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Société Publié le samedi 26 octobre 2019 | Abidjan.net

‘’ Le manque de volonté politique freine la scolarisation en langue première et le Français sur le continent africain ", selon le Prof Beban Chumbow-Université de Yaoundé 1)

© Abidjan.net Par D. R.
Colloque international IFEF/ELAN UFHB sur Ecoles et Langues nationales
Un colloque international sur la scolarisation plurilingue à eu lieu au pôle scientifique de Bingerville du 23 au 24 octobre 2019, organisé par l’Institut de la francophonie pour l’éducation et la formation (IFEF) en partenariat avec l’Université Félix Houphouët-Boigny et le ministère de l’Education nationale de Côte d’Ivoire. Photo : Prof Colette Noyau, Univ Paris Nanterre
« Les transferts de compétences en scolarisation bi-plurilingue ». Tel est le thème au centre des assises d’un colloque international qui s’est tenu au pôle scientifique de Bingerville du 23 au 25 octobre 2019 organisé par l’Institut de la francophonie pour l’éducation et la formation (IFEF) en partenariat avec l’Université Félix Houphouët-Boigny et le ministère de l’Education nationale de Côte d’Ivoire.



Au cours de ces assises qui se sont déroulées au pôle scientifique de Bingerville, des personnalités scientifiques, des cadres de ministères de différents pays ont mené la réflexion avec des éléments de terrain, de leurs pays pour faire avancer la question de l’enseignement-apprentissage de la première langue et le français. Des communicants et des membres du comité scientifique, venus du Burkina Faso, Mali, RD Congo, France et de partout, ont présenté les résultats de leurs réflexions sur cette la question avec ses implications pédagogiques pour mieux accompagner les pays.


Les séquences thématiques ont débuté avec la Professeur de Sciences du langage à l’Université Paris Nanterre, Colette Noyau, membre du comité scientifique de ce colloque. Dans sa intervention sur les « Transferts de compétences linguistiques et transferts d’apprentissage. Conceptualisation, didactisation, formation des acteurs », elle s’est attelée à rassembler les connaissances nécessaires pour comprendre comment l’apprenant, c’est à dire le jeune enfant écolier, peut au mieux apprendre dans ces langues, s’il commence par la langue première de son milieu.

Elle a également expliqué comment l’organisation des programmes et la formation des enseignants doit permettre d’enseigner les enfants dans deux langues, la langue africaine de leur milieu et le Français. Après avoir mené une enquête dans beaucoup d’écoles au Burkina Faso, Mali, Seychelles, en Mauritanie, où elle a analysé des pratiques de classes dans des écoles expérimentales bilingues en 2008, elle a constaté que ‘’ les enfants qui commencent l’école dans une langue qu’ils comprennent sont beaucoup plus éveillés. Un éveil métalinguistique qui leur permet de progresser plus vite dans leurs apprentissages’’.

« La politique linguistique de l’Union Africaine et la scolarisation bi-plurilingue ». Une deuxième thématique qui a permis au Professeur Sammy Beban Chumbow, de l’Université de Yaoundé 1, de montrer comment le développement de l’Afrique doit se faire avec le développement et l’utilisation des langues africaines, en partenariat avec les langues officielles issues de la colonisation qui assumaient seules cette fonction.

Dans le cadre de la mise en œuvre de la politique linguistique de l’Union Africaine, selon lui, la scolarisation bi-plurilingue, qui est l’utilisation de plus de deux langues pour la scolarisation, est freinée par un manque de volonté politique. Il soutient que cela commence où se trouvent les apprenants et de ce qu’ils savent déjà à partir des connaissances acquises à la maison à l’âge préscolaire.

« La scolarisation bi-plurilingue peut aider nos idéologies politiques pour le développement. Elle renforce et revitalise les langues maternelles et assure la vitalité de toutes les langues y compris les langues minoritaires », a-t-il indiqué.

Un communicant, Dr Lingani Oumar, chargé de recherche en sciences du langage du Burkina Faso, pays pionnier de l’enseignement bilingue, a déclaré, en définitive, que l’on ne peut pas se développer avec la langue d’autrui. « Comme nous avons des langues maternelles, langues qui sont innées à nous et qui sont porteuses de savoir, nous pensons que le salut du développement durable de l’Afrique, passe nécessairement par l’implication dans les systèmes d’enseignement des langues nationales », a-t-il conclu.


R. K.
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