Cette question, de nombreux Ivoiriens et plusieurs observateurs de la scène politique ivoirienne se la posent aujourd’hui, plus d’un mois après l’élection controversée du 31 octobre. Les appels lancés par toute la communauté internationale à l’endroit du chef de l’Etat, Alassane Ouattara, pour qu’il engage un dialogue avec l’opposition, sont restés lettre morte jusqu’à ce jour. Le chef de l’Exécutif ivoirien semble ne pas être pressé ou même pas du tout préoccupé par ce dialogue, après les quelques signes encourageants qu’il a montrés le 11 novembre dernier, en allant rencontrer, le président Henri Konan Bédié. Une rencontre qui, il faut le dire, a fait tomber la tension qui était vive dans tout le pays. Depuis lors, c’est un silence radio par rapport à ce dialogue que toute la communauté internationale appelle de tous ses vœux pour le retour de la paix en Côte d’Ivoire. Quelques morceaux choisis qui donnent de comprendre que les appels de cette communauté internationale ne sont pas traduits en acte sur le terrain. « Les Etats-Unis d’Amérique (…) saluent et encouragent tous les efforts visant à promouvoir la réconciliation, l’inclusion, une large participation politique et le respect universel des normes démocratiques sans distinction d’affiliation de partis politiques, dans le cadre du respect des Institutions de la République et des droits humains. Pendant que la Côte d’Ivoire va de l’avant, les Etats-Unis restent attachés à notre partenariat de plusieurs décennies en soutien à un avenir prospère, stable et démocratique et à l’approfondissement des liens ivoiro-américains », communiqué publié le 14 décembre dernier. « (…) La France souligne l’urgence d’une reprise du dialogue politique en Côte d’Ivoire favorisant la réconciliation par des mesures concrètes qui permettront de tourner la page de la violence et de la division », c’est le ministre Jean-Yves Le Drian qui l’indiquait pendant les graves événements survenus après le 31 octobre. « l’Ue attend de l’ensemble des parties prenantes qu’elles prennent l’initiative en faveur d’un apaisement du climat et d’une reprise du dialogue ». Ces nombreux appels ont-ils été entendus ? Pas vraiment sûr quand l’on analyse la situation aujourd’hui avec les positions qui sont toujours tranchées et le président Alassane Ouattara qui ne pose pas d’actes concrets pour aller à ce dialogue comme l’ont souhaité les pays de l’Union Européenne, les Etats Unis et les organisations régionales et sous régionales. En lieu et place d’un dialogue franc et sincère avec l’opposition, c’est la nomination non moins surprenante d’un ministre de la Réconciliation nationale qu’il a servie. Le constat est donc clair, le dialogue est quasiment inexistant. Face donc à ce blocage, que va faire la communauté internationale face au président Ouattara ? Va-t-elle se mettre dans la peau de spectateur simplement et regarder la situation se dégrader ? Se contentera-t-elle de produire uniquement des déclarations vides de sens ( ?) Où ira-t-elle jusqu'à exercer la pression pour enclencher ce dialogue ? En tout état de cause, un dialogue national s’impose. Et ce n’est pas cette paix précaire au lendemain incertain qui fera croire aux uns et aux autres que la Côte d’Ivoire a tourné le dos à la crise. C’est pourquoi, il urge que la communauté internationale agisse pour éviter de jouer les médecins après la mort.
JEROME N’DRI
JEROME N’DRI