L’édition de 2020 de la journée nationale de la paix intervient à un moment où, à la croisée des chemins, le pays s’enfonce dans une autre crise postélectorale profonde ; à un moment où on entend de toutes les régions, le chant de la mort, à un moment où se déploie la violence émergente et où, des Ivoiriens jouent au ballon avec la tête séparée de son corps, d’un autre ivoirien. A un moment où « la paix » a cessé d’être « un comportement » : et moi, j’accuse !
Les fondements de la paix dans notre pays.
L’hymne national de Côte d’Ivoire inscrit « la paix » comme la voie suprême par laquelle les patriotes ivoiriens ont « ramené la liberté », l’indépendance. C’est pourquoi, le peuple a élevé la paix au rang de « seconde religion ». C’est pourquoi, « unis dans la foi nouvelle », les enfants d’Eburnie chantent la Côte d’Ivoire comme le « pays de l’hospitalité » ; « la patrie de la vraie fraternité » et la proposent comme « un modèle d’espérance ». Et c’est pourquoi le premier président de la Côte d’Ivoire prescrit que « La paix n’est pas un vain mot, mais un comportement ».
Une journée nationale de la paix a même été décrétée par l’UNESCO pour les 15 novembre de chaque année. Comme c’est le cas pour les évènements de grande importance, la journée nationale est destinée à célébrer la paix, dresser le bilan chaque année, et surtout, produire des actes de mémoire qui magnifient les valeurs de paix et de cohésion sociale.
Ce fondement a permis de forger « l’Ivoirien » dont la caractéristique principale ramène à la joie, à la non-violence et théoriquement, à la paix. De 1960 à 1989, les Ivoiriens ont vécu ensemble. Ceux du nord en particulier étaient dans le sud, l’est, l’ouest et au centre, aussi bien dans les villes que dans les villages ; où ils disposent de campements à eux, des « Dioulabougou ».
Hélas depuis 1990, L’harmonie au niveau national, la solidarité, ciment du vivre ensemble et la cohésion nationale, sont rompues, brisées. La violence s’est installée entre les Ivoiriens, des Ivoiriens de type particulier, des dirigeants de type nouveau, capables de tuer d’autres Ivoiriens ont vu le jour.
Quand la violence s’installe en Côte d’Ivoire
C’est à partir de l’année 1990 que l’homme venu du FMI, pour mettre en œuvre les Plans d’Ajustement Structurels (PAS), est entré par effraction dans la politique ivoirienne, et s’est inscrit sur la liste des héritiers politiques d’Houphouët-Boigny. De l’avis de beaucoup, il a suffi qu’il déclare sur les antennes de RFI : « On ne veut pas que je sois candidat parce que je suis du nord et musulman », pour que des frères du nord et des musulmans soient séduits.
Désormais homme politique, sa première action est une tentative de coup d’Etat. Le premier ministre d’alors s’est opposé à la mise en œuvre de la constitution de 1960, et a voulu, contre l’ordre constitutionnel, succéder à Houphouët-Boigny, rappelé à Dieu en 1993.
Se prétendant héritier, il a montré particulièrement qu’il n’est ni légaliste ni patient. Il est de ceux qui refusent d’« attendre la fin du mandat », avant d’accéder au pouvoir. Il a promis et réussi à rendre « le pays ingouvernable ». C’est ainsi qu’intervient, sans surprise, le coup d’Etat de 1999.
La Côte d’Ivoire est donc ingouvernable lorsque Laurent Gbagbo accède au pouvoir d’Etat en 2000. Il consent d’énormes efforts, pour ramener les deux « héritiers » en Côte d’Ivoire, et réussit à les mettre sur une même table de discussions. Hélas, ses efforts seront vains, parce que la violence avait, depuis, gangréné la Côte d’Ivoire.
« La paix » est désormais « un vain mot ».
Le 19 septembre 2002, le régime de Laurent Gbagbo est victime d’une tentative de coup d’Etat. Ayant échoué, après avoir tué plusieurs personnalités civiles et militaires, les auteurs de la tentative se retirent sur la ville de Bouaké et se constituent en rébellion. Les auteurs : des déserteurs, des chasseurs traditionnels, des repris de justice, des anciens prisonniers, des mercenaires, des gens de petits métiers se réclamant d’Alassane Dramane Ouattara, selon leurs chefs. La rébellion, dont les auteurs sont quasiment du nord, opère brutalement et définitivement la descente de la Côte d’Ivoire dans le cycle interminable de la violence. Un type particulier d’Ivoirien et de dirigeant surgit dans le paysage sociopolitique de notre pays. Il est sans cœur. Il n’a ni peur de verser le sang, ni crainte de découper à la machette ou de tuer au fusil d’autres ivoiriens. C’est avec ce type d’Ivoirien que la rébellion s’en prend aux biens publics et privés : aux banques, aux écoles, aux entreprises, à l’état civil, aux casernes, aux hôpitaux, mais aussi aux hommes.
Les Ivoiriens issus des autres régions sont particulièrement visés au nord : des travailleurs de l’Etat aux chômeurs en passant par les enfants. Avec ces Ivoiriens nouveaux, la fraternité, la solidarité, le sentiment d’appartenir au même pays disparaissent et « la paix » devient « un vain mot ».
Des civils entassés dans des containers brûlent au soleil, des gendarmes tués en masse sont précipités dans des fosses communes. Pour ces Ivoiriens de type nouveau, tuer est plus fort que l’amour pour l’autre. Même dans les autres régions où ils ont été reçus par hospitalité, où ils séjournent depuis belle lurette, où ils ont installé des campements, où ils disposent des portions de terre, ces nouveaux Ivoiriens se transforment drastiquement en ennemis, et se retournent contre ceux qui les ont accueillis.
A l’ouest et au sud en particulier, les massacres ne font point de quartier. Les exemples de Duekoué carrefour, Guitrozon et du camp des réfugiés de Nahibli, dans la région Wè, donnent froid dans le dos. Près de 1000 personnes sont précipitées dans les bras de la mort.
La paix est davantage « un vain mot ». Alors que le président Laurent Gbagbo partage le pouvoir avec l’opposition (y compris le RDR), multiplie les concessions en faveur de la paix, la présidentielle 2010 espérée pour une sortie définitive de la crise se termine dans la guerre. Car pendant que Laurent Gbagbo préconise le recomptage, au second tour, Alassane Dramane Ouattara engage les rebelles, la France, l’ONU, l’UE dans la guerre.
La France et les autres contribuent à la violence
La Côte d’Ivoire, qui a promis au monde entier d’être « un modèle d’espérance et d’hospitalité » devient un théâtre de sang et bascule dans la violence ciblée contre elle. Alassane Dramane Ouattara ordonne une croisade des rebelles depuis l’intérieur du pays jusqu’à Abidjan, « pour chasser Gbagbo du pouvoir ». Le long de leur croisade, Soro et ses « chiens » de guerre sèment ruines, déchirures, désolations et morts. Dans ce jeu de rôle, chaque organisme fait sa part. L’institution européenne (UE) ordonne un boycott des médicaments pour la destination Côte d’Ivoire avec ce que cela implique comme pertes en vies humaines. L’ONU, elle, convoie les rebelles sur les lieux stratégiques et se bat à leurs côtés en tuant des Ivoiriens pour le compte de la rébellion. Elle se substitue même au Conseil constitutionnel pour déclarer le candidat du RDR, vainqueur de la présidentielle.
Et la France des Droits de l’Homme donc ? Sur ordre express de son président Nicolas Sarkozy, l’armée de la 5è puissance militaire au monde entre directement en guerre contre la Côte d’Ivoire et se bat ouvertement aux côtés de la rébellion.
Pour mémoire, la France avait tiré, en 2004, sur les ivoiriens constitués en bouclier humain pour Laurent Gbagbo, à partir des chars et avions de guerre. Elle remet ça en 2011 en tirant pendant plus de 10 jours, sur la résidence du président élu. Ayant réussi à remettre Laurent Gbagbo, à la rébellion, elle installe Alassane Dramane Ouattara.
La paix face à la démesure
Démesure ! Une fois installé, Monsieur Alassane Dramane Ouattara déporte Laurent Gbagbo et tous ses collaborateurs dans les prisons dans le nord de la Côte d’Ivoire. Et pendant que ses collaborateurs croupissent dans les prisons du nord, séquestrés par des cadres du nord, Laurent Gbagbo, lui, est déporté dans la prison de la Haye.
Pour la première fois, ce dirigeant de type nouveau déporte un Ivoirien dans une prison dans un autre pays. Comme s’il voulait déconstruire la paix, la cohésion sociale, le président du RDR crée une dictature alimentée par la haine et la violence.
Démesure encore ! Pendant que tous les pro-Gbagbo sont torturés dans des lieux secrets, arrêtés et écroués de façon arbitraire, contraints à l’exil, spoliés de leurs biens et avoirs, Monsieur Alassane Dramane Ouattara chante la paix et met sur pied la Commission Dialogue Vérité et Réconciliation (CDVR).
La paix face à la démesure. La CDVR indemnise, de façon discriminatoire, les victimes de la crise postélectorale. On déplore « le rattrapage ethnique » même devant l’administration judiciaire. « La justice des vainqueurs » rend davantage difficiles les chances d’une justice crédible. Seul « le camp Gbagbo » est poursuivi, alors que les résultats d’une enquête nationale, initiée par le régime lui-même établissent des responsabilités dans les deux camps. Il règne un régime de terreur et les manifestations publiques se terminent dans le sang. La terreur est, manifestement, la stratégie pour soumettre le peuple de Côte d’Ivoire. C’est dans cette perspective que le régime du RDR utilise les "microbes", les miliciens, les mercenaires et autres supplétifs, depuis que le peuple a décidé de dire non au 3è mandat d’Alassane Dramane Ouattara. Ces Ivoiriens de type particulier capables de donner facilement la mort à un autre ivoirien sont abondamment utilisés ces derniers temps.
Justement ce 15 novembre 2020, journée dédiée à la paix, tombe pile dans la violence. La Côte d’Ivoire compte encore et toujours des morts parmi ses enfants tués par ces Ivoiriens de type nouveau, capables de donner la mort à un autre ivoirien. Il a fallu que le peuple dise non, à la violation de la constitution du 8 novembre 2016, pour que ces dirigeants de type nouveau procèdent à des arrestations massives, à des tueries. En moins de deux mois, on dénombre des centaines d’arrestations et des morts tués à balles réelles, sans compter les déplacés et les exilés. Comme si cela ne suffisait pas, ce même pouvoir a encadré et jeté contre les manifestants aux mains nues des contre-manifestants armés de machettes, de gourdins et de fusils de guerre. Ces Ivoiriens de type nouveau ont découpé à la machette, séparé des têtes de leur corps, brûlé vif, tué aux fusils dans les localités de Bonoua, Daoukro, Gagnoa, M’Batto, Bongouanou, Toumodi (...).
Mais depuis l’avènement du pouvoir RHDP, le pays est coutumier d’une barbarie inédite, des atteintes aux libertés publiques et aux droits de l’Homme. Depuis 10 ans, des Ivoiriens civils et militaires croupissent dans les prisons, d’autres sont contraints à l’exil, d’autres encore sont empêchés d’accès à leur propre pays, sans compter ceux qui ont trouvé la mort dans les prisons et en exil.
J’accuse le régime RHDP d’avoir introduit la violence en Côte d’Ivoire ;
J’accuse le régime RHDP d’avoir créé un Ivoirien de type nouveau, capable de tuer un autre Ivoirien ;
J’accuse le régime incarné par Alassane Dramane Ouattara, d’être seul responsable des morts en Côte d’Ivoire ;
J’accuse Alassane Dramane Ouattara d’avoir transformé la Côte d’Ivoire en un pays de violence où « la paix » est désormais « un vain mot » !
J’accuse !!!!
Abidjan, le 19 Novembre 2020
Honorable Marie-Odette Lorougnon
Ancien Député d’Attécoubé
Vice-Présidente du FPI
Les fondements de la paix dans notre pays.
L’hymne national de Côte d’Ivoire inscrit « la paix » comme la voie suprême par laquelle les patriotes ivoiriens ont « ramené la liberté », l’indépendance. C’est pourquoi, le peuple a élevé la paix au rang de « seconde religion ». C’est pourquoi, « unis dans la foi nouvelle », les enfants d’Eburnie chantent la Côte d’Ivoire comme le « pays de l’hospitalité » ; « la patrie de la vraie fraternité » et la proposent comme « un modèle d’espérance ». Et c’est pourquoi le premier président de la Côte d’Ivoire prescrit que « La paix n’est pas un vain mot, mais un comportement ».
Une journée nationale de la paix a même été décrétée par l’UNESCO pour les 15 novembre de chaque année. Comme c’est le cas pour les évènements de grande importance, la journée nationale est destinée à célébrer la paix, dresser le bilan chaque année, et surtout, produire des actes de mémoire qui magnifient les valeurs de paix et de cohésion sociale.
Ce fondement a permis de forger « l’Ivoirien » dont la caractéristique principale ramène à la joie, à la non-violence et théoriquement, à la paix. De 1960 à 1989, les Ivoiriens ont vécu ensemble. Ceux du nord en particulier étaient dans le sud, l’est, l’ouest et au centre, aussi bien dans les villes que dans les villages ; où ils disposent de campements à eux, des « Dioulabougou ».
Hélas depuis 1990, L’harmonie au niveau national, la solidarité, ciment du vivre ensemble et la cohésion nationale, sont rompues, brisées. La violence s’est installée entre les Ivoiriens, des Ivoiriens de type particulier, des dirigeants de type nouveau, capables de tuer d’autres Ivoiriens ont vu le jour.
Quand la violence s’installe en Côte d’Ivoire
C’est à partir de l’année 1990 que l’homme venu du FMI, pour mettre en œuvre les Plans d’Ajustement Structurels (PAS), est entré par effraction dans la politique ivoirienne, et s’est inscrit sur la liste des héritiers politiques d’Houphouët-Boigny. De l’avis de beaucoup, il a suffi qu’il déclare sur les antennes de RFI : « On ne veut pas que je sois candidat parce que je suis du nord et musulman », pour que des frères du nord et des musulmans soient séduits.
Désormais homme politique, sa première action est une tentative de coup d’Etat. Le premier ministre d’alors s’est opposé à la mise en œuvre de la constitution de 1960, et a voulu, contre l’ordre constitutionnel, succéder à Houphouët-Boigny, rappelé à Dieu en 1993.
Se prétendant héritier, il a montré particulièrement qu’il n’est ni légaliste ni patient. Il est de ceux qui refusent d’« attendre la fin du mandat », avant d’accéder au pouvoir. Il a promis et réussi à rendre « le pays ingouvernable ». C’est ainsi qu’intervient, sans surprise, le coup d’Etat de 1999.
La Côte d’Ivoire est donc ingouvernable lorsque Laurent Gbagbo accède au pouvoir d’Etat en 2000. Il consent d’énormes efforts, pour ramener les deux « héritiers » en Côte d’Ivoire, et réussit à les mettre sur une même table de discussions. Hélas, ses efforts seront vains, parce que la violence avait, depuis, gangréné la Côte d’Ivoire.
« La paix » est désormais « un vain mot ».
Le 19 septembre 2002, le régime de Laurent Gbagbo est victime d’une tentative de coup d’Etat. Ayant échoué, après avoir tué plusieurs personnalités civiles et militaires, les auteurs de la tentative se retirent sur la ville de Bouaké et se constituent en rébellion. Les auteurs : des déserteurs, des chasseurs traditionnels, des repris de justice, des anciens prisonniers, des mercenaires, des gens de petits métiers se réclamant d’Alassane Dramane Ouattara, selon leurs chefs. La rébellion, dont les auteurs sont quasiment du nord, opère brutalement et définitivement la descente de la Côte d’Ivoire dans le cycle interminable de la violence. Un type particulier d’Ivoirien et de dirigeant surgit dans le paysage sociopolitique de notre pays. Il est sans cœur. Il n’a ni peur de verser le sang, ni crainte de découper à la machette ou de tuer au fusil d’autres ivoiriens. C’est avec ce type d’Ivoirien que la rébellion s’en prend aux biens publics et privés : aux banques, aux écoles, aux entreprises, à l’état civil, aux casernes, aux hôpitaux, mais aussi aux hommes.
Les Ivoiriens issus des autres régions sont particulièrement visés au nord : des travailleurs de l’Etat aux chômeurs en passant par les enfants. Avec ces Ivoiriens nouveaux, la fraternité, la solidarité, le sentiment d’appartenir au même pays disparaissent et « la paix » devient « un vain mot ».
Des civils entassés dans des containers brûlent au soleil, des gendarmes tués en masse sont précipités dans des fosses communes. Pour ces Ivoiriens de type nouveau, tuer est plus fort que l’amour pour l’autre. Même dans les autres régions où ils ont été reçus par hospitalité, où ils séjournent depuis belle lurette, où ils ont installé des campements, où ils disposent des portions de terre, ces nouveaux Ivoiriens se transforment drastiquement en ennemis, et se retournent contre ceux qui les ont accueillis.
A l’ouest et au sud en particulier, les massacres ne font point de quartier. Les exemples de Duekoué carrefour, Guitrozon et du camp des réfugiés de Nahibli, dans la région Wè, donnent froid dans le dos. Près de 1000 personnes sont précipitées dans les bras de la mort.
La paix est davantage « un vain mot ». Alors que le président Laurent Gbagbo partage le pouvoir avec l’opposition (y compris le RDR), multiplie les concessions en faveur de la paix, la présidentielle 2010 espérée pour une sortie définitive de la crise se termine dans la guerre. Car pendant que Laurent Gbagbo préconise le recomptage, au second tour, Alassane Dramane Ouattara engage les rebelles, la France, l’ONU, l’UE dans la guerre.
La France et les autres contribuent à la violence
La Côte d’Ivoire, qui a promis au monde entier d’être « un modèle d’espérance et d’hospitalité » devient un théâtre de sang et bascule dans la violence ciblée contre elle. Alassane Dramane Ouattara ordonne une croisade des rebelles depuis l’intérieur du pays jusqu’à Abidjan, « pour chasser Gbagbo du pouvoir ». Le long de leur croisade, Soro et ses « chiens » de guerre sèment ruines, déchirures, désolations et morts. Dans ce jeu de rôle, chaque organisme fait sa part. L’institution européenne (UE) ordonne un boycott des médicaments pour la destination Côte d’Ivoire avec ce que cela implique comme pertes en vies humaines. L’ONU, elle, convoie les rebelles sur les lieux stratégiques et se bat à leurs côtés en tuant des Ivoiriens pour le compte de la rébellion. Elle se substitue même au Conseil constitutionnel pour déclarer le candidat du RDR, vainqueur de la présidentielle.
Et la France des Droits de l’Homme donc ? Sur ordre express de son président Nicolas Sarkozy, l’armée de la 5è puissance militaire au monde entre directement en guerre contre la Côte d’Ivoire et se bat ouvertement aux côtés de la rébellion.
Pour mémoire, la France avait tiré, en 2004, sur les ivoiriens constitués en bouclier humain pour Laurent Gbagbo, à partir des chars et avions de guerre. Elle remet ça en 2011 en tirant pendant plus de 10 jours, sur la résidence du président élu. Ayant réussi à remettre Laurent Gbagbo, à la rébellion, elle installe Alassane Dramane Ouattara.
La paix face à la démesure
Démesure ! Une fois installé, Monsieur Alassane Dramane Ouattara déporte Laurent Gbagbo et tous ses collaborateurs dans les prisons dans le nord de la Côte d’Ivoire. Et pendant que ses collaborateurs croupissent dans les prisons du nord, séquestrés par des cadres du nord, Laurent Gbagbo, lui, est déporté dans la prison de la Haye.
Pour la première fois, ce dirigeant de type nouveau déporte un Ivoirien dans une prison dans un autre pays. Comme s’il voulait déconstruire la paix, la cohésion sociale, le président du RDR crée une dictature alimentée par la haine et la violence.
Démesure encore ! Pendant que tous les pro-Gbagbo sont torturés dans des lieux secrets, arrêtés et écroués de façon arbitraire, contraints à l’exil, spoliés de leurs biens et avoirs, Monsieur Alassane Dramane Ouattara chante la paix et met sur pied la Commission Dialogue Vérité et Réconciliation (CDVR).
La paix face à la démesure. La CDVR indemnise, de façon discriminatoire, les victimes de la crise postélectorale. On déplore « le rattrapage ethnique » même devant l’administration judiciaire. « La justice des vainqueurs » rend davantage difficiles les chances d’une justice crédible. Seul « le camp Gbagbo » est poursuivi, alors que les résultats d’une enquête nationale, initiée par le régime lui-même établissent des responsabilités dans les deux camps. Il règne un régime de terreur et les manifestations publiques se terminent dans le sang. La terreur est, manifestement, la stratégie pour soumettre le peuple de Côte d’Ivoire. C’est dans cette perspective que le régime du RDR utilise les "microbes", les miliciens, les mercenaires et autres supplétifs, depuis que le peuple a décidé de dire non au 3è mandat d’Alassane Dramane Ouattara. Ces Ivoiriens de type particulier capables de donner facilement la mort à un autre ivoirien sont abondamment utilisés ces derniers temps.
Justement ce 15 novembre 2020, journée dédiée à la paix, tombe pile dans la violence. La Côte d’Ivoire compte encore et toujours des morts parmi ses enfants tués par ces Ivoiriens de type nouveau, capables de donner la mort à un autre ivoirien. Il a fallu que le peuple dise non, à la violation de la constitution du 8 novembre 2016, pour que ces dirigeants de type nouveau procèdent à des arrestations massives, à des tueries. En moins de deux mois, on dénombre des centaines d’arrestations et des morts tués à balles réelles, sans compter les déplacés et les exilés. Comme si cela ne suffisait pas, ce même pouvoir a encadré et jeté contre les manifestants aux mains nues des contre-manifestants armés de machettes, de gourdins et de fusils de guerre. Ces Ivoiriens de type nouveau ont découpé à la machette, séparé des têtes de leur corps, brûlé vif, tué aux fusils dans les localités de Bonoua, Daoukro, Gagnoa, M’Batto, Bongouanou, Toumodi (...).
Mais depuis l’avènement du pouvoir RHDP, le pays est coutumier d’une barbarie inédite, des atteintes aux libertés publiques et aux droits de l’Homme. Depuis 10 ans, des Ivoiriens civils et militaires croupissent dans les prisons, d’autres sont contraints à l’exil, d’autres encore sont empêchés d’accès à leur propre pays, sans compter ceux qui ont trouvé la mort dans les prisons et en exil.
J’accuse le régime RHDP d’avoir introduit la violence en Côte d’Ivoire ;
J’accuse le régime RHDP d’avoir créé un Ivoirien de type nouveau, capable de tuer un autre Ivoirien ;
J’accuse le régime incarné par Alassane Dramane Ouattara, d’être seul responsable des morts en Côte d’Ivoire ;
J’accuse Alassane Dramane Ouattara d’avoir transformé la Côte d’Ivoire en un pays de violence où « la paix » est désormais « un vain mot » !
J’accuse !!!!
Abidjan, le 19 Novembre 2020
Honorable Marie-Odette Lorougnon
Ancien Député d’Attécoubé
Vice-Présidente du FPI