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Société Publié le samedi 25 mai 2019 | Abidjan.net

Le District d’Abidjan dément une quelconque augmentation du prix de l’abattage à l’abattoir de Port-Bouët (Interview)

© Abidjan.net Par JOB
Nicolas Baba Coulibaly, Directeur de l’information, de la communication et des Tic du District Autonome d’Abidjan
Dans cet entretien, Nicolas Baba Coulibaly, Directeur de l’information, de la communication et des Tic du District Autonome d’Abidjan explique tout sur ce qui se passe à l’abattoir de Port Bouët.

Le District Autonome d’Abidjan a-t-il procédé à la hausse du prix d’abattage à l’abattoir de Port-Bouët les faisant passer de 3.000 à 22.000 francs. Qu'en est il au juste?


Le District Autonome d’Abidjan n’a jamais augmenté les prix de l’abattage. C’est une confusion suscitée volontairement par des acteurs, sentant des choses leur échapper, pour attirer l’émotion. Comment le District peut-il, au moment où le Président de la République parle d’année du social, monter des prix de 3000 francs à 22.000 francs ? Soit près de 700%. Le District d’Abidjan est quand même le prolongement, au plan local, des actions du gouvernement. A ce titre, il ne peut pas ramer à contre courant des décisions gouvernementales. C’est donc burlesque, grotesque, rocambolesque et ubuesque de raconter ces choses inventées de toute pièce. Le District a toujours perçu 3000. Et c’est ce montant qui sera toujours perçu par le District Autonome d’Abidjan malgré les travaux d’hercule réalisés à l’abattoir, palpables depuis 2011 pour offrir à ce lieu un beau visage.

A quel niveau se situe donc la confusion dont vous parlez ?

Réponse : Il faut juste retenir que, par le passé, les frais d’abattage oscillaient entre 20.750 et 30.000. Sur ce montant, le District perçoit 3000 comme indiqué. Le reste de l’argent est reparti entre les différents acteurs intervenant dans les activités de Pré-dépouillage, d’arrache cuir, de fente de sternum, de récupération têtes, pattes, queue, peaux, d’éviscération d’abats rouges et blancs, de vidange et lavage des tripes, de récupération des poumons, foies, rognons… Il faut noter que ces tâches étaient réalisées de façon manuelle, dans les conditions que je n’ose pas décrire.

Aujourd’hui l’usine à elle seule englobe toute cette chaîne d’activités. Le District a donc décidé qu’au lieu de payer entre 20.750 et 30.000, désormais pour une opération d’abattage, il sera perçu 22.000 y compris sa part qui reste toujours maintenue à 3000 Francs. En somme, les 3000 vont dans les caisses du District et les 19.000 restants chez l’entreprise qui a investi plusieurs milliards pour la modernisation de l’abattoir.


La véritable pomme de discorde vient du fait que tous les frais autrefois payables directement aux acteurs de Pré-dépouillage, d’arrache cuir, de fente de sternum, de récupération têtes, pattes, queue, peaux, d’éviscération d’abats rouges et blancs, de vidange et lavage des tripes, de récupération des poumons, foies, rognons… seront reversés à l’entreprise qui réalise désormais toutes ces tâches, dans de meilleures conditions d’hygiène. Donc un véritable manque à gagner pour ces acteurs. D’où leur colère. Pour eux, ces machines viennent signer leur arrêt de mort.


Dans ce cas, vous créez de nouveaux chômeurs ?


Réponse : Non, vous faites une mauvaise lecture de la situation. Cette chaine d’abattage est une véritable industrie qui a besoin de main - d’œuvre et de compétences diverses. Electromécaniciens, mécaniciens… Ce sont au total 280 emplois directs stables et 2450 autres indirects qui sont ainsi créés. Et au nombre de ces emplois, bon nombre des acteurs exerçant autrefois de façon manuelle ont été intégrés.


Pourriez-vous revenir sur la nature des travaux effectués ?

Réponse : L’abattoir de Port Bouët a été mis en fonction en 1959. Il assurait l’abattage de 50 à 60 bovins par jour pour assurer les besoins d’une population estimée à l’époque à 500 000 personnes. En 2010 l’on abattait dans les mêmes lieux 300 bovins et 200 petits ruminants dans des conditions non conformes aux normes sanitaires et environnementales.

Lorsqu’il arrive en 2011 à la tête du gouvernorat d’Abidjan, Robert Beugré Mambé décide d’engager un vaste programme de construction et de rénovation de cet espace qui doit servir désormais près de 6 millions d’habitants. Il y est encouragé par le Président de la République et soutenu par le Gouvernement. Les travaux sont lancés et concernent huit axes : la rénovation du parc à bétail, la construction d’un parc de stabulation, la construction d’un marché de gros, la construction d’un espace boucherie, la construction d’un espace gastronomique, la construction d’une chambre froide, la construction d’une salle moderne d’abattage, la réhabilitation des voies d’accès et des réseaux d’assainissement. A ce jour ces travaux sont achevés. Reste la voie principale qui est en ce moment même en train d’être bitumée. Toutes ces informations sont vérifiables sur le terrain. La réalisation de ces travaux a été attribuée à une entreprise dans le cadre d’un partenariat public privé. 18,5 milliards ont été investis par cette entreprise pour donner fière allure à l’abattoir.


Qu’en sera t-il pour les abattoirs annexes d’Abobo et de Yopougon?


Réponse : Ces infrastructures seront purement et simplement fermées pour des travaux de réhabilitation en profondeur. Une fois ces travaux achevés, ces sites seront retenus comme des points de dépôt en gros de la viande. Et là encore, plusieurs camions frigorifiques neufs ont été acquis pour ravitailler ces points. Mais le Ministre gouverneur envisage la construction d’autres abattoirs dans d’autres communes d’Abidjan pour rapprocher davantage la viande de qualité des marchés et des ménages. En outre, des dispositions ont été prises pour équiper en moyen de locomotion, la direction des abattoirs d’Abidjan à l’effet de renforcer la lutte contre les abattages clandestins, dont la viande est bien souvent de mauvaise qualité mais aussi représente un réel danger pour la population. M. Robert Beugré Mambé entend aller encore plus loin. En liaison avec les ministères techniques concernés, il compte faire créer au sein de l’école de spécialisation en élevage de Bingerville, une filière typiquement boucherie en vue de pousser la jeunesse ivoirienne à s’intéresser à ce métier, un métier noble, qui nourrit parfaitement son homme mais qui hélas n’est pas encore encré dans les habitudes professionnelles des jeunes ivoiriens.


Que pouvez vous dire au terme de cet entretien pour rassurer les populations ?

Je voudrais dire aux populations de se tranquilliser car le District n’a augmenté aucun frais. Bien au contraire, nous avons réduit les coûts qui variaient entre 20.750 et 30.000 pour les maintenir à 22.000 dans lesquels le District perçoit toujours, depuis longtemps et malgré les vastes travaux réalisés 3000 francs CFA. Par conséquent, aucune hausse du prix de la viande ne peut se justifier. Encore moins de pénurie car nous disposons d’une chambre froide hyper moderne d’une capacité de stockage de plus de 2000 carcasses de bovins et d’ovins. Il n’y a donc pas de rupture d’approvisionnement des marchés. Les abattages se poursuivent normalement et le District a pris toutes les dispositions nécessaires pour assurer la continuité de ce service. Aussi, voudrais-je appeler les acteurs à s’approprier cette technologie qui garantit l’hygiène et la qualité de la viande. Nous ne pouvons plus continuer à abattre des bêtes en 2019 comme si nous étions encore en 1958. La technologie s’impose à tous. C’est aussi le prix à payer pour manger sain car les nutritionnistes nous apprennent que notre santé se trouve dans nos assiettes.



Par JOB
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