Dans cette déclaration dont Abidjan.net a eu copie, le Front populaire ivoirien (FPI) affiche son indignation devant le nouveau prix du cacao fixé à 825 F Cfa après une analyse comparative de la situation antérieure et dans d’autres pays producteurs. Ci-dessous, cette analyse, en intégralité.
Déclaration relative au prix du café cacao
C’est avec consternation que le Front Populaire Ivoirien (FPI) dirigé par le Président Laurent Gbagbo a appris, au terme du Conseil des ministres tenu le 2 octobre 2019, le montant du prix minimum garanti bord champ du kilogramme de cacao aux producteurs pour la campagne principale 2019-2020, fixé à 825 FCFA. Selon le gouvernement ivoirien, ce prix découle d’un effort consenti au profit des paysans, au regard de la « tendance baissière des cours internationaux ».
Pourtant, lors d’une interview accordée le 6 août 2019 au journaliste Brou Aka Pascal et diffusée sur les antennes de la Radiodiffusion Télévision ivoirienne (RTI1), le Chef de l’Etat ivoirien a promis un prix minimum garanti d’au moins égal à 1000 francs CFA aux producteurs ivoiriens, quels que soient les aléas des marchés boursiers. Bien que dubitatifs quant aux nombreuses promesses politico-économiques du régime actuel, les paysans, avec cette dernière annonce du prix du cacao, voient s’envoler l’espoir d’une amélioration de leurs conditions de vie, à l’approche des échéances électorales de 2020. La fixation du nouveau prix bord champ des fèves de cacao, constitue une grosse déception pour les valeureux paysans qui, une dizaine d’années auparavant, vendaient leurs récoltes cacaoyères à un prix bord champ de 1 000 FCFA, concédé par le gouvernement du Président Laurent Gbagbo, dans un contexte de guerre et de troubles sociopolitiques. Là où le gouvernement ivoirien évoque un fléchissement récurrent des cours mondiaux du cacao, le Front Populaire Ivoirien constate, avec une grande amertume, que le prix de « l’or brun » est nettement supérieur dans d’autres pays producteurs, comparativement à celui en cours chez le leader ivoirien.
Ainsi, dans le deuxième pays producteur mondial de cacao, au Ghana, le prix d’un kilogramme de fèves pour la campagne 2019-2020 est fixé à 8,24 Ghana-cédis, soit environ 920 FCFA (cf la revue Commodafrica, article « Afrique de l'Ouest - Cacao » paru le 1er octobre 2019). Le différentiel de prix du cacao d’environ cent francs CFA observé entre le Ghana et la Côte d’Ivoire pourrait fragiliser l’accord sur la commercialisation du cacao signé récemment entre ces deux pays, notamment au niveau de la lutte contre les contrebandes transfrontalières.
Au Nigeria, première puissance de la CEDEAO (Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest), le kilogramme de cacao est vendu à 720 nairas, équivalant à 1 194 FCFA. Enfin au Brésil, en Amérique latine, le prix du kilogramme du cacao est acheté au minimum à 8,8 reals brésiliens, soit un peu plus de 1 275 FCFA.
A l’analyse, depuis la prise brutale du pouvoir d’Etat par le RDR en 2011, les Ivoiriens assistent à des pratiques mafieuses dans la filière cacao, gangrenées par le clientélisme. On se rappelle que lors de la campagne 2016-2017, 2/3 des 30 exportateurs de cacao, se sont tous révélés proches du Chef de l’État et avaient bénéficié d’une d’exonération de taxes d’environ 11 milliards de FCFA. Cette dispense fiscale n’a eu aucune incidence sur le prix bord champ proposé aux paysans.
En mars 2018, un rapport d’audit diligenté par un cabinet international a dévoilé que 185 milliards de francs CFA ont été détournés au profit des hommes proches du pouvoir sans que personne ne soit inquiétée (Rapport final du 13 mars 2018 réalisé par le cabinet KPMG relatif à l'audit du système de commercialisation du cacao en Côte d’Ivoire). Le pouvoir ivoirien se rend ainsi complice de la misère des producteurs ivoiriens de cacao qui contribuent au bas mot à 10% du Produit Intérieur Brut (PIB). N’est-ce pas ces derniers qui font la fierté nationale en hissant le pays au rang de premier producteur mondial de fèves de cacao avec 2,2 millions de tonnes produites en 2019?
Le Front Populaire Ivoirien s’indigne contre ce nouveau prix du cacao non incitatif, imposé aux paysans de la filière et inhibiteur de leur force de travail.
Le Front Populaire Ivoirien demande au pouvoir actuel de s’affranchir des manœuvres politiciennes à visée électoraliste pratiquées dans la fixation du prix du kilogramme de cacao aux producteurs et de poursuivre toutes les personnes qui se sont rendues coupables de détournements de fonds dans cette filière.
Le FPI apporte son soutien et sa solidarité à tous les valeureux paysans et les invite à garder espoir et à rester mobilisés pour les défis futurs.
Fait à Abidjan, le 8 octobre 2019
Pour Le FPI
Dr Boni BEDA
Vice-président du FPI en Charge de la Politique Financière et du Patrimoine du Parti
Déclaration relative au prix du café cacao
C’est avec consternation que le Front Populaire Ivoirien (FPI) dirigé par le Président Laurent Gbagbo a appris, au terme du Conseil des ministres tenu le 2 octobre 2019, le montant du prix minimum garanti bord champ du kilogramme de cacao aux producteurs pour la campagne principale 2019-2020, fixé à 825 FCFA. Selon le gouvernement ivoirien, ce prix découle d’un effort consenti au profit des paysans, au regard de la « tendance baissière des cours internationaux ».
Pourtant, lors d’une interview accordée le 6 août 2019 au journaliste Brou Aka Pascal et diffusée sur les antennes de la Radiodiffusion Télévision ivoirienne (RTI1), le Chef de l’Etat ivoirien a promis un prix minimum garanti d’au moins égal à 1000 francs CFA aux producteurs ivoiriens, quels que soient les aléas des marchés boursiers. Bien que dubitatifs quant aux nombreuses promesses politico-économiques du régime actuel, les paysans, avec cette dernière annonce du prix du cacao, voient s’envoler l’espoir d’une amélioration de leurs conditions de vie, à l’approche des échéances électorales de 2020. La fixation du nouveau prix bord champ des fèves de cacao, constitue une grosse déception pour les valeureux paysans qui, une dizaine d’années auparavant, vendaient leurs récoltes cacaoyères à un prix bord champ de 1 000 FCFA, concédé par le gouvernement du Président Laurent Gbagbo, dans un contexte de guerre et de troubles sociopolitiques. Là où le gouvernement ivoirien évoque un fléchissement récurrent des cours mondiaux du cacao, le Front Populaire Ivoirien constate, avec une grande amertume, que le prix de « l’or brun » est nettement supérieur dans d’autres pays producteurs, comparativement à celui en cours chez le leader ivoirien.
Ainsi, dans le deuxième pays producteur mondial de cacao, au Ghana, le prix d’un kilogramme de fèves pour la campagne 2019-2020 est fixé à 8,24 Ghana-cédis, soit environ 920 FCFA (cf la revue Commodafrica, article « Afrique de l'Ouest - Cacao » paru le 1er octobre 2019). Le différentiel de prix du cacao d’environ cent francs CFA observé entre le Ghana et la Côte d’Ivoire pourrait fragiliser l’accord sur la commercialisation du cacao signé récemment entre ces deux pays, notamment au niveau de la lutte contre les contrebandes transfrontalières.
Au Nigeria, première puissance de la CEDEAO (Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest), le kilogramme de cacao est vendu à 720 nairas, équivalant à 1 194 FCFA. Enfin au Brésil, en Amérique latine, le prix du kilogramme du cacao est acheté au minimum à 8,8 reals brésiliens, soit un peu plus de 1 275 FCFA.
A l’analyse, depuis la prise brutale du pouvoir d’Etat par le RDR en 2011, les Ivoiriens assistent à des pratiques mafieuses dans la filière cacao, gangrenées par le clientélisme. On se rappelle que lors de la campagne 2016-2017, 2/3 des 30 exportateurs de cacao, se sont tous révélés proches du Chef de l’État et avaient bénéficié d’une d’exonération de taxes d’environ 11 milliards de FCFA. Cette dispense fiscale n’a eu aucune incidence sur le prix bord champ proposé aux paysans.
En mars 2018, un rapport d’audit diligenté par un cabinet international a dévoilé que 185 milliards de francs CFA ont été détournés au profit des hommes proches du pouvoir sans que personne ne soit inquiétée (Rapport final du 13 mars 2018 réalisé par le cabinet KPMG relatif à l'audit du système de commercialisation du cacao en Côte d’Ivoire). Le pouvoir ivoirien se rend ainsi complice de la misère des producteurs ivoiriens de cacao qui contribuent au bas mot à 10% du Produit Intérieur Brut (PIB). N’est-ce pas ces derniers qui font la fierté nationale en hissant le pays au rang de premier producteur mondial de fèves de cacao avec 2,2 millions de tonnes produites en 2019?
Le Front Populaire Ivoirien s’indigne contre ce nouveau prix du cacao non incitatif, imposé aux paysans de la filière et inhibiteur de leur force de travail.
Le Front Populaire Ivoirien demande au pouvoir actuel de s’affranchir des manœuvres politiciennes à visée électoraliste pratiquées dans la fixation du prix du kilogramme de cacao aux producteurs et de poursuivre toutes les personnes qui se sont rendues coupables de détournements de fonds dans cette filière.
Le FPI apporte son soutien et sa solidarité à tous les valeureux paysans et les invite à garder espoir et à rester mobilisés pour les défis futurs.
Fait à Abidjan, le 8 octobre 2019
Pour Le FPI
Dr Boni BEDA
Vice-président du FPI en Charge de la Politique Financière et du Patrimoine du Parti