Comme vous le savez, depuis décembre 2019, les premiers cas de Coronavirus ont été détectés à Wuhan, en Chine continentale.
Très rapidement, le Covid-19 s'est propagé dans 159 pays, occasionnant la mort de plus 10 000 personnes et plus de 244 000 personnes testées positifs.
En Europe, l’Italie est le pays le plus touché par la pandémie avec 41 035 cas de contamination recensés et plus de 4 000 décès à ce jour. L’Afrique n’est pas épargnée. En effet, 38 des 54 Etats du continent ont enregistré plus de 700 cas confirmés.
La Côte d’Ivoire est également touchée. Depuis le 10 mars dernier, notre pays a enregistré son 1er cas. À ce jour, 14 cas ( NDLR: 17 selon les derniers chiffres) ont été confirmés en l’espace de seulement 10 jours. La situation est préoccupante.
Devant la gravite de la situation, et en vue de freiner la propagation de la maladie dans le monde,
l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a déclaré, le 31 janvier dernier, l'Urgence de Santé Publique de Portée Internationale.
À cet égard, pour protéger les populations contre le virus, elle a établi un certain nombre de recommandations.
À la suite de l’OMS, les États, chacun en ce qui le concerne, ont pris une série de mesures complémentaires adaptées à la situation de la pandémie sur leurs territoires respectifs. Celles-ci vont notamment du confinement des populations, aux mesures de quarantaine, mais également à la fermeture des frontières, de certains lieux publics et à l’interdiction des rassemblements.
Dans notre pays, le gouvernement, en vue d'enrayer la propagation du virus, a invité les populations au respect des mesures d'hygiène et à l’auto confinement des voyageurs en provenance de certains pays à risque. L’insuffisance de ces mesures l’a amené à réunir le Conseil National de Sécurité le 16 mars dernier, au terme duquel un certain nombres de mesures supplémentaires ont été prises.
La mobilisation internationale actuelle est à la hauteur de la menace que constitue le Covid19, une nouvelle maladie face à laquelle aucun traitement efficace n’existe pour l’heure.
Au-delà de la crise sanitaire, se profile une crise humanitaire et économique sans précédent. La menace est telle que des Chefs d' Etats n'ont pas hésité à dire que leur pays est en guerre ou à instaurer des couvre-feux.
Je voudrais saluer les mesures prises par le gouvernement en vue de stopper le COVID19 dans notre pays. Mais la question qu’il convient de se poser est la suivante : ces mesures sont-elles suffisantes et de nature à préserver nos compatriotes et notre pays de la pandémie ? Malheureusement la réponse est 4 fois non !
Non ! parce qu’aucune politique sérieuse de sensibilisation des populations sur la gravité de la menace et l’importance du respect des mesures de précautions édictées n’a été mise en place.
En effet, alors que dans la plupart des pays touchés par la pandémie les plus hautes autorités, dont des chefs d’Etat, sont au front, prennent eux-mêmes la parole dans les médias et posent des actes à titre d’exemple, chez nous les 1ers responsables du pays sont aphones et enfermés dans leur palais, laissant cette importance tâche à des chargés de communication.
La communication de masse est si absente que de nombreux ivoiriens continuent de croire, à ce jour, que le virus ne résisterait pas à la température de nos pays ensoleillés et qu’ils sont à l’abri de la maladie.
Le vice-président de la république, lui-même, en a rajouté à l’incrédulité des populations en affirmant le 9 mars dernier à l’ouverture du MASA que le Coronavirus n’arrivera jamais en Côte d’Ivoire.
La réalité, c’est qu’aujourd’hui nous en sommes à 14 cas ( NDLR: 17 selon les derniers chiffres) . Le virus est donc présent sur notre territoire. Plus grave, c’est que faute de traçabilité, les autorités ne sauraient être en mesure de déterminer les personnes avec lesquelles ils ont été en contact
et qui elles ont pu éventuellement contaminer.
C’est le cas notamment de certains passagers du vol Air France du mardi 17 mars 2020 qui, contre toute attente, ont toutes été laissées libre de rentrer chez elles le lendemain, suite une grogne consécutive à leur condition déplorable de mise en quarantaine et aux faveurs faites à certaines personnalités proches du pouvoir.
Non ! également parce qu’en dehors des tests de température supposés être faits à l’entrée de toutes nos frontières terrestres, maritimes et aériennes il n’existe aucun dispositif de dépistage des porteurs sains qui, bien que ne présentant pas de symptômes, restent contagieux et peuvent donc transmettre la maladie à d'autres personnes. En d’autres termes, le gouvernement ne dispose d’aucun moyen fiable d’appréciation globale de la propagation du virus dans notre pays.
On peut dire qu’à l’heure actuelle, le virus se propage librement dans le pays, à travers un certain nombre de personnes, sans aucune possibilité de les identifier, de les mettre en quarantaine et d’éviter qu’elles en contaminent d’autres.
Non encore! Parce que notre système de santé n’a pas suffisamment d’infrastructures de prise en charge et de traitement. De même, rien n’est fait sur l’ensemble du territoire pour mettre à niveau des hôpitaux de référence en vue d’accueillir tous les éventuels cas locaux.
Non enfin! Parce que le cadre juridique et institutionnel actuel de gestion de la crise sanitaire est partiel, insuffisant et n’intègre pas toutes les parties concernées, autres que l’administration publique.
Or, cette pandémie a des implications sur tous les secteurs de l’économie et de la société.
Aussi, exige-t-elle la mobilisation de tous, entreprises, travailleurs, parents d’élèves, syndicats, commerçants et autres, dans le cadre d’un Comité National de Gestion Multisectoriel.
En conséquence de tout ce que j’ai énoncé, et afin que le pays soit en mesure de faire face efficacement à la pandémie, je propose :
- que soit déclaré l’Etat d’urgence sanitaire en vue de donner au gouvernement un cadre de gestion de la pandémie à la hauteur de la gravité de la menace. Dans ce cadre, le gouvernement aura les moyens légaux pour agir, notamment sur les libertés individuelles, réquisitionner l’armée et les forces de l’ordre, mettre en œuvre les mesures qu’il aura édictées et apporter un appui en faveur des agents économiques du pays,
- le confinement dès maintenant des populations sur toute l’étendue du territoire, à l’exception des personnels des services et activités essentielles, pour une période minimale de 15 jours renouvelables en cas de nécessité,
- la mise en place d’un Comité Nationale Multisectoriel de Gestion de la pandémie,
- la création d’un fonds de gestion de la crise sanitaire,
- la dotation de tous les centres hospitaliers de référence en équipements nécessaires à la prévention, au dépistage et à prise en charge des malades,
- l’internationalisation de la réponse en demandant la tenue, par visioconférence, d’un sommet des Chefs d’Etat de la CEDEAO afin d’apporter une réponse sous-régionale concertée à la pandémie, telle que l’Union européenne envisage prochainement de le faire.
J’appelle à l'union sacrée des fils et filles de la Côte d’Ivoire autour de notre nation.
Que Dieu protège la Côte d'Ivoire.
Je vous remercie
Fait à Abidjan, le 21 mars 2020
Pascal Affi Nguessan
Président du FPI
Très rapidement, le Covid-19 s'est propagé dans 159 pays, occasionnant la mort de plus 10 000 personnes et plus de 244 000 personnes testées positifs.
En Europe, l’Italie est le pays le plus touché par la pandémie avec 41 035 cas de contamination recensés et plus de 4 000 décès à ce jour. L’Afrique n’est pas épargnée. En effet, 38 des 54 Etats du continent ont enregistré plus de 700 cas confirmés.
La Côte d’Ivoire est également touchée. Depuis le 10 mars dernier, notre pays a enregistré son 1er cas. À ce jour, 14 cas ( NDLR: 17 selon les derniers chiffres) ont été confirmés en l’espace de seulement 10 jours. La situation est préoccupante.
Devant la gravite de la situation, et en vue de freiner la propagation de la maladie dans le monde,
l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a déclaré, le 31 janvier dernier, l'Urgence de Santé Publique de Portée Internationale.
À cet égard, pour protéger les populations contre le virus, elle a établi un certain nombre de recommandations.
À la suite de l’OMS, les États, chacun en ce qui le concerne, ont pris une série de mesures complémentaires adaptées à la situation de la pandémie sur leurs territoires respectifs. Celles-ci vont notamment du confinement des populations, aux mesures de quarantaine, mais également à la fermeture des frontières, de certains lieux publics et à l’interdiction des rassemblements.
Dans notre pays, le gouvernement, en vue d'enrayer la propagation du virus, a invité les populations au respect des mesures d'hygiène et à l’auto confinement des voyageurs en provenance de certains pays à risque. L’insuffisance de ces mesures l’a amené à réunir le Conseil National de Sécurité le 16 mars dernier, au terme duquel un certain nombres de mesures supplémentaires ont été prises.
La mobilisation internationale actuelle est à la hauteur de la menace que constitue le Covid19, une nouvelle maladie face à laquelle aucun traitement efficace n’existe pour l’heure.
Au-delà de la crise sanitaire, se profile une crise humanitaire et économique sans précédent. La menace est telle que des Chefs d' Etats n'ont pas hésité à dire que leur pays est en guerre ou à instaurer des couvre-feux.
Je voudrais saluer les mesures prises par le gouvernement en vue de stopper le COVID19 dans notre pays. Mais la question qu’il convient de se poser est la suivante : ces mesures sont-elles suffisantes et de nature à préserver nos compatriotes et notre pays de la pandémie ? Malheureusement la réponse est 4 fois non !
Non ! parce qu’aucune politique sérieuse de sensibilisation des populations sur la gravité de la menace et l’importance du respect des mesures de précautions édictées n’a été mise en place.
En effet, alors que dans la plupart des pays touchés par la pandémie les plus hautes autorités, dont des chefs d’Etat, sont au front, prennent eux-mêmes la parole dans les médias et posent des actes à titre d’exemple, chez nous les 1ers responsables du pays sont aphones et enfermés dans leur palais, laissant cette importance tâche à des chargés de communication.
La communication de masse est si absente que de nombreux ivoiriens continuent de croire, à ce jour, que le virus ne résisterait pas à la température de nos pays ensoleillés et qu’ils sont à l’abri de la maladie.
Le vice-président de la république, lui-même, en a rajouté à l’incrédulité des populations en affirmant le 9 mars dernier à l’ouverture du MASA que le Coronavirus n’arrivera jamais en Côte d’Ivoire.
La réalité, c’est qu’aujourd’hui nous en sommes à 14 cas ( NDLR: 17 selon les derniers chiffres) . Le virus est donc présent sur notre territoire. Plus grave, c’est que faute de traçabilité, les autorités ne sauraient être en mesure de déterminer les personnes avec lesquelles ils ont été en contact
et qui elles ont pu éventuellement contaminer.
C’est le cas notamment de certains passagers du vol Air France du mardi 17 mars 2020 qui, contre toute attente, ont toutes été laissées libre de rentrer chez elles le lendemain, suite une grogne consécutive à leur condition déplorable de mise en quarantaine et aux faveurs faites à certaines personnalités proches du pouvoir.
Non ! également parce qu’en dehors des tests de température supposés être faits à l’entrée de toutes nos frontières terrestres, maritimes et aériennes il n’existe aucun dispositif de dépistage des porteurs sains qui, bien que ne présentant pas de symptômes, restent contagieux et peuvent donc transmettre la maladie à d'autres personnes. En d’autres termes, le gouvernement ne dispose d’aucun moyen fiable d’appréciation globale de la propagation du virus dans notre pays.
On peut dire qu’à l’heure actuelle, le virus se propage librement dans le pays, à travers un certain nombre de personnes, sans aucune possibilité de les identifier, de les mettre en quarantaine et d’éviter qu’elles en contaminent d’autres.
Non encore! Parce que notre système de santé n’a pas suffisamment d’infrastructures de prise en charge et de traitement. De même, rien n’est fait sur l’ensemble du territoire pour mettre à niveau des hôpitaux de référence en vue d’accueillir tous les éventuels cas locaux.
Non enfin! Parce que le cadre juridique et institutionnel actuel de gestion de la crise sanitaire est partiel, insuffisant et n’intègre pas toutes les parties concernées, autres que l’administration publique.
Or, cette pandémie a des implications sur tous les secteurs de l’économie et de la société.
Aussi, exige-t-elle la mobilisation de tous, entreprises, travailleurs, parents d’élèves, syndicats, commerçants et autres, dans le cadre d’un Comité National de Gestion Multisectoriel.
En conséquence de tout ce que j’ai énoncé, et afin que le pays soit en mesure de faire face efficacement à la pandémie, je propose :
- que soit déclaré l’Etat d’urgence sanitaire en vue de donner au gouvernement un cadre de gestion de la pandémie à la hauteur de la gravité de la menace. Dans ce cadre, le gouvernement aura les moyens légaux pour agir, notamment sur les libertés individuelles, réquisitionner l’armée et les forces de l’ordre, mettre en œuvre les mesures qu’il aura édictées et apporter un appui en faveur des agents économiques du pays,
- le confinement dès maintenant des populations sur toute l’étendue du territoire, à l’exception des personnels des services et activités essentielles, pour une période minimale de 15 jours renouvelables en cas de nécessité,
- la mise en place d’un Comité Nationale Multisectoriel de Gestion de la pandémie,
- la création d’un fonds de gestion de la crise sanitaire,
- la dotation de tous les centres hospitaliers de référence en équipements nécessaires à la prévention, au dépistage et à prise en charge des malades,
- l’internationalisation de la réponse en demandant la tenue, par visioconférence, d’un sommet des Chefs d’Etat de la CEDEAO afin d’apporter une réponse sous-régionale concertée à la pandémie, telle que l’Union européenne envisage prochainement de le faire.
J’appelle à l'union sacrée des fils et filles de la Côte d’Ivoire autour de notre nation.
Que Dieu protège la Côte d'Ivoire.
Je vous remercie
Fait à Abidjan, le 21 mars 2020
Pascal Affi Nguessan
Président du FPI