Bouna- Une délégation forte d'une quarantaine de personnes décollera de Bouna pour Korhogo où se tiendront, vendredi 17 juillet 2020, les obsèques du Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, eu égard à l'alliance interethnique entre les deux peuples, a révélé le mercredi 15 juillet, le chef de la communauté Lobi de Bouna, Bensaré Hien.
''La communauté Lobi va donc au cours de ses obsèques matérialiser cette alliance solide à travers des actes et montrer toute sa compassion à ce brave peuple Senoufo qui a perdu un illustre fils", a indiqué le Hien, soulignant que le décès d'Amadou Gon Coulibaly est la perte un allié, un fils et un grand cadre de la nation.
Le chef de la communauté Lobi de Bouna a expliqué que cette alliance interethnique, vieille de plusieurs siècles, existe entre les peuples Lobi et Senoufo. Il a fait savoir qu'elle a été scellée par les ancêtres des deux peuples depuis le Burkina Faso vers le 17e siècle. Ainsi l'un des deux peuples a été le protecteur de l'autre lors des guerres tribales.
Et c'est depuis ces instants que ce pacte a été signé entre les deux peuples qui vivent en parfaite cohabitation. ''Dans la région du Bounkani, il n'y a jamais eu de conflits entre Lobi et Senoufo, au contraire c'est plutôt le brassage culturel, le métissage lié aux mariages entre les fils et les filles de ces communautés", a précisé le chef Bensaré.
De nombreux mariages Lobi-Senoufo dans la région du Bounkani
La région du Bounkani enregistre de nombreux couples ''exogamiques" issus des deux peuples. Ces couples bien que chrétiens ou musulmans mènent une vie agréable et arrivent à surpasser les querelles conjugales, en privilégiant l'alliance interethnique. Parmi ces derniers, l'on note le couple Yéo.
Yéo Sekou, Senoufo de Karakoro, vit maritalement avec Palé Marie, Lobi de Ondefidouo. Leur rencontre remonte à 1990 à Bouna. Cette union conjugale vieille de 30 ans a donné vie à cinq enfants. '' Nous, on a toujours plaisanté, on ne sait pas faire palabre", a-t-il souligné, avant d'évoquer quelques similitudes entre les deux peuples.
Des similitudes entre Lobi et Senoufo
Il existe des similitudes dans la pratique des us et coutumes des deux peuples à divers niveaux. Mais les plus communs demeurent les prénoms et les rites funéraires. En ce qui concerne les prénoms en pays Lobi, l'aîné mâle est appelé Sié, le deuxième Sansan, suivi de Ollo, Kpekpe et Toho le cinquième fils. Cet ordre est sensiblement le même en pays Senoufo où l'aîné mâle est Zié, le deuxième Zana, suivi de N'golo, Bêh et Tô le cinquième. L'initiation en pays Lobi est le Djoro et en pays Senoufo le Poro.
Pour ce qui est des rites funéraires les deux peuples ont en commun l'exécution du balafon comme instrument lors des jours de deuil et le jet des cauris, une pratique de plus en plus abandonnée du fait du modernisme. Les cauris étaient autrefois considérés comme moyen d'échange. Pendant le jeu du balafon, on le lançait à l'endroit de la famille éplorée, pour qu'elle en ramasse pour faire face aux charges liées à l'organisation des funérailles.
Le jeu des alliances entre Lobi et Senoufo en temps de deuil
Lorsqu'un Senoufo décède, il appartient à tout Lobi de pratiquer le jeu d'alliance. Cependant, c'est aux femmes Lobi initiées au Djoro de le pratiquer avec plus d'envergure. Elles se rendent au domicile du défunt, torse nu avec un cache-sexe qui est un pagne appelé ''Kogno", ceinturé de botte de feuilles d'arbres.
C'est dans cet accoutrement qu'elles débarquent à son domicile avec des pistaches et du poisson de préférence le silure, car ce poisson est d'une grande valeur en pays Lobi. Avec d'autres ingrédients, elles vont préparer un plat de ''Kabato" accompagné de bière locale le "Tchapalo" et l'imposer au défunt qui, pour elles, n'est toujours pas mort.
Et comme elles ne le verront pas, elles vont exiger aux parents du défunt des cauris, de l'argent des bœufs, etc, pour réparer ce tort. D'autres actions postérieures seront menées notamment au cimetière où un ''laisser-passer" devra être versé pour l'inhumation du corps.
Décédé le 08 juillet, à Abidjan, la dépouille de l'ex-Premier ministre Amadou Gon Coulibaly est arrivé ce 15 juillet dans ville natale de Korhogo où il sera inhumé le vendredi.
A Abidjan, il a reçu mardi les hommages de la Nation en présence du président de la République, Alassane Ouattara et ceux de son parti, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP). Une prière pour le repos de son âme a été dite à la grande mosquée de la Riviera, à Cocody.
on/fmo
''La communauté Lobi va donc au cours de ses obsèques matérialiser cette alliance solide à travers des actes et montrer toute sa compassion à ce brave peuple Senoufo qui a perdu un illustre fils", a indiqué le Hien, soulignant que le décès d'Amadou Gon Coulibaly est la perte un allié, un fils et un grand cadre de la nation.
Le chef de la communauté Lobi de Bouna a expliqué que cette alliance interethnique, vieille de plusieurs siècles, existe entre les peuples Lobi et Senoufo. Il a fait savoir qu'elle a été scellée par les ancêtres des deux peuples depuis le Burkina Faso vers le 17e siècle. Ainsi l'un des deux peuples a été le protecteur de l'autre lors des guerres tribales.
Et c'est depuis ces instants que ce pacte a été signé entre les deux peuples qui vivent en parfaite cohabitation. ''Dans la région du Bounkani, il n'y a jamais eu de conflits entre Lobi et Senoufo, au contraire c'est plutôt le brassage culturel, le métissage lié aux mariages entre les fils et les filles de ces communautés", a précisé le chef Bensaré.
De nombreux mariages Lobi-Senoufo dans la région du Bounkani
La région du Bounkani enregistre de nombreux couples ''exogamiques" issus des deux peuples. Ces couples bien que chrétiens ou musulmans mènent une vie agréable et arrivent à surpasser les querelles conjugales, en privilégiant l'alliance interethnique. Parmi ces derniers, l'on note le couple Yéo.
Yéo Sekou, Senoufo de Karakoro, vit maritalement avec Palé Marie, Lobi de Ondefidouo. Leur rencontre remonte à 1990 à Bouna. Cette union conjugale vieille de 30 ans a donné vie à cinq enfants. '' Nous, on a toujours plaisanté, on ne sait pas faire palabre", a-t-il souligné, avant d'évoquer quelques similitudes entre les deux peuples.
Des similitudes entre Lobi et Senoufo
Il existe des similitudes dans la pratique des us et coutumes des deux peuples à divers niveaux. Mais les plus communs demeurent les prénoms et les rites funéraires. En ce qui concerne les prénoms en pays Lobi, l'aîné mâle est appelé Sié, le deuxième Sansan, suivi de Ollo, Kpekpe et Toho le cinquième fils. Cet ordre est sensiblement le même en pays Senoufo où l'aîné mâle est Zié, le deuxième Zana, suivi de N'golo, Bêh et Tô le cinquième. L'initiation en pays Lobi est le Djoro et en pays Senoufo le Poro.
Pour ce qui est des rites funéraires les deux peuples ont en commun l'exécution du balafon comme instrument lors des jours de deuil et le jet des cauris, une pratique de plus en plus abandonnée du fait du modernisme. Les cauris étaient autrefois considérés comme moyen d'échange. Pendant le jeu du balafon, on le lançait à l'endroit de la famille éplorée, pour qu'elle en ramasse pour faire face aux charges liées à l'organisation des funérailles.
Le jeu des alliances entre Lobi et Senoufo en temps de deuil
Lorsqu'un Senoufo décède, il appartient à tout Lobi de pratiquer le jeu d'alliance. Cependant, c'est aux femmes Lobi initiées au Djoro de le pratiquer avec plus d'envergure. Elles se rendent au domicile du défunt, torse nu avec un cache-sexe qui est un pagne appelé ''Kogno", ceinturé de botte de feuilles d'arbres.
C'est dans cet accoutrement qu'elles débarquent à son domicile avec des pistaches et du poisson de préférence le silure, car ce poisson est d'une grande valeur en pays Lobi. Avec d'autres ingrédients, elles vont préparer un plat de ''Kabato" accompagné de bière locale le "Tchapalo" et l'imposer au défunt qui, pour elles, n'est toujours pas mort.
Et comme elles ne le verront pas, elles vont exiger aux parents du défunt des cauris, de l'argent des bœufs, etc, pour réparer ce tort. D'autres actions postérieures seront menées notamment au cimetière où un ''laisser-passer" devra être versé pour l'inhumation du corps.
Décédé le 08 juillet, à Abidjan, la dépouille de l'ex-Premier ministre Amadou Gon Coulibaly est arrivé ce 15 juillet dans ville natale de Korhogo où il sera inhumé le vendredi.
A Abidjan, il a reçu mardi les hommages de la Nation en présence du président de la République, Alassane Ouattara et ceux de son parti, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP). Une prière pour le repos de son âme a été dite à la grande mosquée de la Riviera, à Cocody.
on/fmo