La Côte d’Ivoire, à l’instar des autres pays du monde, célèbre aujourd’hui 03 mai la journée internationale de la liberté de la presse.
Comme chaque année, cette journée nous permet, nous acteurs des médias, de marquer un arrêt pour poser un diagnostic de l’exercice de notre métier dans notre pays. En d’autres termes, nous faisons le bilan de l’exercice du journalisme pour l’année précédente et traçons les sillons d’une meilleure collaboration avec les pouvoirs publics pour l’année suivante.
Les journalistes exerçant en Côte d’Ivoire ont-ils pratiqué leur métier sans inquiétude en 2019 ? Reporter sans frontière qui est notre baromètre, à travers son classement 2020, estime que la Côte d’Ivoire a fait mieux en matière de la liberté de la presse que l’année dernière. Ce qui lui a valu le gain de trois (3) places, passant ainsi de la 71 ème place en 2019 à la 68 ème cette année.
Pour l’intersyndicale cette performance résulterait seulement des faits suivants.
A savoir :
- La mise en puissance de la société de télédiffusion qui permet le rayonnement des nouvelles chaines de télévision
- L’effectivité de la libéralisation de l’espace audiovisuelle avec la naissance de nouvelles chaines de télévision
Le gouvernent ivoirien pendant l’avènement du Corona Virus a offert aux acteurs des médias, comme tous les acteurs des autres secteurs d’activités, non seulement des matériels de protection mais aussi une somme de deux cent millions (200 000 000) de francs CFA leur a été promise pour leur permettre de souffler économiquement.
A cela, il faut ajouter la prise en compte des entreprises médias dans le soutien financier de 150 milliards de francs CFA de l’Etat aux Petites et Moyennes Entreprise (PME).
L’Intersyndicale du secteur des médias de Côte d’Ivoire, attachée à la défense des droits des travailleurs en Côte d’Ivoire, estime que ces efforts sont la face visible de l’Iceberg. Car les entraves à la liberté de la presse subsistent encore dans ce pays.
1- La suspension de la subvention à l’impression :
En 2019, l’Etat de Côte d’Ivoire a suspendu la subvention à l’impression de 800 millions de FCFA qu’il a préféré allouer, à la société de messagerie Edipresse qui n’est d’ailleurs éligible aux soutiens du FSDP
2- L’interpellation des journalistes. En dépit de la loi N° 2017-867 du 27 décembre 2017 portant régime juridique de la presse qui réaffirme la suppression de la peine privative de liberté pour les journalistes quant aux délits de presse, le procureur de la République trouve un moyen pour contourner cette législation. Il fait interpeller régulièrement les journalistes, les fait soumettre à de longs interrogatoires d’une journée par la gendarmerie avant leur déferrement devant son parquet. Après quoi, ils sont mis plus tard à la disposition d’un juge qui inflige à leurs entreprises de fortes amendes pécuniaires
3- Des amendes peines pécuniaires à caractère asphyxiant pour les entreprises: Les fortes peines pécuniaires infligées aux entreprises de presse par les juges sont de nature à les asphyxier économiquement, étant entendu que ces entreprises croulent déjà sous le poids des difficultés financières
4- Les agressions des journalistes par des hommes politiques : des journalistes sont conspués, chassés ou parfois agressés physiquement sur des lieux de manifestations organisées par des hommes politiques, estimant que le traitement de l’information par les médias de ces journalistes, n’est pas en leur faveur : Cas des journalistes de la RTI à Yopougon lors d’une manifestation du FPI tendance GOR)
5- Chômage technique et/ou licenciement pour motif économique. Avec l’avènement du COVIS 19 des entreprises de presse ont mis une partie de leurs travailleurs au chomage technique. Mais plus grave, la quasi-totalité des entreprises opérant dans le secteur des médias menacent de prendre une mesure de licenciement pour motif économique ;
Au regarde de ce qui précède et en vue de la pratique de: « « le journalisme sans crainte ni complaisance », conformément au thème de la journée internationale de la presse de cette année,
L’Intersyndicale du secteur des médias en Côte d’Ivoire :
1- Rappelle au procureur de la République et au Commandant supérieur de la gendarmerie que l’objectif du séminaire organisé à Grand Bassam les 04, 05 et 6 juillet dernier par l’ISMCI est d’instaurer un dialogue permanent entre les hommes des médias, les forces de l’ordre et les magistrats.
Par conséquent, l’ISMCI les exhorte à mettre fin à l’interpellation des journalistes, aux auditions inutilement longues et aux fortes peines pécuniaires pour les entreprises.
2- Demande à l’Etat de :
- Mettre fin au financement sur les fonds du FSDP des entreprises non éligibles au soutien de cette structure
- Rétablir la subvention à l’impression en faveur des entreprises de presse et des organisations professionnelles pour leur meilleur fonctionnement
- Accorder à la Société de Télédiffusion des moyens conséquents pour son meilleur fonctionnement
- Régler la question d’avancement de la RTI qui, depuis 2015 est pendante
- Veiller à la sécurité des journalistes et des entreprises des médias pendant la période électorale à venir
- Accorder une prime spéciale aux journalistes qui sont sur le même front que les soldats et personnels de la santé.
Vive la liberté de la presse pour que vive la démocratie en Côte d’Ivoire
Fait à Abidjan, le 03 mai 2020
Pour l’ISMCI
Le Porte-Parole
Sam Wakouboue
Comme chaque année, cette journée nous permet, nous acteurs des médias, de marquer un arrêt pour poser un diagnostic de l’exercice de notre métier dans notre pays. En d’autres termes, nous faisons le bilan de l’exercice du journalisme pour l’année précédente et traçons les sillons d’une meilleure collaboration avec les pouvoirs publics pour l’année suivante.
Les journalistes exerçant en Côte d’Ivoire ont-ils pratiqué leur métier sans inquiétude en 2019 ? Reporter sans frontière qui est notre baromètre, à travers son classement 2020, estime que la Côte d’Ivoire a fait mieux en matière de la liberté de la presse que l’année dernière. Ce qui lui a valu le gain de trois (3) places, passant ainsi de la 71 ème place en 2019 à la 68 ème cette année.
Pour l’intersyndicale cette performance résulterait seulement des faits suivants.
A savoir :
- La mise en puissance de la société de télédiffusion qui permet le rayonnement des nouvelles chaines de télévision
- L’effectivité de la libéralisation de l’espace audiovisuelle avec la naissance de nouvelles chaines de télévision
Le gouvernent ivoirien pendant l’avènement du Corona Virus a offert aux acteurs des médias, comme tous les acteurs des autres secteurs d’activités, non seulement des matériels de protection mais aussi une somme de deux cent millions (200 000 000) de francs CFA leur a été promise pour leur permettre de souffler économiquement.
A cela, il faut ajouter la prise en compte des entreprises médias dans le soutien financier de 150 milliards de francs CFA de l’Etat aux Petites et Moyennes Entreprise (PME).
L’Intersyndicale du secteur des médias de Côte d’Ivoire, attachée à la défense des droits des travailleurs en Côte d’Ivoire, estime que ces efforts sont la face visible de l’Iceberg. Car les entraves à la liberté de la presse subsistent encore dans ce pays.
1- La suspension de la subvention à l’impression :
En 2019, l’Etat de Côte d’Ivoire a suspendu la subvention à l’impression de 800 millions de FCFA qu’il a préféré allouer, à la société de messagerie Edipresse qui n’est d’ailleurs éligible aux soutiens du FSDP
2- L’interpellation des journalistes. En dépit de la loi N° 2017-867 du 27 décembre 2017 portant régime juridique de la presse qui réaffirme la suppression de la peine privative de liberté pour les journalistes quant aux délits de presse, le procureur de la République trouve un moyen pour contourner cette législation. Il fait interpeller régulièrement les journalistes, les fait soumettre à de longs interrogatoires d’une journée par la gendarmerie avant leur déferrement devant son parquet. Après quoi, ils sont mis plus tard à la disposition d’un juge qui inflige à leurs entreprises de fortes amendes pécuniaires
3- Des amendes peines pécuniaires à caractère asphyxiant pour les entreprises: Les fortes peines pécuniaires infligées aux entreprises de presse par les juges sont de nature à les asphyxier économiquement, étant entendu que ces entreprises croulent déjà sous le poids des difficultés financières
4- Les agressions des journalistes par des hommes politiques : des journalistes sont conspués, chassés ou parfois agressés physiquement sur des lieux de manifestations organisées par des hommes politiques, estimant que le traitement de l’information par les médias de ces journalistes, n’est pas en leur faveur : Cas des journalistes de la RTI à Yopougon lors d’une manifestation du FPI tendance GOR)
5- Chômage technique et/ou licenciement pour motif économique. Avec l’avènement du COVIS 19 des entreprises de presse ont mis une partie de leurs travailleurs au chomage technique. Mais plus grave, la quasi-totalité des entreprises opérant dans le secteur des médias menacent de prendre une mesure de licenciement pour motif économique ;
Au regarde de ce qui précède et en vue de la pratique de: « « le journalisme sans crainte ni complaisance », conformément au thème de la journée internationale de la presse de cette année,
L’Intersyndicale du secteur des médias en Côte d’Ivoire :
1- Rappelle au procureur de la République et au Commandant supérieur de la gendarmerie que l’objectif du séminaire organisé à Grand Bassam les 04, 05 et 6 juillet dernier par l’ISMCI est d’instaurer un dialogue permanent entre les hommes des médias, les forces de l’ordre et les magistrats.
Par conséquent, l’ISMCI les exhorte à mettre fin à l’interpellation des journalistes, aux auditions inutilement longues et aux fortes peines pécuniaires pour les entreprises.
2- Demande à l’Etat de :
- Mettre fin au financement sur les fonds du FSDP des entreprises non éligibles au soutien de cette structure
- Rétablir la subvention à l’impression en faveur des entreprises de presse et des organisations professionnelles pour leur meilleur fonctionnement
- Accorder à la Société de Télédiffusion des moyens conséquents pour son meilleur fonctionnement
- Régler la question d’avancement de la RTI qui, depuis 2015 est pendante
- Veiller à la sécurité des journalistes et des entreprises des médias pendant la période électorale à venir
- Accorder une prime spéciale aux journalistes qui sont sur le même front que les soldats et personnels de la santé.
Vive la liberté de la presse pour que vive la démocratie en Côte d’Ivoire
Fait à Abidjan, le 03 mai 2020
Pour l’ISMCI
Le Porte-Parole
Sam Wakouboue