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Politique Publié le dimanche 6 décembre 2020 | AIP

Présidentielle 2020 : Le N’zi, une région qui a su résister aux conflits communautaires

Dimbokro- Les violences ont émaillé l'élection présidentielle du 31 octobre 2020 dans le N’zi mais la région, malgré tous les ingrédients d'une conflagration, a refusé de transformer ces heurts politiques en conflits communautaires qui ont causé officiellement 87 morts, ailleurs dans le pays.

Ce rejet du conflit entre les peuples vivant dans la région s’explique d’une part, par les nombreuses campagnes de sensibilisations entreprises durant la période électorale et d’autre part, par le fort taux de brassage interethnique.

Des campagnes de sensibilisation ont permis d’atténuer les effets néfastes des violences électorales

Initiées par le préfet de région, Bamba Souleymane, et ses pairs de Bocanda, Soro Fatogoma, et de Kouassikouassikro, Dogo Koffi Charles, les campagnes de sensibilisation sur la paix ont contribué à atténuer les conséquences néfastes des violences électorales dans la région du N’zi.

Associant les chefs coutumiers et religieux, les leaders de femmes et de jeunesse dans des comités, ils ont dans une synergie d’action, parcouru villes, villages et hameaux des trois départements pour prêcher la paix et la cohésion sociale.

A Dimbokro comme à Bocanda ou à Kouassikouassikro, ces acteurs ont appelé les populations à la paix et la cohésion sociale. Ils ont demandé aux jeunes de vérifier les informations reçues surtout sur les réseaux sociaux où divulguer de bouche à oreille, avant de poser toute action qui pourrait avoir des conséquences fâcheuses.

« C’était un impératif ! Il faut que les populations notamment les jeunes sachent que nous sommes condamnés à vivre ensemble dans la paix et la fraternité pour la consolidation de nos acquis », a affirmé le préfet du département de Kouassikouasikro, Dogo Koffi Charles. Il a appelé les parents à conseiller leurs enfants qui doivent comprendre que leur avenir dépend de la tranquillité du pays.

Le préfet de Bocanda, Soro Fatogoma, pour sa part, tout en relevant l’importance de la paix dans le processus de développement de la région, a invité les responsables locaux des partis politiques à leur faciliter la tâche en refusant d’être complices des auteurs des rumeurs et fausses informations qui ont conduit à des actes de vandalisme.

Les différentes rencontres avec les couches sociales avaient pour objectif principal de conscientiser les jeunes sur les enjeux politiques en période électorale comme la violence dont ils sont les principales victimes ou sont les auteurs, a expliqué le préfet de région, Bamba Souleymane,

demandant aux jeunes d’être des ambassadeurs de la paix dans leurs communautés. L’administrateur s’est félicité de ce que ces rencontres de sensibilisation ont contribué à éviter à la région des pertes en vies humaines aux cours des violences électorales.

Le fort brassage ethnique, l’atout majeur de la résistance du N’zi à l’appel aux conflits communautaires

Si les violences électorales nées de cette présidentielle d’octobre 2020 dans le N’zi ne se sont pas transformées en conflits communautaires alors que tous les ingrédients d’une telle déflagration étaient en place, la région le doit en partie au fort brassage ethnique qui y règne.

« Je suis marié à une femme Baoulé avec qui j’ai des enfants qui, eux aussi, ont eu des enfants avec des Baoulé », a affirmé le chef de la communauté étrangère, Isssiaka Sow, environ 75 ans, propriétaire d’une boutique au marché de Kouassikouassikro. Vivant depuis plus de 25 ans dans la localité, le vieil homme a avoué n’avoir jamais été inquiété depuis son arrivée dans la ville. Il s’est félicité de la cohabitation pacifique qui existe entre les différentes communautés de la région.

Le chef de village par intérim de Bocanda, Nanan Kouadio Kouadio, a affirmé qu’il n’y a jamais eu de différends entre les communautés dans son village. « Les communautés ont toujours su se surpasser quel que soit le problème pour s’asseoir autour d’une table de discussion », a-t-il dit avec fierté.

Le président régional de la jeunesse du N’zi, Koffi Yao Steven Roland, qui ne dit pas autre chose, a relevé les jeunes les liens de sang qui lient les communautés notamment Malinké et Baoulé. « Chacun de nous a des parents d’un côté ou de l’autre. Nous sommes donc tous des frères » a-t-il dit, assurant qu’il n’y aura jamais de conflit communautaire. Il a appelé les jeunes à choisir la paix, « préalable à tout développement ».

Le président de la jeunesse communale de Kouassikouassikro, Kouadio Yacinthe, a souhaité que les jeunes abandonnent la politique aux politiciens. « Mettons-nous ensemble, dans la paix et la cohésion sociale pour tirer profit des opportunités que l’Etat nous présente », a-t-il recommandé, invitant chaque habitant notamment les politiques à poser les actes en tenant compte de l’intérêt supérieur de la région.

A l’ occasion de la célébration de la journée mondiale de lutte contre le SIDA, le 1er décembre 2020, le préfet de région Bamba Souleymane a invité les populations à s’engager dans la promotion de la paix et de la cohésion sociale, indispensables, selon lui, à l’équilibre et au développement de la Côte d’Ivoire.

« Dans cette optique, la lutte contre la propagation des rumeurs de déstabilisation sur les bases ethniques, communautaires et surtout religieuses doit être le combat quotidien de chacun », a conclu le gouverneur.


ik/fmo
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