Pathé’O est l’un des meilleurs créateurs africains. En ce début du Nouvel An, il fait le bilan de l’année écoulée et présente pour celle en cours ses vœux et résolutions.
Faites-nous un bilan succinct de vos activités en 2018
- Si on finit une année en bonne santé, on peut déjà dire qu’on a passé une bonne année. Nous savons qu’au cours de 365 jours, il y a toujours des hauts et des bas, surtout pour tous ceux qui exercent une activité qui demande de la créativité, de la recherche, de l’anticipation et de l’innovation. Il y a toujours des maux de tête qu’on traîne car on cherche toujours à nous améliorer. Mais dans l’ensemble, je peux dire que l’année 2018 a été bonne pour nous. Sur le plan national, on a une clientèle qui est de plus en plus satisfaite de ce qu’on leur propose. A l’extérieur, il y a quand même des gens qui arrivent à Abidjan et qui cherchent à nous rendre visite. Notre vraie satisfaction est quand nous sentons que les clients apprécient ce que nous créons.
Pourriez-vous donner un exemple de fait marquant pour l’année écoulée ?
- Incontestablement, je dirai qu’en 2018, Dieu m’a permis d’aller à La Mecque. Ça a été vraiment une bénédiction. On a tendance à dire qu’on n’a pas le temps, qu’on va partir après et on remet toujours le départ pour le lieu saint. Alors que finalement, la santé, la joie et tout le savoir qu’on a, viennent du Tout-Puissant. C’est parce qu’on est en bonne santé qu’on remet à chaque fois. Quand on est malade, on se remet rapidement à Dieu en lui demandant de nous donner la santé. Je peux donc dire que j’ai eu une année positive par le fait que j’ai pu effectuer le pèlerinage à La Mecque.
Qu’est-ce qui est sorti de votre visite en Terre Sainte ?
- Je me suis rendu compte que l’Islam est une religion mal comprise ou je dirai plutôt mal expliquée. A La Mecque, j’ai constaté que la pratique de l’Islam est très simple. Si on comprend les règles et qu’on les respecte, ça devient très facile. On sait ce qui est bon et ce qui ne l’est pas.
Concrètement, qu’est-ce que La Mecque a changé en vous ?
- Ma philosophie est que dès qu’on naît, on est déjà trop vieux pour mourir. Dès qu’on vient au monde, on doit tout de suite penser à la mort. De toutes les étapes qu’on a faites à La Mecque, les rites et les endroits nous rappelaient sans cesse, la mort. Qu’on y va tôt ou tard, le constat est que La Mecque nous ramène toujours à la mort. Qui est la destination finale et certaine. Et puisqu’on va tous mourir un jour, ça ne sert à rien d’être méchant, compliqué…
Après La Mecque, est-ce que votre comportement a changé envers les enfants ?
- J’ai compris que j’ai un devoir supplémentaire envers ces enfants. Il faut leur parler et leur expliquer des choses. Quand je suis revenu de La Mecque, j’ai réuni toute ma famille et je lui ai dit ce qu’un être humain doit faire quand il est en vie. Mes enfants pratiquaient déjà la prière. Mais il fallait leur expliquer encore des choses car ils n’ont pas fait l’école coranique. Il faut leur dire par exemple que la religion est notre premier devoir sur la terre ici-bas. Qui nous a créés ? Pour qui vivons-nous ? C’est quoi notre raison d’être ? La réponse à toutes ces questions, c’est Dieu et rien d’autre. Plus on parle aux enfants, plus, cela leur donne à réfléchir.
Et votre personnel de travail ?
- J’ai fait le tour de chaque machine et de chaque service, et j’ai imploré la clémence et la bénédiction d’Allah sur chaque employé. De toutes les façons, quand on revient de la Terre Sainte, tout le monde vient demander des bénédictions. Les gens sont venus de partout et dans toutes les couches sociales. C’est là que je me suis rendu compte que finalement, tout le monde mourra un jour. Et donc quand je suis arrivé de La Mecque, je suis passé devant chaque employé, professionnel ou stagiaire. Et de toute obédience religieuse. Chacun d’eux était quelque peu surpris car au travail, en tant que patron, on est quelquefois sévère, en train de crier pour la bonne marche de notre activité commune. Cette fois-ci, j’étais devenu une personne de plus simple possible pour leur parler.
Quel est le fait marquant sur le plan professionnel ?
- On a eu beaucoup d’activités mais je vais citer quelques-unes. Commençons par Afrik Fashion Show qui est un évènement national. Chaque année, la maison Pathé’O y participe. A la dernière édition, je pense que ce qu’on a présenté a été apprécié. Isabelle Anoh, la promotrice que j’appelle affectivement, ma fille, me fait chaque fois l’opportunité de faire le final. Notre collection est un peu plus importante que les autres participants. Les échos qui me sont parvenus, sont largement favorables à la maison Pathé’O. Après, il y a la ville de Busan en Corée du Sud pendant les Assemblées annuelles de la Banque africaine de développement (BAD) tenues du 21 au 25 mai 2018. Les Africains ont compris que la mode fait partie de l’économie et donc du développement. Par la mode, on peut créer des riches et des emplois. Et c’est ce que la BAD est en train de faire. Elle nous approche et on lui explique ce que représente la mode. Demain, si des institutions comme la BAD donnent des coups de pouce au secteur de la mode, ce sera une bonne chose. On a fait un défilé avec des mannequins sud-coréens. Ça a été bien apprécié. Enfin, je suis allé à Dakhla au Maroc pour le compte du Festival international de la mode africaine (FIMA) d’Alphadi. C’était le 20è anniversaire de cet évènement. Le Roi du Maroc a vraiment créé un village extraordinaire pour la mode. Tous les médias du monde entier étaient là. On a fait un grand défilé avec des créateurs venus de partout. C’était beau. Cette édition a été fabuleuse.
Quelles sont les résolutions de la maison Pathé’O pour 2018 ?
- Notre premier objectif pour cette nouvelle année, c’est d’avoir un local plus vaste. Notre siège actuel est un peu exigu. On a ouvert notre dernière boutique à l’hypermarché Cosmos à Yopougon. Il y a une progression jusque-là dans ce sens-là. On va essayer de toujours continuer sur cette lancée.
Vous êtes considéré comme l’un des précurseurs du prêt-à-porter en Afrique subsaharienne. Quelle est la nouvelle donne de la maison Pathé’O pour renforcer le prêt-à-porter ?
- Je ne regrette pas d’avoir initié le prêt-à-porter en Côte d’Ivoire. Au départ, certains se moquaient de moi. Et dans les années 1995 et 1996, ce n’était pas évident de pouvoir gérer une boutique de prêt-à-porter. Mais aujourd’hui, tout le monde est en train de suivre mon exemple. Tout le monde s’est lancé dans le prêt-à-porter. On s’est rendu compte que le futur de cette mode africaine est dans le prêt-à-porter. On n’a pas d’autre choix que de créer des produits finis et d’aller vers le client, le consommateur. Plus on est nombreux sur le terrain, mieux les clients seront servis. Comme cela on va multiplier les produits et la qualité va être reconnue. Imaginez-vous que Pathé’O soit encore là pour attendre que les clients viennent le trouver dans son atelier. Quelle que soit ma bonne volonté, je ne pourrais jamais respecter les rendez-vous. Et avec le sur mesure, le créateur est limité par rapport à ses propres initiatives. Car il est toujours à l’écoute du client.
Où en êtes-vous avec la création d’une ligne jeunesse ?
- En général, Pathé’O a une ligne normale, destinée à tout le monde. Mais pour se vêtir, les jeunes gens préfèrent aller vers le prêt-à-porter, les polos, les baskets, les jeans, les casquettes… C’est une voie qu’ils ont choisie. Mais cette voie va finir un jour. Les jeunes viendront à nous et nous aussi allons aller vers eux. On va créer des lignes jeunesses qui satisferont leurs goûts vestimentaires.
L’autre projet qui tarde à émerger chez la maison Pathé’O, c’est la vente en ligne…
Nous sommes en contact avec la Poste de Côte d’Ivoire qui voudrait s’occuper de la vente en ligne de notre marque. Assurément, cela nous arrangerait. Je sais aussi que pour de nombreuses structures qui tentent la vente en ligne, le mécanisme est très complexe. Par exemple, quand un client voit un modèle sur un site Internet, il veut exactement le même modèle. Cela voudrait dire qu’il faudrait avoir au moins cinq exemplaires en toutes les tailles de ce modèle. Mais il va arriver un moment où tout le monde va arriver dans les ventes en ligne.
Un mot pour les Ivoiriens en ce début d’année ?
- Je souhaite évidemment beaucoup de paix à ce pays. Nous savons ce que c’est que la paix. Aujourd’hui, on a la liberté de nous mouvoir, de voyager, d’entreprendre… Cela n’a pas de prix même si les gens ne s’en rendent pas compte.
O. K
Faites-nous un bilan succinct de vos activités en 2018
- Si on finit une année en bonne santé, on peut déjà dire qu’on a passé une bonne année. Nous savons qu’au cours de 365 jours, il y a toujours des hauts et des bas, surtout pour tous ceux qui exercent une activité qui demande de la créativité, de la recherche, de l’anticipation et de l’innovation. Il y a toujours des maux de tête qu’on traîne car on cherche toujours à nous améliorer. Mais dans l’ensemble, je peux dire que l’année 2018 a été bonne pour nous. Sur le plan national, on a une clientèle qui est de plus en plus satisfaite de ce qu’on leur propose. A l’extérieur, il y a quand même des gens qui arrivent à Abidjan et qui cherchent à nous rendre visite. Notre vraie satisfaction est quand nous sentons que les clients apprécient ce que nous créons.
Pourriez-vous donner un exemple de fait marquant pour l’année écoulée ?
- Incontestablement, je dirai qu’en 2018, Dieu m’a permis d’aller à La Mecque. Ça a été vraiment une bénédiction. On a tendance à dire qu’on n’a pas le temps, qu’on va partir après et on remet toujours le départ pour le lieu saint. Alors que finalement, la santé, la joie et tout le savoir qu’on a, viennent du Tout-Puissant. C’est parce qu’on est en bonne santé qu’on remet à chaque fois. Quand on est malade, on se remet rapidement à Dieu en lui demandant de nous donner la santé. Je peux donc dire que j’ai eu une année positive par le fait que j’ai pu effectuer le pèlerinage à La Mecque.
Qu’est-ce qui est sorti de votre visite en Terre Sainte ?
- Je me suis rendu compte que l’Islam est une religion mal comprise ou je dirai plutôt mal expliquée. A La Mecque, j’ai constaté que la pratique de l’Islam est très simple. Si on comprend les règles et qu’on les respecte, ça devient très facile. On sait ce qui est bon et ce qui ne l’est pas.
Concrètement, qu’est-ce que La Mecque a changé en vous ?
- Ma philosophie est que dès qu’on naît, on est déjà trop vieux pour mourir. Dès qu’on vient au monde, on doit tout de suite penser à la mort. De toutes les étapes qu’on a faites à La Mecque, les rites et les endroits nous rappelaient sans cesse, la mort. Qu’on y va tôt ou tard, le constat est que La Mecque nous ramène toujours à la mort. Qui est la destination finale et certaine. Et puisqu’on va tous mourir un jour, ça ne sert à rien d’être méchant, compliqué…
Après La Mecque, est-ce que votre comportement a changé envers les enfants ?
- J’ai compris que j’ai un devoir supplémentaire envers ces enfants. Il faut leur parler et leur expliquer des choses. Quand je suis revenu de La Mecque, j’ai réuni toute ma famille et je lui ai dit ce qu’un être humain doit faire quand il est en vie. Mes enfants pratiquaient déjà la prière. Mais il fallait leur expliquer encore des choses car ils n’ont pas fait l’école coranique. Il faut leur dire par exemple que la religion est notre premier devoir sur la terre ici-bas. Qui nous a créés ? Pour qui vivons-nous ? C’est quoi notre raison d’être ? La réponse à toutes ces questions, c’est Dieu et rien d’autre. Plus on parle aux enfants, plus, cela leur donne à réfléchir.
Et votre personnel de travail ?
- J’ai fait le tour de chaque machine et de chaque service, et j’ai imploré la clémence et la bénédiction d’Allah sur chaque employé. De toutes les façons, quand on revient de la Terre Sainte, tout le monde vient demander des bénédictions. Les gens sont venus de partout et dans toutes les couches sociales. C’est là que je me suis rendu compte que finalement, tout le monde mourra un jour. Et donc quand je suis arrivé de La Mecque, je suis passé devant chaque employé, professionnel ou stagiaire. Et de toute obédience religieuse. Chacun d’eux était quelque peu surpris car au travail, en tant que patron, on est quelquefois sévère, en train de crier pour la bonne marche de notre activité commune. Cette fois-ci, j’étais devenu une personne de plus simple possible pour leur parler.
Quel est le fait marquant sur le plan professionnel ?
- On a eu beaucoup d’activités mais je vais citer quelques-unes. Commençons par Afrik Fashion Show qui est un évènement national. Chaque année, la maison Pathé’O y participe. A la dernière édition, je pense que ce qu’on a présenté a été apprécié. Isabelle Anoh, la promotrice que j’appelle affectivement, ma fille, me fait chaque fois l’opportunité de faire le final. Notre collection est un peu plus importante que les autres participants. Les échos qui me sont parvenus, sont largement favorables à la maison Pathé’O. Après, il y a la ville de Busan en Corée du Sud pendant les Assemblées annuelles de la Banque africaine de développement (BAD) tenues du 21 au 25 mai 2018. Les Africains ont compris que la mode fait partie de l’économie et donc du développement. Par la mode, on peut créer des riches et des emplois. Et c’est ce que la BAD est en train de faire. Elle nous approche et on lui explique ce que représente la mode. Demain, si des institutions comme la BAD donnent des coups de pouce au secteur de la mode, ce sera une bonne chose. On a fait un défilé avec des mannequins sud-coréens. Ça a été bien apprécié. Enfin, je suis allé à Dakhla au Maroc pour le compte du Festival international de la mode africaine (FIMA) d’Alphadi. C’était le 20è anniversaire de cet évènement. Le Roi du Maroc a vraiment créé un village extraordinaire pour la mode. Tous les médias du monde entier étaient là. On a fait un grand défilé avec des créateurs venus de partout. C’était beau. Cette édition a été fabuleuse.
Quelles sont les résolutions de la maison Pathé’O pour 2018 ?
- Notre premier objectif pour cette nouvelle année, c’est d’avoir un local plus vaste. Notre siège actuel est un peu exigu. On a ouvert notre dernière boutique à l’hypermarché Cosmos à Yopougon. Il y a une progression jusque-là dans ce sens-là. On va essayer de toujours continuer sur cette lancée.
Vous êtes considéré comme l’un des précurseurs du prêt-à-porter en Afrique subsaharienne. Quelle est la nouvelle donne de la maison Pathé’O pour renforcer le prêt-à-porter ?
- Je ne regrette pas d’avoir initié le prêt-à-porter en Côte d’Ivoire. Au départ, certains se moquaient de moi. Et dans les années 1995 et 1996, ce n’était pas évident de pouvoir gérer une boutique de prêt-à-porter. Mais aujourd’hui, tout le monde est en train de suivre mon exemple. Tout le monde s’est lancé dans le prêt-à-porter. On s’est rendu compte que le futur de cette mode africaine est dans le prêt-à-porter. On n’a pas d’autre choix que de créer des produits finis et d’aller vers le client, le consommateur. Plus on est nombreux sur le terrain, mieux les clients seront servis. Comme cela on va multiplier les produits et la qualité va être reconnue. Imaginez-vous que Pathé’O soit encore là pour attendre que les clients viennent le trouver dans son atelier. Quelle que soit ma bonne volonté, je ne pourrais jamais respecter les rendez-vous. Et avec le sur mesure, le créateur est limité par rapport à ses propres initiatives. Car il est toujours à l’écoute du client.
Où en êtes-vous avec la création d’une ligne jeunesse ?
- En général, Pathé’O a une ligne normale, destinée à tout le monde. Mais pour se vêtir, les jeunes gens préfèrent aller vers le prêt-à-porter, les polos, les baskets, les jeans, les casquettes… C’est une voie qu’ils ont choisie. Mais cette voie va finir un jour. Les jeunes viendront à nous et nous aussi allons aller vers eux. On va créer des lignes jeunesses qui satisferont leurs goûts vestimentaires.
L’autre projet qui tarde à émerger chez la maison Pathé’O, c’est la vente en ligne…
Nous sommes en contact avec la Poste de Côte d’Ivoire qui voudrait s’occuper de la vente en ligne de notre marque. Assurément, cela nous arrangerait. Je sais aussi que pour de nombreuses structures qui tentent la vente en ligne, le mécanisme est très complexe. Par exemple, quand un client voit un modèle sur un site Internet, il veut exactement le même modèle. Cela voudrait dire qu’il faudrait avoir au moins cinq exemplaires en toutes les tailles de ce modèle. Mais il va arriver un moment où tout le monde va arriver dans les ventes en ligne.
Un mot pour les Ivoiriens en ce début d’année ?
- Je souhaite évidemment beaucoup de paix à ce pays. Nous savons ce que c’est que la paix. Aujourd’hui, on a la liberté de nous mouvoir, de voyager, d’entreprendre… Cela n’a pas de prix même si les gens ne s’en rendent pas compte.
O. K