Un mot muet planait sur les langues des militants du Rhdp depuis belle lurette. Bien avant la cérémonie de présentation de vœux au président du Rhdp, Alassane Ouattara, de nombreux militants, face aux agissements de l’opposition, avaient une phrase en tête. « Dis seulement un mot ». Comme tout leader, il faut laisser les dires s’amplifier et quand plus personne n’a le verbe creux, il faut enfin parler. Et c’est ce qui est arrivé le 2 février 2020, au Palais des sports à Treichville, où le président du Rhdp a reçu les honneurs de ses sujets. Depuis fort longtemps, Alassane Ouattara n’a pas voulu commenter l’actualité nationale. Normal ! Avec ce calendrier hyper chargé, mieux vaut aller à l’essentiel que bondir sur de minimes sujets, qui ne font pas avancer la vie de la nation. Mais la glace a été brisée ce jour-là. Oui le silence a parlé. A sa prise de parole de clôture de présentation de vœux, Alassane Ouattara a fait un petit tour de l’actualité. Parlant de ses détracteurs qui veulent le mettre au garage, en bon houphouétiste, il a fait référence à son mentor. « Houphouët-Boigny a dit, quand un avion a pris son envol, qu’il est en vitesse de croisière, on ne change pas son commandant de bord », a instruit l’orateur. Comprenne qui pourra ! En plongeant les auditeurs dans les profondeurs des questions de candidature, le président du Rhdp a été raisonnable. « A la conférence de presse de la réception des journalistes, je leur ai dit que pour les élections prochaines, tout le monde peut être candidat, même le centenaire », a-t-il ironisé, pour affirmer que les élections seront démocratiques et ouvertes à tout le monde. Il a plaidé pour que les membres du gouvernement soient plus au fait des situations sur le territoire ivoirien, qu’ailleurs. « La place des ministres, c’est le terrain, pas l’avion », a admis le président du Rhdp. Alassane Ouattara a consenti que le développement de la nation dépend des constats et rapports faits par les autorités. « Que chaque responsable me dise, qu’il n’y a pas d’eau et d’électricité dans une localité, je donnerai des instructions ». Pour Alassane c’est le contact appuyé par le dialogue qui resoud les équations. Lors de la visite qu’il a faite à la reine des Baoulés, le 1er février dernier, la monarque lui a fait des recommandations qu’il ne peut bouter hors des projets de développement. « La Reine m’a dit, je voudrais le bitumage de l’axe Sakassou-Tiébissou, un château d’eau, un commissariat de police. Je lui ai dit qu’il n’y a pas de problème. Ce que Ado dit, Ado le fait », a-t-il conclu pour cette préoccupation. Vis-à-vis de l’aménagement de la Constitution qu’il a annoncé pour les mois à venir, le président du Rhdp s’est voulu rassurant. Il a dit que ce seront juste quelques petits ajustements, qui ne vont faire de mal à personne. Mais contre toute attente, des gens se sont signalées dans les médias, pour dire de ne pas toucher à la Constitution. Et Alassane dit dire que beaucoup ne veulent pas prendre part aux élections. Car, ils y vont en victimes résignées. Pour lui, « les élections se passeront bien, très bien que celles de 2015 ». Et de donner une consigne ferme à ces militants. « « Ce que je vous demande, c’est qu’il n’y ait pas de deuxième tour. Je veux un coup Ko », a-t-il renseigné. Avec ses propos pleins d’assurance, les différentes délégations repartent confiantes de savoir que 2020 est à leur avantage et gain.
Clément KOFFI
Clément KOFFI
