L’Avocate de Laurent Gbagbo (Me Habiba Touré ), a annoncé que Laurent Gbagbo a instruit Assoa Adou, Secrétaire général (Sg) du Front populaire ivoirien (Fpi), de s’approcher de vous, pour discuter des contours de son retour. Est-ce que cette démarche a déjà été faite ?
Ce que je vais dire, c’est que l’annonce qui a été faite par Assoa Adou, c’est de se rapprocher des autorités ivoiriennes pour discuter des conditions de retour de Laurent Gbagbo. C’est pour cela que je dis qu’à partir du moment où cette discussion doit avoir lieu entre l’émissaire de Laurent Gbagbo qui est Assoa Adou et les autorités ivoiriennes, on ne peut pas spéculer sur une date de retour.
Est-ce que la démarche a été faite ? Est-ce que monsieur Assoa Adou a contacté le gouvernement ivoirien ? Où en est cette procédure de retour éventuel de Laurent Gbagbo ?
A ce stade, je vais préciser que le Président Ouattara a été clair sur la question, pour lever toute ambigüité. Le Président Ouattara n’a jamais été opposé au retour de Laurent Gbagbo. Mais il a bien pris le soin de dire que Laurent Gbagbo se verrait délivrer un passeport et que son retour serait aussi fonction de l’issue des procédures à la Cour pénale internationale (Cpi). Je veux rappeler que Laurent Gbagbo est encore en procédure à la Cpi. Et puisque les juges d’appel doivent se prononcer sur le recours qui a été fait par le Procureur, le Président Ouattara a estimé qu’à partir du moment où les juges statuent et s’il advenait que les juges acquittaient définitivement Laurent Gbagbo, en ce moment, il ne verrait aucun inconvénient au retour de Laurent Gbagbo. Aujourd’hui, Laurent Gbagbo a eu ses passeports. Et je m’étonne d’ailleurs que l’Avocate ait traité la remise de ces deux (2) documents d’épiphénomène. Cela ne peut pas être un épiphénomène, quand on a passé des mois à tempêter sur tous les médias et à réclamer un passeport. Il faut apprécier à sa juste valeur les actes d’apaisement posés par le Président Alassane Ouattara. Et ça m’étonne que ce soit par le mépris et par l’arrogance que l’Avocate répond à cet acte. Je précise d’ailleurs que Laurent Gbagbo n’avait plus de documents ivoiriens. Alors le fait de lui remettre ces passeports permet à Laurent Gbagbo d’avoir des documents ivoiriens.
En échange de quoi ces deux passeports ont été établis puis remis à monsieur Gbagbo ? Quelle en était la contrepartie ?
Aucune contrepartie…
Certains disent que Laurent Gbagbo a pris l’engagement de ne pas se mêler de la politique et d’observer une neutralité stricte. Et que c’est en échange de cela que ces passeports ont été établis. Qu’est-ce que vous répondez à cette version ?
Cela est de la responsabilité de ceux qui le disent. Et puis, on ne va pas spéculer sur des rumeurs et des ‘’on dit’’. Ce que je vous dis, c’est que l’acte qui a été posé par le Président Alassane Ouattara, l’a été sans contrepartie. Il est soucieux aujourd’hui par l’apaisement dans son pays. Il est soucieux aujourd’hui de rassembler l’ensemble des Ivoiriens. Il a posé un acte républicain, en délivrant à Laurent Gbagbo ses deux (2) passeports. Et on espère que la délivrance de ces deux (2) documents contribuera à consolider la paix et la stabilité dans notre pays. C’est pour cela que nous sommes quand-même surpris par la teneur du communiqué de l’Avocate, qui face à cet acte d’apaisement, répond avec désinvolture et mépris. Ce qui est inacceptable.
Monsieur le ministre, quel sera le sort de Charles Blé Goudé, l’autre ex-détenu de La Haye et maintenant Guillaume Soro ?
Écoutez, celui dont il s’agit aujourd’hui, c’est bien Laurent Gbagbo...
Donc le retour éventuel ou les passeports pour monsieur Charles Blé Goudé ne sont pas à l’ordre du jour ?
Je dis que celui dont il s’agit aujourd’hui, c’est Laurent Gbagbo.
Le Pdci a organisé dimanche (6 novembre 2020 : ndlr), une messe d’action de grâce pour son numéro 2, Maurice Kacou Guikahué, détenu et pour les autres opposants emprisonnés. Qu’est-ce que cela vous inspire? Vous compatissez ?
Compatir à quoi ? Compatir aux sorts de personnes qui ont instrumentalisé des jeunes, qui ont appelé à la sédition, qui ont voulu mettre en place un gouvernement de transition, qui ont armé des jeunes pendant les élections avec à la clé, quatre-vingt-sept (87) morts ? Madame, on ne peut pas compatir… Mais il y a beaucoup de voix qui demandent leur libération pour apaiser le climat politique et parmi ces personnes, se trouve le premier Secrétaire du parti socialiste français… On aurait voulu que ces voix s’élèvent, quand ces hommes étaient à la base de violences à travers des appels à la désobéissance civile. On aurait voulu que ces voix s’élèvent pour condamner fermement ces actes de violence commis sur instruction de ces responsables. Madame, c’est trop facile ! La Côte d’Ivoire est une République et je pense qu’en la matière, nous n’avons aucune leçon à recevoir de personne, fut-il du parti socialiste qui apparemment se préoccupe du sort d’Affi N’guessan, qui est membre de l’International socialiste. C’est bien de faire de la solidarité entre camarades. Mais quand il y va de la stabilité de la nation, de la stabilité des pays, comme en France, ici nous avons des règles et on ne peut pas faire n’importe quoi, même quand on est un homme politique.
Les chanteurs zouglou, Yodé et Siro ont été arrêtés et poursuivis, pour avoir parlé d’une justice partiale, selon eux. Que répondez-vous à cette partie des Ivoiriens qui disent que le pouvoir Ouattara vire à une dérive dictatoriale ?
Écoutez, moi je ne peux pas faire de commentaire sur ce qui s’est passé. Il y a eu des propos qui ont été tenus, des propos d'une extrême gravité contre le Procureur de la République. Et ensuite, des propos qui mettaient, de toute évidence, en avant les clivages ethniques etc. la justice s’est prononcée et ces responsables de ces propos ont été condamnés avec sursis. Mais au-delà de tout cela, madame, vous avez un pays qui sort quand-même d’une période électorale où il y a eu des velléités d’instrumentalisation des clivages ethniques. Vous avez un pays qui en 2010 a connu près de 3.000 morts. Nous ne pouvons donc pas accepter qu’avec légèreté, des personnes, quels que soient leurs statuts, artistes, politiques, etc., puissent venir exacerber les clivages ethniques dans un contexte d’aussi grande fragilité.
Interview diffusé le 8 décembre 2020
Ce que je vais dire, c’est que l’annonce qui a été faite par Assoa Adou, c’est de se rapprocher des autorités ivoiriennes pour discuter des conditions de retour de Laurent Gbagbo. C’est pour cela que je dis qu’à partir du moment où cette discussion doit avoir lieu entre l’émissaire de Laurent Gbagbo qui est Assoa Adou et les autorités ivoiriennes, on ne peut pas spéculer sur une date de retour.
Est-ce que la démarche a été faite ? Est-ce que monsieur Assoa Adou a contacté le gouvernement ivoirien ? Où en est cette procédure de retour éventuel de Laurent Gbagbo ?
A ce stade, je vais préciser que le Président Ouattara a été clair sur la question, pour lever toute ambigüité. Le Président Ouattara n’a jamais été opposé au retour de Laurent Gbagbo. Mais il a bien pris le soin de dire que Laurent Gbagbo se verrait délivrer un passeport et que son retour serait aussi fonction de l’issue des procédures à la Cour pénale internationale (Cpi). Je veux rappeler que Laurent Gbagbo est encore en procédure à la Cpi. Et puisque les juges d’appel doivent se prononcer sur le recours qui a été fait par le Procureur, le Président Ouattara a estimé qu’à partir du moment où les juges statuent et s’il advenait que les juges acquittaient définitivement Laurent Gbagbo, en ce moment, il ne verrait aucun inconvénient au retour de Laurent Gbagbo. Aujourd’hui, Laurent Gbagbo a eu ses passeports. Et je m’étonne d’ailleurs que l’Avocate ait traité la remise de ces deux (2) documents d’épiphénomène. Cela ne peut pas être un épiphénomène, quand on a passé des mois à tempêter sur tous les médias et à réclamer un passeport. Il faut apprécier à sa juste valeur les actes d’apaisement posés par le Président Alassane Ouattara. Et ça m’étonne que ce soit par le mépris et par l’arrogance que l’Avocate répond à cet acte. Je précise d’ailleurs que Laurent Gbagbo n’avait plus de documents ivoiriens. Alors le fait de lui remettre ces passeports permet à Laurent Gbagbo d’avoir des documents ivoiriens.
En échange de quoi ces deux passeports ont été établis puis remis à monsieur Gbagbo ? Quelle en était la contrepartie ?
Aucune contrepartie…
Certains disent que Laurent Gbagbo a pris l’engagement de ne pas se mêler de la politique et d’observer une neutralité stricte. Et que c’est en échange de cela que ces passeports ont été établis. Qu’est-ce que vous répondez à cette version ?
Cela est de la responsabilité de ceux qui le disent. Et puis, on ne va pas spéculer sur des rumeurs et des ‘’on dit’’. Ce que je vous dis, c’est que l’acte qui a été posé par le Président Alassane Ouattara, l’a été sans contrepartie. Il est soucieux aujourd’hui par l’apaisement dans son pays. Il est soucieux aujourd’hui de rassembler l’ensemble des Ivoiriens. Il a posé un acte républicain, en délivrant à Laurent Gbagbo ses deux (2) passeports. Et on espère que la délivrance de ces deux (2) documents contribuera à consolider la paix et la stabilité dans notre pays. C’est pour cela que nous sommes quand-même surpris par la teneur du communiqué de l’Avocate, qui face à cet acte d’apaisement, répond avec désinvolture et mépris. Ce qui est inacceptable.
Monsieur le ministre, quel sera le sort de Charles Blé Goudé, l’autre ex-détenu de La Haye et maintenant Guillaume Soro ?
Écoutez, celui dont il s’agit aujourd’hui, c’est bien Laurent Gbagbo...
Donc le retour éventuel ou les passeports pour monsieur Charles Blé Goudé ne sont pas à l’ordre du jour ?
Je dis que celui dont il s’agit aujourd’hui, c’est Laurent Gbagbo.
Le Pdci a organisé dimanche (6 novembre 2020 : ndlr), une messe d’action de grâce pour son numéro 2, Maurice Kacou Guikahué, détenu et pour les autres opposants emprisonnés. Qu’est-ce que cela vous inspire? Vous compatissez ?
Compatir à quoi ? Compatir aux sorts de personnes qui ont instrumentalisé des jeunes, qui ont appelé à la sédition, qui ont voulu mettre en place un gouvernement de transition, qui ont armé des jeunes pendant les élections avec à la clé, quatre-vingt-sept (87) morts ? Madame, on ne peut pas compatir… Mais il y a beaucoup de voix qui demandent leur libération pour apaiser le climat politique et parmi ces personnes, se trouve le premier Secrétaire du parti socialiste français… On aurait voulu que ces voix s’élèvent, quand ces hommes étaient à la base de violences à travers des appels à la désobéissance civile. On aurait voulu que ces voix s’élèvent pour condamner fermement ces actes de violence commis sur instruction de ces responsables. Madame, c’est trop facile ! La Côte d’Ivoire est une République et je pense qu’en la matière, nous n’avons aucune leçon à recevoir de personne, fut-il du parti socialiste qui apparemment se préoccupe du sort d’Affi N’guessan, qui est membre de l’International socialiste. C’est bien de faire de la solidarité entre camarades. Mais quand il y va de la stabilité de la nation, de la stabilité des pays, comme en France, ici nous avons des règles et on ne peut pas faire n’importe quoi, même quand on est un homme politique.
Les chanteurs zouglou, Yodé et Siro ont été arrêtés et poursuivis, pour avoir parlé d’une justice partiale, selon eux. Que répondez-vous à cette partie des Ivoiriens qui disent que le pouvoir Ouattara vire à une dérive dictatoriale ?
Écoutez, moi je ne peux pas faire de commentaire sur ce qui s’est passé. Il y a eu des propos qui ont été tenus, des propos d'une extrême gravité contre le Procureur de la République. Et ensuite, des propos qui mettaient, de toute évidence, en avant les clivages ethniques etc. la justice s’est prononcée et ces responsables de ces propos ont été condamnés avec sursis. Mais au-delà de tout cela, madame, vous avez un pays qui sort quand-même d’une période électorale où il y a eu des velléités d’instrumentalisation des clivages ethniques. Vous avez un pays qui en 2010 a connu près de 3.000 morts. Nous ne pouvons donc pas accepter qu’avec légèreté, des personnes, quels que soient leurs statuts, artistes, politiques, etc., puissent venir exacerber les clivages ethniques dans un contexte d’aussi grande fragilité.
Interview diffusé le 8 décembre 2020