Quand les fruits ne sont pas à la hauteur de la promesse des fleurs, cela donne immanquablement la débandade, pour ne pas dire la dislocation sans préavis de l’ensemble. Un rêve avait été promis qui a guidé les premiers pas du RHDP plateforme des partis porté sur les fonts baptismaux le 19 mai 2005 à Paris. Il regroupait le PDCI-RDA d’Henri Konan Bédié, le RDR d’Alassane Ouattara, l’UDPCI d’Albert Toikeusse Mabri, le MFA de Kobenan Anaky. Ce RHDP regroupement politiques se voulait le creuset de tous ceux qui étaient imprégnés, pratiquaient et vivaient la philosophie et les enseignements de feu le Président Felix Houphouët-Boigny. Au cœur de cette philosophie sont en bonne place le dialogue, la tolérance, l’amour du prochain et la cohésion nationale. De 2005 à avril 2011, le RHDP, dans sa mouture originelle, a fait preuve de cohésion dans l’adversité et durant les moments de braise. Cela aura encouragé plus d’un Ivoirien à y croire et à adhérer à sa vision au point de lui faire confiance dans les urnes. Le pouvoir acquis, dans la douleur, le président Alassane Ouattara tirera le RHDP, qui l’a fait, vers une sorte de groupe d’intérêts où règnent la carotte et la chicote, avec un plan secret de faire de ce groupement de partis politiques une sorte de marchepieds pour qu’il soit hissé à jamais au sommet. Au mépris de tous les engagements pris tant publiquement qu’à huis clos. Anaky Kobenan qui aura été traité de faire-valoir sans valeur pour un poste de valeur a été le premier à quitter le navire.
Le Président Henri Konan Bédié, président du PDCI-RDA dont l’Appel historique de Daoukro (Septembre 2014) a permis à M. Ouattara d’avoir un second mandat sans coup férir, devra, à son tour, devant l’appétit, sinon la gourmandise du clan qui grandissait en mangeant, faire les frais de l’inélégance de la parole non tenue de son "frère cadet" Alassane Ouattara. La phrase « … Ensuite, aboutir à un parti unifié, PDCI-RDR, pour gouverner la Côte d’Ivoire, étant entendu que ces deux partis sauront établir entre eux, l’alternance au pouvoir dès 2020… », contenue dans l’Appel de Daoukro, a très vite été réécrite par les laboratoires de l’autre pour donner « Ce sera le meilleur d’entre-nous qui me succèdera ». Sans que personne ne dise quels sont les critères qui entrent en compte pour la désignation de ce meilleur. M. Ouattara qui devra faire la passe est le seul à savoir qui, à ses yeux, est le meilleur. Dans la foulée, doit être mis en place, à quelque deux ans de la fin de son mandat, le parti unifié qui sonne comme un club de soutien au clan, mais qui devra phagocyter tous les autres partis qui auront le malheur d’y adhérer. Le Président du PDCI-RDA, sentant le traquenard, a, avec sagesse, demandé à son parti de se retirer de ce gouffre idéologique, et l’écrasante majorité de ses fidèles s militants l’ont suivi dans le combat pour non seulement sauvegarder le parti créé par Felix Houphouët-Boigny, mais aussi et surtout pour sauver la Côte d’Ivoire de la dérive totalitaire orchestrée et transformée par le régime du RHDP unifié en mode de gouvernance. Figure emblématique de l’opposition à l’instauration de la tyrannie du clan, le Président Henri Konan Bédié a réussi à fédérer les forces vives de la nation autour de lui en vue de la mère des batailles : Mettre fin au diktat du RHDP unifié à l’issue de l’élection présidentielle de 2020 et réconcilier tous les Ivoiriens.
Le RDR, parti que présidait M. Ouattara, est, de facto, le parti central du RHDP unifié. Même si devant les cameras, ce parti fait mine d’être unanime, en interne, le séisme gronde. Parce que tous ne partagent pas cette façon antidémocratique de gérer les affaires de la Nation. Des centaines de milliers de mécontents du système "restaurant-tabourets", très peu sont ceux qui sont jusque-là assez courageux pour afficher leur "NON". Marcel Amon Tanoh, membre créateur du RDR, membre de la haute direction du RHDP, ex-directeur de cabinet du président de la République, ex-ministre des Affaires Etrangères qui a de plus en plus du mal à supporter la marche bancale de la République et les allures dictatoriales du régime plein de suffisance et de mépris, a franchi, le jeudi 19 mars, le rubicond en annonçant : « … En tant qu’homme public ayant assumé de nombreuses responsabilités au service de mon pays, je me dois de m’adresser à vous directement, pour vous informer de ma démission du gouvernement… ». Et tout indique qu’il n’est pas seul. Il a agi en devancier d’un important groupe d’indignés, de frustrés, de déçus qui ne demandent qu’un catalyseur prenne les devants pour enfin se libérer.
Pour sa part, Albert Toikeusse Mabri, président de l’UDPCI, 2ème vice-président du RHDP, ministre de l’Enseignement supérieur, ne cache pas son amertume et son indignation d’avoir été mis devant le fait accompli. Sans avoir été consulté, il lui avait été demandé de faire allégeance à Amadou Gon Coulibaly choisi par le président Ouattara comme le candidat du RHDP unifié. Mabri revendique un parti bien implanté, puisqu’ayant des députés, des maires, des sénateurs, des conseillers régionaux et de nombreux cadres dans l’administration. D’ailleurs, l’UDPCI est le seul parti qui a entièrement adhéré au RHDP au moment où ce sont des bribes de partis (issues des dissidences suscitées) qui viennent au "restaurant". De fait, il méritait un peu plus d’égard de la part de ses alliés dans le RHDP. Mais tel ne semble pas être le cas. Face à la mise à mort de ses ambitions présidentielles par la présentation de Gon comme le candidat de Ouattara, Mabri n’avait d’autre choix que d’en tirer les conséquences et se mettre à la disposition de son parti et des Ivoiriens qui croient en lui. Et l’annonce de son départ n’est qu’une question de jours, apprend on. D’ailleurs, ses partisans ne s’en cachent plus et se disent prêts non seulement à "libérer les tabourets" au gouvernement et dans l’administration, mais aussi à quitter le parti RHDP qui ne leur aura servi que mépris et humiliation.
Dans le sillage d’Amon Tanoh Marcel (ATM) et d’Albert Toikeusse Mabri (ATM) seront, sans doute, des dizaines, voire des centaines de cadres du RDR, de l’UDPCI, mais aussi des ministres, des Directeurs généraux, des présidents de Conseils d’Administration, des élus issus du PDCI-RDA qui auront vu leurs rêves s’envoler avec la désignation d’Amadou Gon Coulibaly comme le dauphin de Ouattara à la présidentielle de 2020. Ainsi, ces cadres à qui ont été servies honte et frustration, il n’y aura plus d’autre alternative que de suivre le chemin de la dignité et de l’honneur. Les jours à venir nous situeront. Ce sera la dislocation du RHDP que les plus visionnaires avaient vu venir depuis des années. Puisque le système le préparait et le programmait avec une inconscience inouïe.
A lundi, si Dieu le veut.
D.K.Z.
Le Président Henri Konan Bédié, président du PDCI-RDA dont l’Appel historique de Daoukro (Septembre 2014) a permis à M. Ouattara d’avoir un second mandat sans coup férir, devra, à son tour, devant l’appétit, sinon la gourmandise du clan qui grandissait en mangeant, faire les frais de l’inélégance de la parole non tenue de son "frère cadet" Alassane Ouattara. La phrase « … Ensuite, aboutir à un parti unifié, PDCI-RDR, pour gouverner la Côte d’Ivoire, étant entendu que ces deux partis sauront établir entre eux, l’alternance au pouvoir dès 2020… », contenue dans l’Appel de Daoukro, a très vite été réécrite par les laboratoires de l’autre pour donner « Ce sera le meilleur d’entre-nous qui me succèdera ». Sans que personne ne dise quels sont les critères qui entrent en compte pour la désignation de ce meilleur. M. Ouattara qui devra faire la passe est le seul à savoir qui, à ses yeux, est le meilleur. Dans la foulée, doit être mis en place, à quelque deux ans de la fin de son mandat, le parti unifié qui sonne comme un club de soutien au clan, mais qui devra phagocyter tous les autres partis qui auront le malheur d’y adhérer. Le Président du PDCI-RDA, sentant le traquenard, a, avec sagesse, demandé à son parti de se retirer de ce gouffre idéologique, et l’écrasante majorité de ses fidèles s militants l’ont suivi dans le combat pour non seulement sauvegarder le parti créé par Felix Houphouët-Boigny, mais aussi et surtout pour sauver la Côte d’Ivoire de la dérive totalitaire orchestrée et transformée par le régime du RHDP unifié en mode de gouvernance. Figure emblématique de l’opposition à l’instauration de la tyrannie du clan, le Président Henri Konan Bédié a réussi à fédérer les forces vives de la nation autour de lui en vue de la mère des batailles : Mettre fin au diktat du RHDP unifié à l’issue de l’élection présidentielle de 2020 et réconcilier tous les Ivoiriens.
Le RDR, parti que présidait M. Ouattara, est, de facto, le parti central du RHDP unifié. Même si devant les cameras, ce parti fait mine d’être unanime, en interne, le séisme gronde. Parce que tous ne partagent pas cette façon antidémocratique de gérer les affaires de la Nation. Des centaines de milliers de mécontents du système "restaurant-tabourets", très peu sont ceux qui sont jusque-là assez courageux pour afficher leur "NON". Marcel Amon Tanoh, membre créateur du RDR, membre de la haute direction du RHDP, ex-directeur de cabinet du président de la République, ex-ministre des Affaires Etrangères qui a de plus en plus du mal à supporter la marche bancale de la République et les allures dictatoriales du régime plein de suffisance et de mépris, a franchi, le jeudi 19 mars, le rubicond en annonçant : « … En tant qu’homme public ayant assumé de nombreuses responsabilités au service de mon pays, je me dois de m’adresser à vous directement, pour vous informer de ma démission du gouvernement… ». Et tout indique qu’il n’est pas seul. Il a agi en devancier d’un important groupe d’indignés, de frustrés, de déçus qui ne demandent qu’un catalyseur prenne les devants pour enfin se libérer.
Pour sa part, Albert Toikeusse Mabri, président de l’UDPCI, 2ème vice-président du RHDP, ministre de l’Enseignement supérieur, ne cache pas son amertume et son indignation d’avoir été mis devant le fait accompli. Sans avoir été consulté, il lui avait été demandé de faire allégeance à Amadou Gon Coulibaly choisi par le président Ouattara comme le candidat du RHDP unifié. Mabri revendique un parti bien implanté, puisqu’ayant des députés, des maires, des sénateurs, des conseillers régionaux et de nombreux cadres dans l’administration. D’ailleurs, l’UDPCI est le seul parti qui a entièrement adhéré au RHDP au moment où ce sont des bribes de partis (issues des dissidences suscitées) qui viennent au "restaurant". De fait, il méritait un peu plus d’égard de la part de ses alliés dans le RHDP. Mais tel ne semble pas être le cas. Face à la mise à mort de ses ambitions présidentielles par la présentation de Gon comme le candidat de Ouattara, Mabri n’avait d’autre choix que d’en tirer les conséquences et se mettre à la disposition de son parti et des Ivoiriens qui croient en lui. Et l’annonce de son départ n’est qu’une question de jours, apprend on. D’ailleurs, ses partisans ne s’en cachent plus et se disent prêts non seulement à "libérer les tabourets" au gouvernement et dans l’administration, mais aussi à quitter le parti RHDP qui ne leur aura servi que mépris et humiliation.
Dans le sillage d’Amon Tanoh Marcel (ATM) et d’Albert Toikeusse Mabri (ATM) seront, sans doute, des dizaines, voire des centaines de cadres du RDR, de l’UDPCI, mais aussi des ministres, des Directeurs généraux, des présidents de Conseils d’Administration, des élus issus du PDCI-RDA qui auront vu leurs rêves s’envoler avec la désignation d’Amadou Gon Coulibaly comme le dauphin de Ouattara à la présidentielle de 2020. Ainsi, ces cadres à qui ont été servies honte et frustration, il n’y aura plus d’autre alternative que de suivre le chemin de la dignité et de l’honneur. Les jours à venir nous situeront. Ce sera la dislocation du RHDP que les plus visionnaires avaient vu venir depuis des années. Puisque le système le préparait et le programmait avec une inconscience inouïe.
A lundi, si Dieu le veut.
D.K.Z.