Dans un communiqué ce mardi 15 janvier 2018, Paolina Massidda, Avocate des victimes dans le procès à l’encontre de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé, dit ‘’regretter’’ la décision de la Cour d’acquitter les deux accusés. Selon Me Paolina Massida, cette décision est de nature à ‘’mettre en péril la quête de justice des Victimes’’. (Lire l’intégralité du Communiqué).
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Le 15 janvier 2019, la Chambre de première instance I a rendu, à la majorité, sa
décision sur la suite des procédures dans l’affaire Gbagbo et Blé Goudé en prononçant l’acquittement des deux accusés et en ordonnant leur remise en liberté.
Je regrette vivement que cette décision mette en péril la quête de justice des Victimes autorisées à participer aux procédures devant la Cour pénale internationale.
Les Victimes expriment leur vive déception quant à la décision d’acquittement. Elles
estiment en effet que les éléments de preuve présentés dans le dossier à ce jour
justifient amplement la poursuite du procès. En ce sens, les Victimes partagent la
position exprimée par Mme la Juge Herrera Carbuccia dans son opinion dissidente
qui constate une erreur d’évaluation de la Majorité en ce qui concerne l’appréciation
des éléments de preuve à ce stade de la procédure.
Les Victimes regrettent également que la Majorité n’ait rendu qu’un résumé très
succinct des motifs justifiant selon elle les acquittements. L’absence de raisonnement juridique rend vaine toute tentative visant à comprendre les raisons sous-tendant la décision. L’importance de la question et de l’enjeu exigeait au contraire une décision pleinement justifiée afin de respecter le droit des victimes de connaître la vérité sur les évènements qui les ont si fortement touchées. Tel que rappelé par Mme la Juge Herrera Carbuccia dans son opinion dissidente, le droit à un procès équitable et impartial est un pilier fondamental de la justice internationale et vaut non seulement pour les accusés, mais aussi pour les Victimes.
Les Victimes ont contribué à la procédure en acceptant de partager et d’expliquer
leurs souffrances ainsi que de parler des nombreuses conséquences de ces crimes sur leur vie, leur famille et leur communauté. Leur longue quête de justice atteste de leur courage et de leur détermination inébranlables dans la lutte contre l’impunité. Elles ont participé au procès dans l’espoir qu’un tribunal impartial puisse un jour leur
rendre justice. Cet espoir est aujourd’hui vain. Elles déplorent également qu’aucun
mot n’ait été prononcé afin de rappeler leurs souffrances et comment les conséquences des crimes commis lors de la crise postélectorale demeurent présentes dans leur quotidien.
Toutefois, il est important de rappeler que cette décision n’est pas définitive. Les
Victimes demeurent convaincues que les preuves présentées par l’Accusation
montrent clairement qu’elles ont été ciblées en raison de leur nationalité, de leur
ethnie ou de leur affiliation politique (réelle ou supposée) et elles espèrent que la
suite de la procédure prenne dûment en compte leur quête de justice.
La Haye, 15 janvier 2019
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Le 15 janvier 2019, la Chambre de première instance I a rendu, à la majorité, sa
décision sur la suite des procédures dans l’affaire Gbagbo et Blé Goudé en prononçant l’acquittement des deux accusés et en ordonnant leur remise en liberté.
Je regrette vivement que cette décision mette en péril la quête de justice des Victimes autorisées à participer aux procédures devant la Cour pénale internationale.
Les Victimes expriment leur vive déception quant à la décision d’acquittement. Elles
estiment en effet que les éléments de preuve présentés dans le dossier à ce jour
justifient amplement la poursuite du procès. En ce sens, les Victimes partagent la
position exprimée par Mme la Juge Herrera Carbuccia dans son opinion dissidente
qui constate une erreur d’évaluation de la Majorité en ce qui concerne l’appréciation
des éléments de preuve à ce stade de la procédure.
Les Victimes regrettent également que la Majorité n’ait rendu qu’un résumé très
succinct des motifs justifiant selon elle les acquittements. L’absence de raisonnement juridique rend vaine toute tentative visant à comprendre les raisons sous-tendant la décision. L’importance de la question et de l’enjeu exigeait au contraire une décision pleinement justifiée afin de respecter le droit des victimes de connaître la vérité sur les évènements qui les ont si fortement touchées. Tel que rappelé par Mme la Juge Herrera Carbuccia dans son opinion dissidente, le droit à un procès équitable et impartial est un pilier fondamental de la justice internationale et vaut non seulement pour les accusés, mais aussi pour les Victimes.
Les Victimes ont contribué à la procédure en acceptant de partager et d’expliquer
leurs souffrances ainsi que de parler des nombreuses conséquences de ces crimes sur leur vie, leur famille et leur communauté. Leur longue quête de justice atteste de leur courage et de leur détermination inébranlables dans la lutte contre l’impunité. Elles ont participé au procès dans l’espoir qu’un tribunal impartial puisse un jour leur
rendre justice. Cet espoir est aujourd’hui vain. Elles déplorent également qu’aucun
mot n’ait été prononcé afin de rappeler leurs souffrances et comment les conséquences des crimes commis lors de la crise postélectorale demeurent présentes dans leur quotidien.
Toutefois, il est important de rappeler que cette décision n’est pas définitive. Les
Victimes demeurent convaincues que les preuves présentées par l’Accusation
montrent clairement qu’elles ont été ciblées en raison de leur nationalité, de leur
ethnie ou de leur affiliation politique (réelle ou supposée) et elles espèrent que la
suite de la procédure prenne dûment en compte leur quête de justice.
La Haye, 15 janvier 2019