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Politique Publié le dimanche 3 novembre 2019 | Partis Politiques

An un du décès de feu Abou Drahamane Sangaré : L’hommage de Georges-Armand Ouégnin (Eds) à l’ex-camarade de lutte de Laurent Gbagbo

© Partis Politiques Par PR
Politique : L`opposition ivoirienne lance la plateforme Ensemble pour la Démocratie et la Souveraineté (ESD)
Abidjan le jeudi 20 avril 2017. Une frange de l`opposition ivoirienne a lancé une nouvelle plateforme politique dénommée Ensemble pour la Démocratie et la Souveraineté (ESD), composée de 16 partis signataires et présidée par le professeur Georges Armand Ouégnin (photo), vice-président du RPP.
A l’occasion de la commémoration de l’anniversaire du décès de feu Abou Drahamane Sangaré, membre fondateur du Front populaire ivoirien, et fidèle compagnon de lutte de l’ex-président ivoirien comparaissant devant la Cpi, Laurent Gbagbo, le président de la plate-forme Ensemble pour la démocratie et la paix (Eds), Georges-Armand Ouégnin, a prononcé ce discours d’hommage dont Abidjan.net livre l’intégralité.



ADRESSE DU PRESIDENT DE EDS



Madame la Première dame Simone Ehivet Gbagbo, Vice-présidente du Front Populaire Ivoirien (FPI),

Docteur ASSOA Adou, Secrétaire Général du FPI,

Distingués membres de la Direction du FPI,

Mesdames et messieurs, les personnalités politiques, les responsables des partis et organisations membres et partenaires de la plateforme politique Ensemble pour la Démocratie et la Souveraineté(EDS),

Mesdames et messieurs les responsables des partis frères,

Honorables membres de la famille biologique du président ABOU DRAHAMANE SANGARE

Honorables invités, Chers frères et sœurs, Chers camarades,

Mesdames et messieurs,



Jamais, de mémoire de médecin, je n’ai été aussi meurtri, affligé et effondré que ce samedi 03 novembre 2018, en constatant, impuissant, la mort dans l’âme, l’inattendu décès du président ABOU DRAHAMANE SANGARE. Pour le praticien que je suis, j’ai soudainement eu l’impression ce jour-là, devant l’atroce douleur qui m’étreignait, de n’avoir rien appris de mon métier qui puisse me permettre d’arracher un être cher à l’appétit vorace de la mort. Mais, chers frères et sœurs, c’était sans compter avec la volonté de Dieu. Dieu qui donne et Dieu qui reprend, en toute souveraineté, nous a repris ce 03 novembre 2018, notre SANGARE, notre Gourou, notre Gardien du temple, le frère jumeau, le compagnon de lutte, fidèle et loyal du président Laurent Gbagbo, notre référent politique.

Que le nom du Seigneur soit béni ! Car, en même temps qu’il vous arrache un être cher dans la douleur, dans la meurtrissure, dans le tourment du désespoir, en même temps, il vous donne les ressources nécessaires au pansement et à la cicatrisation de ces blessures. Et Dieu est à l’œuvre qui nous aide, depuis ce samedi noir du 03 novembre 2018, à sortir progressivement de ce drame que

nous avons vécu collectivement et individuellement, chacun selon son niveau de relation avec notre frère qui s’est endormi dans la paix du Seigneur.

Oui ! Chers frères et sœurs, Dieu est vraiment bon. Et c’est la puissance de cette bonté qui procure réconfort et soulagement des peines qui nous permet aujourd’hui d’être tous là, débout, dignes et fiers, en train de commémorer ce premier anniversaire de la disparition de cet homme d’exception qui manquera à jamais à cette grande famille politique que nous formons.

Nous avons, en effet, chers frères et sœurs, mille et une raisons d’être digne et fier au moment où nous nous souvenons du président ABOU DRAHAMANE SANGARE en cette circonstance, certes chargée de douleur et d’émotion, car ce premier anniversaire de son décès, est aussi l’occasion de rappeler à notre mémoire les qualités et valeurs cardinales qu’a incarnées l’illustre disparu.

Le président ABOU DRAHAMANE SANGARE a vaincu la douleur et la souffrance par le sacrifice de sa personne, en privilégiant la survie de son parti, le FPI, et la continuité de la lutte pour la libération et le retour du président LAURENT GBAGBO, de son frère jumeau sur la terre de ses ancêtres.

En effet, alors qu’il se savait malade, à aucun moment de ses apparitions publiques et même dans ses entretiens privés avec ses collaborateurs, il n’a montré quelque signe que ce soit de la souffrance qui était la sienne. Il a préféré souffrir dans le silence pour préserver son Parti et ses militants du tourment et de la panique. Il a surtout fait le choix d’éviter à son jumeau, le président LAURENT GBAGBO de souffrir autant que lui, sinon plus, vu la distance qui les séparait et les conditions injustes d’incarcération de celui-ci à la prison de Scheveningen à la Haye.



Chers frères et sœurs, vous conviendrez avec moi, qu’il n’y a que le président ABOU DRAHAMANE SANGARE, preuve vivante de la fidélité, de la loyauté, de l’amitié et de l’immense amour pour son ami et frère qui soit capable d’un tel sacrifice. Le président ABOU DRAHAMANE SANGARE a donc donné sa vie pour que le président LAURENT GBAGBO tienne et vive et pour que vive, par-dessus tout, son parti, le Front Populaire Ivoirien. Je voudrais vous demander très respectueusement à cet instant précis de vous tenir debout pour une forte et méritée ovation à ce grand homme d’État…. Merci !



Mesdames et messieurs, chers frères et sœurs,

Permettez aussi que je paraphrase ce grand philosophe de notre temps, Jean D’Ormesson qui disait et je cite : « Personne ne sait jamais ce qu’on gagne avec une naissance. On n’y gagne des espérances, des illusions et des rêves. Il faut attendre la mort pour savoir enfin ce qu’on perd », fin de citation. Je suis tenté d’assimiler cette citation à une sorte de prophétie, tant la réalité qu’elle véhicule sied aux circonstances que nous vivons depuis le 03 novembre 2018. Nous n’avons certes pas été témoins à M’Bahiakro pour rêver avec Maman Djaha Aya Simone et Papa Mamourou Sangaré ce 09 mars 1946 au moment où le président ABOU DRAHAMANE SANGARE venait au monde, mais aujourd’hui, autant que nous sommes ici, des membres de la famille biologique à la famille politique en passant par les amis, nous pouvons aisément témoigner de ce que ce couple ait offert à la Côte d’Ivoire, un précieux don, que nous avons malheureusement perdu.

Oui, frère et sœurs, le président ABOU DRAHAMANE SANGARE a été un don à la Côte d’Ivoire mais particulièrement au FPI et à EDS, deux organisations politiques qu’il a contribué à créer et à travers lesquelles il a donné, toute sa vie durant, ce qu’il avait de grand et beau en lui. Le président ABOU DRAHAMANE SANGARE rêvait d’une Côte d’Ivoire démocratique, prospère, souveraine et égalitaire. Il s’est engagé dans ce combat avec foi et détermination au sein du FPI et aux cotés de son frère jumeau, le président LAURENT GBAGBO, de longue années durant en renonçant à ses intérêts

personnels.

À peine le président ABOU DRAHAMANE SANGARE a-t-il vu le début des résultats de sa longue et pénible lutte politique avec l’accession de son parti au pouvoir en 2000, qu’il est contrarié, son frère le président LAURENT GBAGBO avec, par une tentative de coup d’État en 2002, muée en rébellion puis parachevée en ce triste matin d’avril 2011 par l’arrestation et la déportation du président LAURENT GBAGBO à la prison de la cour pénale internationale de la Haye.

La terreur qui s’est abattue sur le reste de la troupe à Abidjan, n’a en rien érodé la conviction et la fidélité du président ABOU DRAHAMANE SANGARE au président LAURENT GBAGBO, là où certains ont vite fait de le renier ou de vouloir tourner sa page ; une page qu’ils n’ont pas, du reste, fini de lire.

Bien plus, comme pour réarmer moralement et psychologiquement toute la troupe des démocrates et des forces du changement, il portera sur les fonts baptismaux, le 20 avril 2017, la plateforme politique Ensemble pour la Démocratie et la Souveraineté (EDS), avec pour référent politique, le président

LAURENT GBAGBO, et pour ambition de rassembler au-delà du FPI qui en constitue le socle, la colonne vertébrale, tous les partis et personnes de bonne volonté éprise de liberté, de justice et de démocratie.

Depuis lors, nous nous sommes sentis, nous, disciples de la philosophie politique et des idéaux de paix et de dialogue du président LAURENT GBAGBO, renaitre des cendres du désespoir pour nous engager à nouveau avec plus de détermination dans la bataille pour sa libération et son retour en Côte d’Ivoire, pour la réconciliation nationale et pour des élections justes transparentes et démocratiques.

En mémoire de cet homme, symbole achevé de la fidélité, de l’humilité, de la conviction et de la loyauté, nous réaffirmons solennellement notre engagement à remporter avec le président LAURENT GBAGBO toutes ces batailles qu’il a mises en chantier, avant de nous quitter tout aussi discrètement comme

il a vécu.

Frères et sœurs,

Je peux vous dire que le président ABOU DRAHAMANE SANGARE a été, certes, le concepteur et le créateur de EDS, mais qu’il en était surtout le vrai patron et moi, son collaborateur, tant je réalise aujourd’hui à quel point, cette source de réconfort, de réarmement moral, d’inspiration d’actions et de stratégies politiques a tari.

Mais, comme dit la sagesse Africaine, si « la présence des absents dans la mémoire des vivants est ce qu’il y a de plus fort que la mort », je fais le serment que le président ABOU DRAHAMANE SANGARE restera à jamais gravé dans ma mémoire et dans celle de tous les responsables et militants de la plateforme politique EDS qu’il a créée, avec le FPI au service de la Côte d’Ivoire, notre patrimoine commun. Je vous remercie.
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