13 partis politiques d’opposition de Côte d’Ivoire ont produit ce mardi une déclaration dans laquelle ils s’indignent, dénoncent et condamnent fortement les propos d’une extrême gravité « d’appel à la xénophobie et à la haine » du Président du PDCI, Henri Konan Bédié, qualifié d’inopportun. Déclaration.
Mesdames et messieurs les journalistes, je voudrais, à l’entame de cette déclaration, marquer notre indignation et exprimer notre profonde consternation face aux propos haineux et aux comportements désobligeants d’une certaine classe politique Ivoirienne en mal de sensations fortes et surtout, avides de tensions constantes et de troubles graves allant jusqu’à causer la mort de nos compatriotes dans notre pays. Comportements et propos que nous constatons ces derniers temps dans la presse et sur les réseaux sociaux.
En décembre 1999, face à la montée des tensions et de l’exacerbation des notions faisant l’apologie de l’exclusion et de la division (notions que nous ne n’osons même pas qualifier), les militaires sont sortis des casernes pour prendre le pouvoir. La Côte d’Ivoire venait ainsi, face à l’intolérance, de connaître son premier coup d’État.
En octobre 2002, dans la continuité des mauvaises résolutions des crises et du manque d’une véritable introspection du mal profond de notre pays, malaises créés par les vieux politiciens, héritiers d’une politique néocoloniale, des militaires associés à des civiles, s’estimant excluent du processus social et politique de notre pays, vont enclencher un long conflit. Ils occupent une partie du territoire Ivoirien. La Côte d’Ivoire venait ainsi, face à l’insouciance, de connaître sa première rébellion armée.
En décembre 2010 à la suite du 2e tour de l’élection présidentielle dont le premier tour s’est déroulé en octobre de la même année, un violent
conflit armé va naître face à l’intransigeance des uns et des autres à se soumettre aux résultats sortis des urnes. La Côte d’Ivoire venait ainsi de connaître sa première guerre. Un combat meurtrier qui va coûter la vie, officiellement, à 3000 personnes des nôtres.
Après plus d’une vingtaine d’années, depuis le décès du père fondateur de la Côte d’Ivoire moderne, ses héritiers réels ou supposés et ses opposants ont donné à la Côte d’Ivoire trois grandes calamités : coup d’État, une rébellion et, suprême catastrophe, une guerre.
Ne sommes-nous pas fatigués ? N’avons-nous pas eu notre dose de sang d’Ivoiriens morts par notre faute depuis ces 10 dernières années ? Que voulons-nous encore avec ces manières guerrières de nous invectiver et cette façon cavalière de poser les problèmes en cherchant à les résoudre par la violence. Cela n’est pas normal et nous sommes sidérés, écœurés et attristés.
C’est la raison pour laquelle nous vous avons invités, chers amis journalistes. Il s’agit pour nous de livrer, à la face du monde entier, notre message en interpellant une fois encore, la classe politique Ivoirienne à mettre balle à terre face à nos différends. Ensuite, nous voulons nous inquiéter avec la majorité des Ivoiriens qui ne savent pas où aller en cas de guerre et autres troubles qui nécessitent de se mettre à l’abri pour ne pas perdre la vie.
Notre intervention de cet après-midi porte sur les discussions concernant la réforme de la CEI et ensuite sur les propos incendiaires de certaines personnalités politiques.
1- Concernant la question de la CEI
Les élections de 2020 approchant à grands pas, nous avons demandé et obtenu un cadre de discussion avec le gouvernement sur la réforme de la CEI.
À la suite d’un arrêt rendu par la cour Africaine des droits de l’homme, qui juge l’ancienne CEI déséquilibré et non conforme à la nouvelle donne politique du pays et faisant droit à ces requêtes, le gouvernement nous a invités à la table de négociation. Nous avons donc entamé les discussions pour avoir une meilleure CEI.
Profondément attaché à l’organisation d’élections transparentes, libres et ouvertes à tous et qui respectent le vote des Ivoiriens, le GP-PAIX interpelle toutes les parties prenantes à s’investir dans les discussions pour une réforme efficace de la CEI afin de garantir la paix et la sincérité des élections.
Par conséquent, nous déplorons la politique de la chaise vide pratiquée par certains partis politiques et les invitons à venir prendre leur place afin de participer aux débats.
Le GP-PAIX formule, auprès de la communauté internationale, une demande pressante afin de rappeler à l’ordre les acteurs politiques Ivoiriens et de s’impliquer pour une bonne réforme de la CEI.
2- Concernant les propos incendiaires de certaines personnalités politiques.
C’est le mercredi 5 juin que toute cette vague d’agitation que nous constatons ces jours-ci va débuter. En effet, face à des militants venus de Koumassi pour sceller la réconciliation en leur sein, le président du PDCI-RDA, ex allié du pouvoir, dit ce qui suit :
Je cite : « Puisqu’on fait venir des étrangers armés, qui sont stationnés maintenant dans beaucoup de villages. S’ils sont armés, c’est pour servir à quoi ? Il faut simplement que nous soyons conscients car le moment venu nous agirons pour empêcher ce hold-up sur la Côte d’Ivoire sous le couvert de l’orpaillage.
Nous dénoncerons aussi d’autres qu’on fait venir clandestinement. Cela se passe surtout dans la commune d’Abobo. Les gens rentrent, on leur fait faire des papiers et ils ressortent. Certains repartent, d’autres restent. Et tout cela pour quel but ? Si c’est pour venir fausser les élections de 2020, nous voulons le savoir. Mais nous traiterons de tout cela un jour car, les précédents doivent nous servir. Nous avons fait venir des étrangers dans nos plantations de café, de cacao et ensuite les gens se sont installés à leur propre compte et aujourd’hui ils agressent des planteurs ivoiriens, ils se disputent même les terres. Cela devait nous servir. Il faut que nous réagissions pour que les ivoiriens ne soient pas étrangers chez eux car, actuellement on fait en sorte que l’ivoirien soit étranger chez lui. Mais les ivoiriens n’accepteront jamais cela ! ». Fin de citation !
Le samedi 8 juin s’en est suivie la réaction du gouvernement jugeant les propos du président d’une extrême gravité, de xénophobe, d’ivoiritaire et d’être contre les étrangers. Selon le gouvernement, ce discours tombe sous le coup de la loi et nul n’est au-dessus de la loi. Nous voulons saluer la position du gouvernement qui n’a fait seulement que rappeler car nul n’est au-dessus de la loi.
Face à cela, le GP-PAIX estime, les propos du président du PDCI inopportuns en ce moment précis de la recherche de la consolidation de la cohésion sociale et de la paix. Le GP-PAIX s’indigne, dénonce et condamne ces propos.
Le GP-PAIX pense que pour des problèmes qui existent dans notre pays, tous les Ivoiriens sont invités, dans la paix, à en rechercher les solutions en ne mettant pas en mal la fragile paix que nous devons tous contribuer à rebâtir.
Profondément attaché à la paix en Côte d’Ivoire et au bien-être des Ivoiriens qui ne veulent plus voir couler le sang sur leur terre natale, le GP-PAIX appelle les acteurs politiques de tous bords à se préoccuper de la quiétude du peuple en évitant de lui apporter d’autres troubles.
Aussi, à l’approche de l’élection présidentielle de 2020 qui semble captiver toutes les énergies, nous ne faisons que constater dans la presse, la diffusion de propos incendiaires et dénués de sens.
En effet, au-delà des propos tenus par le président du PDCI-RDA et la réaction du gouvernement ainsi que les déclarations de leurs soutiens, des acteurs Ivoiriens s’illustrent de la plus mauvaise des manières ces derniers temps. Si ce ne sont pas des menaces, ce sont des attaques verbales qui nous plongent dans un environnement de tension comme celui que nous avons connu pendant la préparation de la guerre qui a fait 3000 victimes.
Une personnalité, sous un verbe menaçant, demande que ceux qui ont échoué à diriger la Côte d’Ivoire dégagent du pouvoir alors que c’est au peuple qu’il appartient de désigner, par le vote, les dirigeants qu’ils estiment aptes à les diriger. Donc, on ne dégagera plus personne. On a dégagé le Président Bédié, il y a eu des affrontements et agressions. On a tué le Président GUEI, il y a eu des affrontements (le pouvoir était dans la rue), on a dégagé le Président GBAGBO, il y a eu la guerre. Trop c’est trop ! Il n’est plus question de dégager quelqu’un. Préparons- nous à prendre le pouvoir de façon démocratique.
Le GP-PAIX interpelle chaque acteur politique afin de faire preuve de mesure dans leurs propos et de favoriser la cohésion sociale en évitant la division.
De tout ce qui précède, le GP-PAIX pense que les effets des conflits successifs que nous avons connus sont encore présents dans les esprits. Le traumatisme est toujours pesant. Dans ces conditions, il nous faut, par nos actions, favoriser la stabilité de notre pays et nous engager tous pour une véritable cohésion sociale en mettant un terme aux dérapages.
Aussi le GP-PAIX invite tous les acteurs à œuvrer pour la paix et la cohésion nationale dans leur comportement et leur propos car comme le dit feu le président Félix Houphouët Boigny et je cite : la paix ce n’est pas un vain mot, c’est un comportement ».
Merci pour votre aimable attention
Fait à Abidjan le 18 juin 2019
Ont signés, les 13 partis politiques du GP-PAIX
Mesdames et messieurs les journalistes, je voudrais, à l’entame de cette déclaration, marquer notre indignation et exprimer notre profonde consternation face aux propos haineux et aux comportements désobligeants d’une certaine classe politique Ivoirienne en mal de sensations fortes et surtout, avides de tensions constantes et de troubles graves allant jusqu’à causer la mort de nos compatriotes dans notre pays. Comportements et propos que nous constatons ces derniers temps dans la presse et sur les réseaux sociaux.
En décembre 1999, face à la montée des tensions et de l’exacerbation des notions faisant l’apologie de l’exclusion et de la division (notions que nous ne n’osons même pas qualifier), les militaires sont sortis des casernes pour prendre le pouvoir. La Côte d’Ivoire venait ainsi, face à l’intolérance, de connaître son premier coup d’État.
En octobre 2002, dans la continuité des mauvaises résolutions des crises et du manque d’une véritable introspection du mal profond de notre pays, malaises créés par les vieux politiciens, héritiers d’une politique néocoloniale, des militaires associés à des civiles, s’estimant excluent du processus social et politique de notre pays, vont enclencher un long conflit. Ils occupent une partie du territoire Ivoirien. La Côte d’Ivoire venait ainsi, face à l’insouciance, de connaître sa première rébellion armée.
En décembre 2010 à la suite du 2e tour de l’élection présidentielle dont le premier tour s’est déroulé en octobre de la même année, un violent
conflit armé va naître face à l’intransigeance des uns et des autres à se soumettre aux résultats sortis des urnes. La Côte d’Ivoire venait ainsi de connaître sa première guerre. Un combat meurtrier qui va coûter la vie, officiellement, à 3000 personnes des nôtres.
Après plus d’une vingtaine d’années, depuis le décès du père fondateur de la Côte d’Ivoire moderne, ses héritiers réels ou supposés et ses opposants ont donné à la Côte d’Ivoire trois grandes calamités : coup d’État, une rébellion et, suprême catastrophe, une guerre.
Ne sommes-nous pas fatigués ? N’avons-nous pas eu notre dose de sang d’Ivoiriens morts par notre faute depuis ces 10 dernières années ? Que voulons-nous encore avec ces manières guerrières de nous invectiver et cette façon cavalière de poser les problèmes en cherchant à les résoudre par la violence. Cela n’est pas normal et nous sommes sidérés, écœurés et attristés.
C’est la raison pour laquelle nous vous avons invités, chers amis journalistes. Il s’agit pour nous de livrer, à la face du monde entier, notre message en interpellant une fois encore, la classe politique Ivoirienne à mettre balle à terre face à nos différends. Ensuite, nous voulons nous inquiéter avec la majorité des Ivoiriens qui ne savent pas où aller en cas de guerre et autres troubles qui nécessitent de se mettre à l’abri pour ne pas perdre la vie.
Notre intervention de cet après-midi porte sur les discussions concernant la réforme de la CEI et ensuite sur les propos incendiaires de certaines personnalités politiques.
1- Concernant la question de la CEI
Les élections de 2020 approchant à grands pas, nous avons demandé et obtenu un cadre de discussion avec le gouvernement sur la réforme de la CEI.
À la suite d’un arrêt rendu par la cour Africaine des droits de l’homme, qui juge l’ancienne CEI déséquilibré et non conforme à la nouvelle donne politique du pays et faisant droit à ces requêtes, le gouvernement nous a invités à la table de négociation. Nous avons donc entamé les discussions pour avoir une meilleure CEI.
Profondément attaché à l’organisation d’élections transparentes, libres et ouvertes à tous et qui respectent le vote des Ivoiriens, le GP-PAIX interpelle toutes les parties prenantes à s’investir dans les discussions pour une réforme efficace de la CEI afin de garantir la paix et la sincérité des élections.
Par conséquent, nous déplorons la politique de la chaise vide pratiquée par certains partis politiques et les invitons à venir prendre leur place afin de participer aux débats.
Le GP-PAIX formule, auprès de la communauté internationale, une demande pressante afin de rappeler à l’ordre les acteurs politiques Ivoiriens et de s’impliquer pour une bonne réforme de la CEI.
2- Concernant les propos incendiaires de certaines personnalités politiques.
C’est le mercredi 5 juin que toute cette vague d’agitation que nous constatons ces jours-ci va débuter. En effet, face à des militants venus de Koumassi pour sceller la réconciliation en leur sein, le président du PDCI-RDA, ex allié du pouvoir, dit ce qui suit :
Je cite : « Puisqu’on fait venir des étrangers armés, qui sont stationnés maintenant dans beaucoup de villages. S’ils sont armés, c’est pour servir à quoi ? Il faut simplement que nous soyons conscients car le moment venu nous agirons pour empêcher ce hold-up sur la Côte d’Ivoire sous le couvert de l’orpaillage.
Nous dénoncerons aussi d’autres qu’on fait venir clandestinement. Cela se passe surtout dans la commune d’Abobo. Les gens rentrent, on leur fait faire des papiers et ils ressortent. Certains repartent, d’autres restent. Et tout cela pour quel but ? Si c’est pour venir fausser les élections de 2020, nous voulons le savoir. Mais nous traiterons de tout cela un jour car, les précédents doivent nous servir. Nous avons fait venir des étrangers dans nos plantations de café, de cacao et ensuite les gens se sont installés à leur propre compte et aujourd’hui ils agressent des planteurs ivoiriens, ils se disputent même les terres. Cela devait nous servir. Il faut que nous réagissions pour que les ivoiriens ne soient pas étrangers chez eux car, actuellement on fait en sorte que l’ivoirien soit étranger chez lui. Mais les ivoiriens n’accepteront jamais cela ! ». Fin de citation !
Le samedi 8 juin s’en est suivie la réaction du gouvernement jugeant les propos du président d’une extrême gravité, de xénophobe, d’ivoiritaire et d’être contre les étrangers. Selon le gouvernement, ce discours tombe sous le coup de la loi et nul n’est au-dessus de la loi. Nous voulons saluer la position du gouvernement qui n’a fait seulement que rappeler car nul n’est au-dessus de la loi.
Face à cela, le GP-PAIX estime, les propos du président du PDCI inopportuns en ce moment précis de la recherche de la consolidation de la cohésion sociale et de la paix. Le GP-PAIX s’indigne, dénonce et condamne ces propos.
Le GP-PAIX pense que pour des problèmes qui existent dans notre pays, tous les Ivoiriens sont invités, dans la paix, à en rechercher les solutions en ne mettant pas en mal la fragile paix que nous devons tous contribuer à rebâtir.
Profondément attaché à la paix en Côte d’Ivoire et au bien-être des Ivoiriens qui ne veulent plus voir couler le sang sur leur terre natale, le GP-PAIX appelle les acteurs politiques de tous bords à se préoccuper de la quiétude du peuple en évitant de lui apporter d’autres troubles.
Aussi, à l’approche de l’élection présidentielle de 2020 qui semble captiver toutes les énergies, nous ne faisons que constater dans la presse, la diffusion de propos incendiaires et dénués de sens.
En effet, au-delà des propos tenus par le président du PDCI-RDA et la réaction du gouvernement ainsi que les déclarations de leurs soutiens, des acteurs Ivoiriens s’illustrent de la plus mauvaise des manières ces derniers temps. Si ce ne sont pas des menaces, ce sont des attaques verbales qui nous plongent dans un environnement de tension comme celui que nous avons connu pendant la préparation de la guerre qui a fait 3000 victimes.
Une personnalité, sous un verbe menaçant, demande que ceux qui ont échoué à diriger la Côte d’Ivoire dégagent du pouvoir alors que c’est au peuple qu’il appartient de désigner, par le vote, les dirigeants qu’ils estiment aptes à les diriger. Donc, on ne dégagera plus personne. On a dégagé le Président Bédié, il y a eu des affrontements et agressions. On a tué le Président GUEI, il y a eu des affrontements (le pouvoir était dans la rue), on a dégagé le Président GBAGBO, il y a eu la guerre. Trop c’est trop ! Il n’est plus question de dégager quelqu’un. Préparons- nous à prendre le pouvoir de façon démocratique.
Le GP-PAIX interpelle chaque acteur politique afin de faire preuve de mesure dans leurs propos et de favoriser la cohésion sociale en évitant la division.
De tout ce qui précède, le GP-PAIX pense que les effets des conflits successifs que nous avons connus sont encore présents dans les esprits. Le traumatisme est toujours pesant. Dans ces conditions, il nous faut, par nos actions, favoriser la stabilité de notre pays et nous engager tous pour une véritable cohésion sociale en mettant un terme aux dérapages.
Aussi le GP-PAIX invite tous les acteurs à œuvrer pour la paix et la cohésion nationale dans leur comportement et leur propos car comme le dit feu le président Félix Houphouët Boigny et je cite : la paix ce n’est pas un vain mot, c’est un comportement ».
Merci pour votre aimable attention
Fait à Abidjan le 18 juin 2019
Ont signés, les 13 partis politiques du GP-PAIX