Formés à l’art de la photographie par l’ONG internationale Action Contre la Faim (ACF France), cinq habitants dont deux jeunes femmes d’Adiopodoumé, un village de plus de 80 000 âmes dans l’Ouest d’Abidjan, témoignent à travers une exposition photo les réalités de leur environnement.
Sous un préau de la chefferie d’Adiopodoumé, les membres de la communauté ayant participé à un atelier photographique initié par Action Contre la faim, du 5 au 10 décembre 2018, exposent leurs images empruntes d’émotions et de chaleurs. Et ce, six mois après l’atelier d’apprentissage.
Fatoumata Dosso, une étudiante de 26 ans et Mariam Diarrassouba (35 ans), une poète dans l’âme, bénéficiaires de la formation, présentent aux côtés de trois hommes, leurs images prises à partir d’appareils amateurs, selon des thématiques inspirées. Un exercice qui se déroulera du 03 au 06 juillet 2019.
Visiblement émerveillée, Fatoumata qui ignorait plusieurs fonctions de la photographie y voit, aujourd’hui, une « très grande force de communication » après la formation assurée par le photographe indépendant Guillaume Binet. Elle compte raconter via les images l’entrepreneuriat féminin et la précarité dans laquelle vivent les populations.
« Ici, les femmes travaillent dur et dans un cadre informel. De plus, l’accès au village est difficile à cause des routes non bitumées et les falaises, et c’est tout cela que j’ai voulu montrer à travers mes photos pour que nous-mêmes les premiers concernés (habitants), on puisse en prendre conscience», affirme-t-elle.
Quant à Mariam Diarrassouba, secrétaire du Cercle d’échanges communautaires, ce projet lui permet de réaliser un rêve d’enfance. Adepte de la poésie, elle y trouve un canal pour illustrer ses mots et ses ressentiments. Ses photos, selon elle, témoignent de « la capacité de la femme à tout endosser (…) pour aider sa famille ».
« J’avais une manière de voir les choses avec mon cœur, mes yeux et de les transposer sur un papier, mais avec l’appareil photo, approcher des personnes, ce n’était pas simple, cependant au fil du temps le travail devenait plus intéressant, la photo me permet aujourd’hui d’écrire et de réaliser un rêve », confie-t-elle.
Son cri de cœur est que « les femmes qui sont dans l’informel, aient une aide plus sociale». Car, plusieurs sont « illettrées et supportent beaucoup de fardeaux et des charges qui sont un peu trop pour elles ». C’est pourquoi il est nécessaire de leur octroyer des machines pour les aider à transformer le manioc, qui permet de faire l’attiéké, un mets très prisé fait à base de semoule de cette culture.
La photographie a permis à ces habitants de documenter leur vie, leur environnement et de traiter des thèmes qui leur semblent importants. Un objectif de l’ONG internationale Action Contre la Faim qui est de leur donner la possibilité de s’exprimer grâce à l’image et de raconter leurs propres histoires.
Le projet a en outre permis à la communauté de se redécouvrir à travers des photographies flamboyantes et expressives. Des outils de plaidoyer via le reflet des réalités des populations avec qui les partenaires au développement formulent les besoins locaux.
Faustin Gapka, responsable administratif du Centre de santé communautaire d’Adiopodoumé est l’un des bénéficiaires de la formation photographique. Au travers de ses clichés, il a voulu montrer le brassage des peuples, car ce village cosmopolite est pour lui une représentation de l’Afrique en miniature.
Ses photos montrent un mélange culturel, social et religieux du village. « J’ai voulu faire ressortir la cohésion et montrer que dans la différence, on peut vivre ensemble », rapporte-il. Une vision également partagée par Innocent Dago, chef des ressortissants Dida, une ethnie du pays.
Interrogée par APA, sur les lieux, Rachel Alessandri, directrice pays de Action Contre la Faim, a fait observer que l’organisation veut mettre en avant le regard de la population d’Adiopodoumé sur ses préoccupations, ses priorités et son quotidien.
Cela, soulignera-t-elle, devrait permettre d’ « alerter, au besoin, sur les principaux besoins et de voir comment on peut adresser mieux et donner la voix aux populations» sur des sujets qui les concernent, une sorte de gestion participative à la formulation des enjeux réels du développement.
L’exposition vise notamment à présenter aux autorités sanitaires, administratives, coutumières et religieuses et à l’ensemble de la communauté, les réalités de leurs quartiers sur tous les plans (sanitaire, environnemental, habitation, jeux, commercial…) afin de mener des efforts pour un changement social et comportemental.
Action Contre la Faim est un acteur majeur de la lutte contre la faim dans le monde. Structurée en réseau international, elle mène une réponse coordonnée dans près de 50 pays. La priorité de l’organisation est d’agir concrètement sur le terrain et témoigner sur le sort des populations.
Ces images photographiques devraient par ailleurs être intégrées dans un livre publié à l’occasion de la commémoration des 40 ans d’existence d’Action Contre la Faim dont la célébration est prévue pour cette année.
AP/ls/APA
Sous un préau de la chefferie d’Adiopodoumé, les membres de la communauté ayant participé à un atelier photographique initié par Action Contre la faim, du 5 au 10 décembre 2018, exposent leurs images empruntes d’émotions et de chaleurs. Et ce, six mois après l’atelier d’apprentissage.
Fatoumata Dosso, une étudiante de 26 ans et Mariam Diarrassouba (35 ans), une poète dans l’âme, bénéficiaires de la formation, présentent aux côtés de trois hommes, leurs images prises à partir d’appareils amateurs, selon des thématiques inspirées. Un exercice qui se déroulera du 03 au 06 juillet 2019.
Visiblement émerveillée, Fatoumata qui ignorait plusieurs fonctions de la photographie y voit, aujourd’hui, une « très grande force de communication » après la formation assurée par le photographe indépendant Guillaume Binet. Elle compte raconter via les images l’entrepreneuriat féminin et la précarité dans laquelle vivent les populations.
« Ici, les femmes travaillent dur et dans un cadre informel. De plus, l’accès au village est difficile à cause des routes non bitumées et les falaises, et c’est tout cela que j’ai voulu montrer à travers mes photos pour que nous-mêmes les premiers concernés (habitants), on puisse en prendre conscience», affirme-t-elle.
Quant à Mariam Diarrassouba, secrétaire du Cercle d’échanges communautaires, ce projet lui permet de réaliser un rêve d’enfance. Adepte de la poésie, elle y trouve un canal pour illustrer ses mots et ses ressentiments. Ses photos, selon elle, témoignent de « la capacité de la femme à tout endosser (…) pour aider sa famille ».
« J’avais une manière de voir les choses avec mon cœur, mes yeux et de les transposer sur un papier, mais avec l’appareil photo, approcher des personnes, ce n’était pas simple, cependant au fil du temps le travail devenait plus intéressant, la photo me permet aujourd’hui d’écrire et de réaliser un rêve », confie-t-elle.
Son cri de cœur est que « les femmes qui sont dans l’informel, aient une aide plus sociale». Car, plusieurs sont « illettrées et supportent beaucoup de fardeaux et des charges qui sont un peu trop pour elles ». C’est pourquoi il est nécessaire de leur octroyer des machines pour les aider à transformer le manioc, qui permet de faire l’attiéké, un mets très prisé fait à base de semoule de cette culture.
La photographie a permis à ces habitants de documenter leur vie, leur environnement et de traiter des thèmes qui leur semblent importants. Un objectif de l’ONG internationale Action Contre la Faim qui est de leur donner la possibilité de s’exprimer grâce à l’image et de raconter leurs propres histoires.
Le projet a en outre permis à la communauté de se redécouvrir à travers des photographies flamboyantes et expressives. Des outils de plaidoyer via le reflet des réalités des populations avec qui les partenaires au développement formulent les besoins locaux.
Faustin Gapka, responsable administratif du Centre de santé communautaire d’Adiopodoumé est l’un des bénéficiaires de la formation photographique. Au travers de ses clichés, il a voulu montrer le brassage des peuples, car ce village cosmopolite est pour lui une représentation de l’Afrique en miniature.
Ses photos montrent un mélange culturel, social et religieux du village. « J’ai voulu faire ressortir la cohésion et montrer que dans la différence, on peut vivre ensemble », rapporte-il. Une vision également partagée par Innocent Dago, chef des ressortissants Dida, une ethnie du pays.
Interrogée par APA, sur les lieux, Rachel Alessandri, directrice pays de Action Contre la Faim, a fait observer que l’organisation veut mettre en avant le regard de la population d’Adiopodoumé sur ses préoccupations, ses priorités et son quotidien.
Cela, soulignera-t-elle, devrait permettre d’ « alerter, au besoin, sur les principaux besoins et de voir comment on peut adresser mieux et donner la voix aux populations» sur des sujets qui les concernent, une sorte de gestion participative à la formulation des enjeux réels du développement.
L’exposition vise notamment à présenter aux autorités sanitaires, administratives, coutumières et religieuses et à l’ensemble de la communauté, les réalités de leurs quartiers sur tous les plans (sanitaire, environnemental, habitation, jeux, commercial…) afin de mener des efforts pour un changement social et comportemental.
Action Contre la Faim est un acteur majeur de la lutte contre la faim dans le monde. Structurée en réseau international, elle mène une réponse coordonnée dans près de 50 pays. La priorité de l’organisation est d’agir concrètement sur le terrain et témoigner sur le sort des populations.
Ces images photographiques devraient par ailleurs être intégrées dans un livre publié à l’occasion de la commémoration des 40 ans d’existence d’Action Contre la Faim dont la célébration est prévue pour cette année.
AP/ls/APA