La grand’messe de l’opposition pour dire non au 3ème mandat d’Alassane Ouattara se tient, ce matin, au stade Félix Houphouët-Boigny. Les organisateurs ont appelé à une mobilisation extraordinaire pour démontrer que le peuple rejette ce 3ème mandat du président sortant. Si la cuvette du stade baptisé du nom du premier président de la Côte d’Ivoire peut accueillir au bas chiffre 55 000 places, la pelouse, elle, peut en faire davantage. C’est pourquoi, Kamagaté Brahima, co-président du comité d’organisation, a déclaré que cet espace est réservé aux jeunes qui doivent le remplir avec plus de 100 000 personnes. Pour lui, l’on ne devrait pas voir une seule herbe de gazon mais plutôt des cheveux, des casquettes, des visières, des chapeaux tant les jeunes doivent être présents à cet endroit. Que dire du dehors ? Les alentours du stade devraient, en principe, regorger de foules de milliers de militants des partis de l’opposition. Ces derniers qui, on s’en doute, n’auraient pas eu de places à l’intérieur, auront-ils droit à des écrans géants dans les ruelles proches du lieu de l’événement ? Certainement que le comité d’organisation y a pensé. Mais quel est le sens réel de ce giga rassemblement de l’opposition ? A l’analyse, les différentes plateformes de l’opposition et leurs leaders veulent passer un message à Alassane Ouattara et à la communauté internationale. En effet, au président Alassane Ouattara, l’opposition veut encore et encore réclamer le dialogue pour résorber tous les problèmes qui plombent le processus démocratique. Elle veut revenir aux fondamentaux du père fondateur, le président Félix Houphouët-Boigny qui a prôné, de tout temps, le dialogue et pour qui ce principe « est l’arme des forts ». L’opposition veut ainsi laver le linge sale en famille, c’est-à-dire à l’ivoirienne à travers le dialogue qui doit faire partie de l’Adn de tous, après le décès du président Houphouët-Boigny, tant l’apôtre de la paix l’a enseigné à ses disciples. A vingt jours de la présidentielle, tout est encore possible, selon l’opposition. Aussi, souhaite-t-elle que le parti au pouvoir s’engage dans cette dynamique du dialogue. A la communauté internationale, les partis qui ne sont pas au pouvoir veulent démontrer qu’ils sont nombreux à dire non à ce qu’ils dénoncent. Mais mieux, ils veulent prendre la communauté internationale à témoin et souhaiter qu’elle s’engage plus qu’elle ne l’a fait pour aider les autorités ivoiriennes à emprunter le chemin qui va consolider tous les acquis et la réconciliation nationale.
M.K.
M.K.