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Société Publié le vendredi 26 juillet 2019 | APA

La police ivoirienne prend le contrôle des locaux de la mutuelle des enseignants

La police ivoirienne a pris vendredi le contrôle des locaux de la Mutuelle générale des enseignants de Côte d'Ivoire (MGE-CI, ex-Mupemenet), investis par des mutualistes opposés à la passation de charges de Michael Sylvestre Boko comme Président du Conseil d’administration (PCA).

Aux environs de 14h GMT (heure locale), des policiers en casques, ont fait irruption à l’immeuble du Mali, abritant les locaux de la MGE-CI. Au rez-de-chaussée de cet immeuble se trouve l’ambassade du Mali en Côte d'Ivoire, dans la cité du Plateau, le Centre des Affaires d’Abidjan.

Très tôt le matin, ces mutualistes avaient pris d’assaut l’immeuble du Mali pour empêcher la passation de pouvoir au profit de Michael Boko. La police s’était abstenue de mener ses opérations afin de ne pas gêner les activités de la représentation diplomatique.

M. Boko n’a pu être investi car les bureaux de la mutuelle étaient fermés. Pour lui, les locataires ont fui avec les clés, ce qui dénote de « la victoire de la légalité sur la forfaiture », toutefois le camp adverse doit comprendre qu' « on ne peut jamais demeurer dans la forfaiture ».


« On est venu avec un huissier. Il faut que nous soyons responsables, à ce stade là ce n’est pas d’agir avec la force, mais c’est d’agir avec la manière et la manière, c’est d’attendre que notre huissier fasse le point et qu'une ordonnance soit faite pour pouvoir ouvrir les portes ».

Il a appelé les employés de la MGE-CI (ex-Mupemenet) à reprendre leurs postes. Car, après les constats d’huissiers et des magistrats, la passation va se faire. Si les clés ne sont pas remises, les serrures des bureaux fermés devraient être changées.

« A partir du moment où ils ont fui, ça veut dire que nous sommes installés, maintenant c’est de prendre possession des bureaux et cette procédure nous allons l’engager la semaine à venir », a-t-il laissé entendre.

Michael Boko a été élu Président du Conseil d’administration (PCA), le 15 avril 2019 à Yamoussoukro, en marge d’une Assemblée générale qui devrait consacrer, après cinq ans, le renouvellement des instances à savoir le Conseil d’administration et le Comité de contrôle.


Il était opposé à M. Cissé Vacaba, PCA sortant. M. Zadi Gnagna, le troisième candidat a désisté au profit de M. Cissé après l’échec d’un conciliabule dégagé pour une candidature unique. Un vote des administrateurs a donné neuf voix pour Boko contre six pour M. Cissé.

Selon M. Boko, cette crise post-électorale s’est installée après des SMS de M. Zadi Gnagna à l’Assemblée, stipulant que l’élection de M. Boko est une prise des commandes par le ministère de l’Éducation nationale. Par conséquent ils perdront « tous leurs avantages ». Ce qui a amené l’Assemblée à invalider ce vote.

« Quand on finit d’élire le PCA, on vient leur donner l’information. La souveraineté de l’Assemblée s’arrête là où elle finit d’élire les listes. Et alors, le pouvoir de l’Assemblée est donné au Conseil d’administration qui avec ce pouvoir se retire pour élire en son sein un PCA qui est crédible et qui peut porter la voix de ce Conseil », a fait observer M. Boko.


Interrogé par APA, M. Zadi Gnagna, présent au milieu des mutualistes mécontents, a expliqué que M. Michael Boko « s’est caché sur la liste et a fait le couteau dans le dos » à M. Cissé dont la liste, comprenant M. Boko, a été approuvée par l’Assemblée générale.

« L’Assemblée générale a dissout donc conformément à l’article 42 le Conseil séance tenante et a (dit) qu'on pensait que vous étiez unis, mais on vient de découvrir qu' il n’y a pas d’union », alors il a été demandé que chacun fasse sa liste afin de reprendre les élections, a souligné M. Gnagna.

L’Assemblée a insinué à Michaël Boko qu' « au lieu de se faire élire dans un groupe restreint de 15 personnes, alors que l’Assemblée générale c’est 188 personnes, alors nous on l’autorise à faire sa liste de 15 administrateurs et à Cissé de faire sa liste de 15 et vous reprenez les élections séance tenante», a-t-il détaillé.


Sur cette base, ajoutera M. Zadi Gnagna, « il y a eu reprise des élections et Boko n’a pas pu présenter une liste de 15 administrateurs à la reprise de ces élections, et lui et ses parrains du ministère ont préféré sortir de la salle. L’AG a élu la liste de Cissé Vacaba ».

Depuis le 15 avril 2019, s’est tenue l’Assemblée générale de la Mutuelle générale des enseignants. Le ministère de l’Education nationale, de l’enseignement technique et de la formation professionnelle a émis un courrier en vue de la passation des charges ce vendredi.

M. Boko étaient en compagnie, ce vendredi, de la direction des Affaires juridiques du ministère de l’Education nationale, de l’enseignement technique et de la formation professionnelle qui a constaté la fermeture des bureaux. Une procédure devrait être engagée pour l’occupation légale des locaux.

AP/ls/APA
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