Le président Henri Konan Bédié et l’opposition tout entière restent conformes à leur principe de départ. Celui de ne pas admettre qu’il y a eu élection présidentielle le 31 octobre 2020. L’opposition avait justifié cette position par le fait que cette élection était viciée à divers niveaux de son organisation. La Commission électorale indépendante devait être réformée, le Conseil constitutionnel également. La liste électorale devait être auditée. Et surtout la candidature pour un 3ème mandat du président Alassane Ouattara devait être retirée. Mais au mépris de toutes ces irrégularités, le pouvoir en place a tenu à faire l’élection présidentielle le 31 octobre 2020. Aussi, la victoire prévisible d’Alassane Ouattara devenue un non-événement face au candidat indépendant Kouadio Konan Bertin (KKB), est-il en déphasage avec le principe initial de l’opposition ? De ce qui précède, l’investiture d’Alassane Ouattara, lundi 14 décembre 2020, devient de facto un non-événement pour l’opposition. En effet, si elle n’a pas reconnu l’élection du 31 octobre, tous les actes qui en découlent deviennent pour elle nuls et sans effets. C’est pourquoi, dans sa déclaration du mercredi 9 décembre 2020, le président Henri Konan Bédié, président du Pdci-Rda, chef de file de l’opposition ivoirienne, a déclaré que : « Rien n’y a fait ; Le 31 octobre 2020, dans des conditions calamiteuses et avec la complicité d’un système électoral à sa solde, le Chef de l’Etat en exercice s’est soumis, contre vents et marées, à la décision du peuple quant à son choix de briguer un troisième mandat illégal, par un soi-disant Devoir, mais en réalité au service de son clan. Après que moins de 20% d’électeurs seulement eurent retiré leurs cartes, le taux réel de participation s’est trouvé être inférieur à 10%. Ce niveau de participation, extrêmement faible et confirmé par des observateurs et organisations internationales crédibles, signifie que le vainqueur arithmétique proclamé de cette soi-disant élection n’a aucune légitimité, 90% des Ivoiriens ayant boudé cette élection. Le peuple de Côte d’Ivoire a clairement désavoué Monsieur Alassane Ouattara devant la Communauté nationale et internationale avec le choix du NON à son projet de troisième mandat anticonstitutionnel. Il doit donc en tirer toutes les conséquences et en déduire, malgré tous les actes anticonstitutionnels qui sont posés actuellement, qu’il n’est pas légitimement le Président de la République de Côte d’Ivoire ».
MK
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