Quoique la « sorosphère » en dise, entre le séjour de l'ex-PAN à Daoukro, il y a quelque temps et la visite du Député SORO de Ferkessedougou, il y a un refroidissement hivernal. En effet, le 17 décembre 2018 quand M. Soro était encore PAN, tout était chaud jusqu'aux pas de danse. Tout semblait être franc comme les poignées de main, qui avaient quelque chose de théâtral et de burlesque. Pour faire mal à l'adversaire supposé, Henri Konan Bedié et Guillaume Kigbafori Soro ont bien fait les choses. Ils s’adonnèrent ce jour-là à une effusion de passion digne des romans à l’eau de rose, se couvrant de propos dont le timbre dithyrambique ferait pâlir de jalousie les tourtereaux de dix-huit ans les plus exaltés.
Mais le 23 février dernier, même décor et pourtant un changement radical d'humeur. On voit un Bedié réservé et fermé, à l’humeur morose et supportant avec une relative impatience les flashs des photographes. Il est grave, lointain comme s'il ne voulait pas descendre dans la gadoue, au même niveau que son hôte du jour.
Sans chaleur et sans éclat particulier, on pourrait bien se demander pourquoi il a reçu un visiteur si c'était pour afficher cette tête d’outre-tombe. Et les images parlent mieux que les mots. Malgré ce qu'en diront après les communicants des deux camps, les deux hommes n'étaient pas particulièrement à l'aise.
Bedié plastronnait du haut de sa « stature », sur sa chaise royale, et Guillaume Soro était visiblement contrarié et contrit par l'attitude pour le moins surprenante de son " père ".
Les images parlent en effet ! Les symboles aussi ! On sait que Bedié vit à Daoukro comme un monarque. Sa vie est rythmée avec un renfort d'apparats du pouvoir Akan. Tout se passe en effet comme si Daoukro était un royaume. Le maître des lieux parade au milieu de sa cour. Une cour conquise et acquise comme dans tout royaume qui se respecte. Ici, aucun détail n'est fortuit. Or, le pouvoir chez les Akan, comme dans bien des communautés africaines, est symbolisé d’abord par le siège qui l'incarne, ce fameux trône-fauteuil que l'imaginaire ivoirien a justement fixé comme la métaphore de la force et de l’autorité. Il y a ainsi que, depuis plusieurs semaines, une littérature abondante dans le marigot politique ivoirien se réfère à cette image : « Tabouret, fauteuil ». Un fauteuil qui est obstinément harcelé.
Dans cette optique, Soro Guillaume a bien eu son « fauteuil » qu’il prétend conquérir : un fauteuil rabougri qui ressemblait étrangement à un « Tabouret ». On a eu droit donc à un SORO sur son éternel Tabouret, à côté d’un Bédié majestueux et côtoyant les cimes de sa tête royale.
Que s’est-il donc passé entre les deux visites. Un fait objectif : Soro a démissionné de la Présidence de l’Assemblée Nationale. On peut épiloguer sur cet évènement comme on veut, mais il faudra convenir qu’au bout du compte, ce n’est plus le même homme qui incarnait une institution de la République. Il est plus que jamais dans l’arène et le moulin à paroles est lancé.
Le « vieux » aurait-il trouvé son « fils » encombrant au point de le réprimander, à tout le moins de le désavouer publiquement en lui donnant le « Tabouret » qu’il mérite dorénavant ? Le symbole est fort et extrêmement visible et parlant, pour qui connait la culture Akan et africaine.
Une autre hypothèse : Bedié ne plaisante pas avec les histoires de fauteuil. Or, Guillaume Soro a affiché sa volonté d’aller chercher ce même fauteuil en 2020. Deux hommes pour un fauteuil donc ! Il est donc évident que l’un d’entre eux se contentera d’un Tabouret. La voix est ainsi indiquée à SORO à Daoukro ce 23 février 2019. Le ton est donc donné.
Si cette visite de Daoukro était faite pour sceller et donner à voir le rapprochement entre les deux hommes, elle a atteint l’objectif contraire, à savoir la naissance d’un désamour. Chacun y connait sa place et comme le disait le poète, « dans une société africaine bien hiérarchisée, chacun y trouve sa place ». Celle de SORO, à coté de Bédié, ce serait donc sur un sempiternel Tabouret. Comprenne qui pourra.
C’est l’histoire d’une disgrâce en gestation que les protagonistes s’échinent à cacher par décence mais qui saute déjà aux yeux comme un nez au milieu d’un visage. Le choc des intérêts prendrait donc le dessus, entre le vieux singe, coutumier des grimaces, et le jeune loup aux dents trop longues, un ICARE qui se prédestine à une chute tragique et donc fatale. Du reste, qui a trahi son père biologique et donc de sang, trahira forcement le père adoptif. Laurent GBGBO en sait quelque chose. En tout cas, les partisans de l’ex-pensionnaire de la Haye font leur chou gras d’une trahison alléguée de leur mentor. Au final, qui a bu boira, qui a trahi, trahira.
« Le roi Bédié » l’a si bien compris que c’est du haut de sa chaise royale, qu’il reçoit à côté de lui, sous lui, « le jeune homme » soro, assis sur une chaise rabougrie, un « TABOURET. »
Il faut attendre naturellement à voir ce que donnera la course-poursuite qui se dessine sous nos yeux. Il y a fort à parier que bientôt, la rupture sera déballée sur la place publique. Un spectacle haut en couleur en perspective, pour qui connait le Président Bedié et ses dérives langagières devenues légendaires. Dans quel sens ira alors son « fils » quand l’idylle aura enfanté d’un divorce avant mariage, avec les ressentiments qui vont avec ? Wait and see !
Professeur D. SOCRATE du RHDP
Mais le 23 février dernier, même décor et pourtant un changement radical d'humeur. On voit un Bedié réservé et fermé, à l’humeur morose et supportant avec une relative impatience les flashs des photographes. Il est grave, lointain comme s'il ne voulait pas descendre dans la gadoue, au même niveau que son hôte du jour.
Sans chaleur et sans éclat particulier, on pourrait bien se demander pourquoi il a reçu un visiteur si c'était pour afficher cette tête d’outre-tombe. Et les images parlent mieux que les mots. Malgré ce qu'en diront après les communicants des deux camps, les deux hommes n'étaient pas particulièrement à l'aise.
Bedié plastronnait du haut de sa « stature », sur sa chaise royale, et Guillaume Soro était visiblement contrarié et contrit par l'attitude pour le moins surprenante de son " père ".
Les images parlent en effet ! Les symboles aussi ! On sait que Bedié vit à Daoukro comme un monarque. Sa vie est rythmée avec un renfort d'apparats du pouvoir Akan. Tout se passe en effet comme si Daoukro était un royaume. Le maître des lieux parade au milieu de sa cour. Une cour conquise et acquise comme dans tout royaume qui se respecte. Ici, aucun détail n'est fortuit. Or, le pouvoir chez les Akan, comme dans bien des communautés africaines, est symbolisé d’abord par le siège qui l'incarne, ce fameux trône-fauteuil que l'imaginaire ivoirien a justement fixé comme la métaphore de la force et de l’autorité. Il y a ainsi que, depuis plusieurs semaines, une littérature abondante dans le marigot politique ivoirien se réfère à cette image : « Tabouret, fauteuil ». Un fauteuil qui est obstinément harcelé.
Dans cette optique, Soro Guillaume a bien eu son « fauteuil » qu’il prétend conquérir : un fauteuil rabougri qui ressemblait étrangement à un « Tabouret ». On a eu droit donc à un SORO sur son éternel Tabouret, à côté d’un Bédié majestueux et côtoyant les cimes de sa tête royale.
Que s’est-il donc passé entre les deux visites. Un fait objectif : Soro a démissionné de la Présidence de l’Assemblée Nationale. On peut épiloguer sur cet évènement comme on veut, mais il faudra convenir qu’au bout du compte, ce n’est plus le même homme qui incarnait une institution de la République. Il est plus que jamais dans l’arène et le moulin à paroles est lancé.
Le « vieux » aurait-il trouvé son « fils » encombrant au point de le réprimander, à tout le moins de le désavouer publiquement en lui donnant le « Tabouret » qu’il mérite dorénavant ? Le symbole est fort et extrêmement visible et parlant, pour qui connait la culture Akan et africaine.
Une autre hypothèse : Bedié ne plaisante pas avec les histoires de fauteuil. Or, Guillaume Soro a affiché sa volonté d’aller chercher ce même fauteuil en 2020. Deux hommes pour un fauteuil donc ! Il est donc évident que l’un d’entre eux se contentera d’un Tabouret. La voix est ainsi indiquée à SORO à Daoukro ce 23 février 2019. Le ton est donc donné.
Si cette visite de Daoukro était faite pour sceller et donner à voir le rapprochement entre les deux hommes, elle a atteint l’objectif contraire, à savoir la naissance d’un désamour. Chacun y connait sa place et comme le disait le poète, « dans une société africaine bien hiérarchisée, chacun y trouve sa place ». Celle de SORO, à coté de Bédié, ce serait donc sur un sempiternel Tabouret. Comprenne qui pourra.
C’est l’histoire d’une disgrâce en gestation que les protagonistes s’échinent à cacher par décence mais qui saute déjà aux yeux comme un nez au milieu d’un visage. Le choc des intérêts prendrait donc le dessus, entre le vieux singe, coutumier des grimaces, et le jeune loup aux dents trop longues, un ICARE qui se prédestine à une chute tragique et donc fatale. Du reste, qui a trahi son père biologique et donc de sang, trahira forcement le père adoptif. Laurent GBGBO en sait quelque chose. En tout cas, les partisans de l’ex-pensionnaire de la Haye font leur chou gras d’une trahison alléguée de leur mentor. Au final, qui a bu boira, qui a trahi, trahira.
« Le roi Bédié » l’a si bien compris que c’est du haut de sa chaise royale, qu’il reçoit à côté de lui, sous lui, « le jeune homme » soro, assis sur une chaise rabougrie, un « TABOURET. »
Il faut attendre naturellement à voir ce que donnera la course-poursuite qui se dessine sous nos yeux. Il y a fort à parier que bientôt, la rupture sera déballée sur la place publique. Un spectacle haut en couleur en perspective, pour qui connait le Président Bedié et ses dérives langagières devenues légendaires. Dans quel sens ira alors son « fils » quand l’idylle aura enfanté d’un divorce avant mariage, avec les ressentiments qui vont avec ? Wait and see !
Professeur D. SOCRATE du RHDP