Abidjan (Côte d’Ivoire) - Le président français Emmanuel Macron a entamé, vendredi, une visite officielle de trois jours en Côte d’Ivoire, dans un contexte d'attaques concertées contre les troupes françaises présentes au Sahel.
Depuis plusieurs mois, la recrudescence de l’activisme terroriste menace la région, voire la sous-région ouest-africaine et les difficultés rencontrées par les forces armées africaines et internationales génèrent la méfiance des populations.
Lorsque François Hollande, alors président de la République française décidait d’envoyer des troupes à Bamako, à la demande de son homologue malien, il s’agissait de venir en aide à un “Etat ami”, selon ses mots, confronté aux offensives djihadistes. En plus, il fallait protéger les intérêts vitaux de la France en secourant les ressortissants français qui vivent dans ce pays dont les liens avec la France sont historiques. Depuis, l’intervention de l’armée française s’est étendue à une zone plus vaste et Emmanuel Macron, son successeur à la tête de l’Etat français a réaffirmé l’engagement de la France au Sahel car la menace terroriste s’y est intensifiée.
Un engagement qui a coûté cher à la France matériellement et humainement. Depuis 2013 et le lancement de l'opération « Serval » au Mali, qui a donné lieu en 2014 à l'opération « Barkhane », ce sont déjà 41 soldats français qui ont été tués dans cette région.
Le 25 novembre dernier 13 soldats français morts dans un accident d'hélicoptère au Sahel, ont encore rallongé cette liste macabre. Au point où l'on en vient à se demander sur les réseaux sociaux si la France a sacrifié ses troupes au nom de ses intérêts économiques, entre autres rumeurs et Fake news sur les prétendues raisons de la présence militaire française au Sahel. Alors que l'opération « Barkhane » est essentielle dans la lutte internationale contre le terrorisme, la France doit compter ses morts dans un climat où on la somme de se justifier. Paradoxe !
Nul n’est dupe. Ces rumeurs visent à semer le doute sur les intentions de la France au Sahel et à attiser la défiance des populations à l'égard des troupes françaises pour créer des sentiments anti-français dans la région dont l’armée est régulièrement accusée, à dessein, de vouloir déstabiliser cette partie du continent
En France même, ce sont d'autres rumeurs qui se propagent et alimentent les théories du complot : l'opération « Barkhane » serait cette fois destinée à protéger les intérêts économiques de la France, notamment les mines d'uranium exploitées de longue date dans la région par Areva. L'Etat français, selon les tenants de cette rumeur, utiliserait ses forces armées pour défendre des intérêts privés. Pourtant, les troupes de l'opération « Barkhane » sont essentiellement déployées au nord du Mali et les mines d'uranium se trouvent au nord du Niger.
De fait, ces rumeurs sans fondement et souvent contradictoires relèvent de deux phénomènes différents. En France, d’une part, elles traduisent une volonté de repli et un renoncement aux idéaux universalistes: elles visent à discréditer des opérations extérieures jugées coûteuses en vies et en argent. En Afrique, d’autre part, elles sont le fruit d'une défiance plus générale à l'égard de l'interventionnisme et du néocolonialisme supposé de la France.
Le 4 décembre, en marge du sommet de l’OTAN, Emmanuel Macron a souligné que l’opération “Barkhane” ne pouvait perdurer dans ce contexte de “mouvements antifrançais” et a demandé aux pays du G5 Sahel (Mali, Mauritanie, Niger, Burkina Faso et Tchad) d’exprimer clairement leurs attentes par rapport à la France. Car, visiblement, excédé de voir son pays attaqué, M. Macron a mis les dirigeants de ces pays face à leurs responsabilités en dépit de l’appel à une mobilisation internationale pour lutter contre le terrorisme dans le Sahel.
Il importe, donc face aux rumeurs, de rappeler que l’opération “Barkhane” sert les intérêts conjoints du Sahel et de la France. Ces intérêts ne sont pas économiques, mais vitaux et géostratégiques. Au Sahel, le 10 décembre dernier, ce sont 71 soldats nigériens qui ont été massacrés au poste de reconnaissance d’Inates, à quelques kilomètres de la frontière malienne.
Le 15 décembre, les présidents des Etats membres du G5 Sahel réunis à Niamey ont donc demandé l’aide de la communauté internationale et réaffirmé leur besoin d’être aidés par des puissances étrangères. Loin de subir la présence militaire française, les pays du Sahel la demandent. A ce propos, le président du Niger, Mahamadou Issoufou a déclaré ce vendredi sur les antennes de Radio France internationale (RFI) que «nous avons besoin de plus de Barkhane».
« Je ne pense pas que l’on soit arrivé à la limite de Barkhane. Nous avons besoin de plus de Barkhane. Nous avons besoin de plus d’alliés. C’est ma conviction. Parce que, ceux qui critiquent la présence française ou la présence des alliés dans le Sahel oublient que, sans l’intervention Serval, le Mali serait aujourd’hui sous le contrôle des terroristes ! Peut-être que le Niger aussi ! Alors, imaginons que Barkhane s’en aille… Cela va affaiblir notre lutte. Cela va affaiblir notre camp », a-t-il expliqué.
PIG/ls
Depuis plusieurs mois, la recrudescence de l’activisme terroriste menace la région, voire la sous-région ouest-africaine et les difficultés rencontrées par les forces armées africaines et internationales génèrent la méfiance des populations.
Lorsque François Hollande, alors président de la République française décidait d’envoyer des troupes à Bamako, à la demande de son homologue malien, il s’agissait de venir en aide à un “Etat ami”, selon ses mots, confronté aux offensives djihadistes. En plus, il fallait protéger les intérêts vitaux de la France en secourant les ressortissants français qui vivent dans ce pays dont les liens avec la France sont historiques. Depuis, l’intervention de l’armée française s’est étendue à une zone plus vaste et Emmanuel Macron, son successeur à la tête de l’Etat français a réaffirmé l’engagement de la France au Sahel car la menace terroriste s’y est intensifiée.
Un engagement qui a coûté cher à la France matériellement et humainement. Depuis 2013 et le lancement de l'opération « Serval » au Mali, qui a donné lieu en 2014 à l'opération « Barkhane », ce sont déjà 41 soldats français qui ont été tués dans cette région.
Le 25 novembre dernier 13 soldats français morts dans un accident d'hélicoptère au Sahel, ont encore rallongé cette liste macabre. Au point où l'on en vient à se demander sur les réseaux sociaux si la France a sacrifié ses troupes au nom de ses intérêts économiques, entre autres rumeurs et Fake news sur les prétendues raisons de la présence militaire française au Sahel. Alors que l'opération « Barkhane » est essentielle dans la lutte internationale contre le terrorisme, la France doit compter ses morts dans un climat où on la somme de se justifier. Paradoxe !
Nul n’est dupe. Ces rumeurs visent à semer le doute sur les intentions de la France au Sahel et à attiser la défiance des populations à l'égard des troupes françaises pour créer des sentiments anti-français dans la région dont l’armée est régulièrement accusée, à dessein, de vouloir déstabiliser cette partie du continent
En France même, ce sont d'autres rumeurs qui se propagent et alimentent les théories du complot : l'opération « Barkhane » serait cette fois destinée à protéger les intérêts économiques de la France, notamment les mines d'uranium exploitées de longue date dans la région par Areva. L'Etat français, selon les tenants de cette rumeur, utiliserait ses forces armées pour défendre des intérêts privés. Pourtant, les troupes de l'opération « Barkhane » sont essentiellement déployées au nord du Mali et les mines d'uranium se trouvent au nord du Niger.
De fait, ces rumeurs sans fondement et souvent contradictoires relèvent de deux phénomènes différents. En France, d’une part, elles traduisent une volonté de repli et un renoncement aux idéaux universalistes: elles visent à discréditer des opérations extérieures jugées coûteuses en vies et en argent. En Afrique, d’autre part, elles sont le fruit d'une défiance plus générale à l'égard de l'interventionnisme et du néocolonialisme supposé de la France.
Le 4 décembre, en marge du sommet de l’OTAN, Emmanuel Macron a souligné que l’opération “Barkhane” ne pouvait perdurer dans ce contexte de “mouvements antifrançais” et a demandé aux pays du G5 Sahel (Mali, Mauritanie, Niger, Burkina Faso et Tchad) d’exprimer clairement leurs attentes par rapport à la France. Car, visiblement, excédé de voir son pays attaqué, M. Macron a mis les dirigeants de ces pays face à leurs responsabilités en dépit de l’appel à une mobilisation internationale pour lutter contre le terrorisme dans le Sahel.
Il importe, donc face aux rumeurs, de rappeler que l’opération “Barkhane” sert les intérêts conjoints du Sahel et de la France. Ces intérêts ne sont pas économiques, mais vitaux et géostratégiques. Au Sahel, le 10 décembre dernier, ce sont 71 soldats nigériens qui ont été massacrés au poste de reconnaissance d’Inates, à quelques kilomètres de la frontière malienne.
Le 15 décembre, les présidents des Etats membres du G5 Sahel réunis à Niamey ont donc demandé l’aide de la communauté internationale et réaffirmé leur besoin d’être aidés par des puissances étrangères. Loin de subir la présence militaire française, les pays du Sahel la demandent. A ce propos, le président du Niger, Mahamadou Issoufou a déclaré ce vendredi sur les antennes de Radio France internationale (RFI) que «nous avons besoin de plus de Barkhane».
« Je ne pense pas que l’on soit arrivé à la limite de Barkhane. Nous avons besoin de plus de Barkhane. Nous avons besoin de plus d’alliés. C’est ma conviction. Parce que, ceux qui critiquent la présence française ou la présence des alliés dans le Sahel oublient que, sans l’intervention Serval, le Mali serait aujourd’hui sous le contrôle des terroristes ! Peut-être que le Niger aussi ! Alors, imaginons que Barkhane s’en aille… Cela va affaiblir notre lutte. Cela va affaiblir notre camp », a-t-il expliqué.
PIG/ls