projets de développement. On ne peut pas, par exemple, construire une école de six classes dans un village alors que la population scolaire de ce village ne demande que trois classes. Voilà où se situe l’enjeu d’une opération de recensement de la population et de l’habitat comme celle que le gouvernement a lancée hier, à la Primature, par l’entremise du ministère du Plan et du développement. Parce qu’en fait, les résultats de cette opération de grande envergure qui va se dérouler sur l’ensemble du territoire national, serviront de bases de données au gouvernement pour « mieux conduire les politiques publiques ».
Ces résultats servent aussi de statistiques fiables et constituent une sorte de boussole pour les bailleurs, les investisseurs privés, étrangers qui ont besoin d’un certain nombre d’indicateurs pour mieux orienter leurs actions et accompagner les gouvernants dans le processus de développement.
C’est pourquoi « le gouvernement attache un prix au succès de cette opération », a bien précisé le Garde des Sceaux, ministre de la Justice Sansan Kambilé, représentant le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly à la cérémonie de lancement de l’édition 2019 du Recensement de la population et de l’habitat (Rgph).
Pour le ministre de la Justice, la Côte d’Ivoire a une tradition des recensements de la population. Mieux, depuis 1975, ce pays a opté pour un recensement décennal. Mais les crises sociopolitiques qui se sont multipliées n’ont pas permis au gouvernement de sacrifier à cette tradition au moment venu.
Cependant, comme le rappelle le ministre Sansan Kambilé, au sortir de la crise post-électorale de 2010, la plus grave crise que le pays a connue, il s’est avéré nécessaire d’actualiser la base de données sur la démographie. Et le Président Alassane Ouattara a engagé, en 2014, soit 16 ans après celui de 1998, le pays, avec l’appui de partenaires, dans un recensement total de la population. Malheureusement, les résultats escomptés n’ont pu être atteints, en raison des difficultés qui ont émaillé l’opération. « Malheureusement, les contraintes d’ordre financier, technique et logistique n’ont pas permis d’atteindre les objectifs fixés en 2014 », déplore en substance la ministre du Plan et du Développement, Nialé Kaba.
Une évaluation commanditée par le gouvernement avec l’appui de l’Unfpa a permis de relever ces insuffisances. Et « sur recommandations de nos partenaires, il a été décidé de réaliser un recensement en anticipation de 2019 pour recueillir des informations démographiques en vue d’une meilleure connaissance de la structure de la population pour mieux mener les politiques publiques », a expliqué la ministre Nialé Kaba.
19,6 milliards de Fcfa
A l’instar de tous les recensements généraux, le Rgph 2019 consistera à recueillir des données démographiques, sociales et économiques sur toutes les populations vivant sur le territoire national, aussi bien ivoiriennes que non ivoiriennes. Selon Nialé Kaba, c’est une photographie instantanée de cette population qui permettra de renseigner sur l’effectif de la population et sa structure, sur l’habitat et ses caractéristiques, sur les infrastructures et les équipements, etc.
Le Rgph 2019 est une opération nationale qui nécessite le déploiement d’une grande artillerie pour éviter de tomber dans les travers du passé. Les experts estiment qu’une enveloppe de 19,6 milliards de Fcfa peut être mobilisée pour mener à bien l’opération.
L’Etat de Côte d’Ivoire déterminé à réussir ce pari a déjà, selon la ministre du Plan et du développement, décaissé trois milliards de Fcfa. « Le 19 décembre 2018, une table ronde des partenaires au développement et bailleurs de fonds permettra de mobiliser les 16,6 milliards de Fcfa restants pour boucler le financement du Rgph 2019 », a souligné Nialé Kaba.
Le système des Nations unies, toujours engagé auprès du gouvernement
En organisant une table ronde pour mobiliser les partenaires au développement en vue d’une levée de fonds pour financement le Rgph 2019, le gouvernement entend non seulement traduire sa reconnaissance à l’ensemble de ses partenaires et le système des Nations unies, mais aussi renouveler leur confiance pour leur appui constant aux programmes de développement du gouvernement ivoirien.
« Le Fonds des Nations unies pour la population (Unfpa) et tout le système des Nations unies en Côte d’Ivoire s’engagent à œuvrer à vos côtés, pour la réussite du Rgph 2019, instrument d’un programme de développement inclusif, ne laissant personne pour compte », a promis aux autorités ivoiriennes, Mme Argentina Matavel Piccin, Représentante résidente de l’Unfpa en Côte d’Ivoire.
Se félicitant de la décision du gouvernement de reprendre « cet important exercice malgré sa complexité et le coût élevé », Argentina Matavel a insisté sur l’importance du recensement général de la population et de l’habitat qui est « l’enquête la plus complète, permettant d’avoir des données et caractéristiques de la population et de l’habitation de l’ensemble du territoire national. A l’ère où ‘’Big Data’’ est à l’ordre du jour au niveau mondial, la qualité et la fiabilité des données sur la population s’imposent. Ce sont les données du Rgph de qualité qui fournissent les dénominateurs à toutes les autres enquêtes sociales, en contribuant à la planification économique, sociale et politique pour le développement du pays », soutient la Représentante de l’Unfpa en Côte d’Ivoire.
Tous concernés…
Les enjeux du Rgph sont importants et déterminants pour la Côte d’Ivoire dans sa marche vers l’émergence. La réussite de cette opération nécessite la mobilisation de tous les Ivoiriens, des partenaires au développement. « Mais plus que les partenaires, les bénéfices d’un recensement réussi interpellent surtout tout Ivoirien, homme et femme sans distinction de religion, de parti politique, de classe sociale…Car c’est grâce aux données fiables et désagrégées issues du Rgph qu’il est possible de tenir effectivement compte des besoins spécifiques de toutes les couches de la population…dans les programmes de développement », a exhorté Argentina Matavel de l’Unfpa.
Dans le même ordre d’idées, le ministre de la Justice Sansan Kambilé, au nom du Premier ministre, a aussi lancé un appel pressant à l’implication de tous les Ivoiriens dans cette opération d’envergure. Il a invité particulièrement les administrateurs (préfet, sous-préfets, secrétaires généraux de préfecture) à se rendre disponibles pour la réussite de cette opération.
Il a également mis en mission les élus locaux, les guides religieux, les chefs des communautés, les chefs traditionnels pour sensibiliser les populations à une adhésion totale au projet, en réservant un bon accueil aux agents recenseurs et en leur fournissant des informations fiables. Car, « nous sommes tous concernés », a-t-il conclu en substance.
GERMAINE BONI