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Société Publié le mardi 22 décembre 2020 | Abidjan.net

Inondations fluviales et constructions anarchiques sur les flancs de montagnes : le gouvernement ivoirien opte pour la prévention des risques de catastrophes

© Abidjan.net Par DR
Dr Touré Kader Secrétaire Exécutif de la Plateforme Nationale de réduction des risques de catastrophes (PN-RRC).
Le gouvernement ivoirien a opté pour la prévention des risques de catastrophes en prévision des inondations fluviales ainsi que la lutte contre les constructions anarchiques d’habitations sur les flancs de montagnes, a déclaré, au cours d’un point de presse, le 17 décembre dernier, Dr Touré Kader Secrétaire Exécutif de la Plateforme Nationale de réduction des risques de catastrophes (PN-RRC).

« Dans la quête d’une solution durable en vue d’adresser ces risques, le gouvernement, à travers la Plateforme Nationale de réduction des risques de catastrophes (PN-RRC), a décidé d’opter pour la prévention à travers la sensibilisation des acteurs au développement et des populations. Pour ce faire, la PN-RRC entend organiser trois activités importantes sur la période allant du 14 au 24 décembre 2020. Il s’agit d’ateliers dont un a eu lieu les 14 et 15 décembre à Agboville. Les autres suivront les 22 et 23 à Bouaflé et enfin, les 23 et 24 à Man » a indiqué Dr Kader.

Ces activités permettront de mieux outiller les autorités, les populations et les acteurs locaux du développement vivant ou ayant une activité économique sur des sites à risques d’inondations dues aux crues des cours d’eau et d’adresser la question liée à l’installation des populations sur les sites interdits notamment les flancs de collines dans la région du Tonkpi et d’en mesurer les effets sur le tourisme.

Par ailleurs, le Dr Touré Kader a affirmé que le gouvernement a décidé désormais d’engager l’ensemble des parties prenantes dans la réflexion afin de prévenir les risques de catastrophes de manière général. Surtout qu’en la matière, certaines dispositions réglementaires existent bel et bien. Il s’agit entre autres de l’Article 29 de la loi N° 2014-390 du 20 juin 2014 d’Orientation sur le Développement Durable.


« Aux mois de septembre 2018 et octobre 2019, les populations de plusieurs localités de la région de la Marahoué et de l’Agnéby-Tiassa ont été sinistrées suite à la sortie des cours d’eau de leur lit. A ces deux occasions, de nombreuses habitations ont été ensevelies sous les eaux, des voies de circulation obstruées, plusieurs quartiers et plantations inaccessibles, des entreprises envahies d’eau et désertées, etc. Dans le cas de la région de la Marahoué, ce sont au total 436 ménages, 3085 personnes qui ont été sans abri dont 658 femmes et 970 élèves qui ont été recueillis au centre social de la ville de Bouaflé. Un peu plus proche à Zuenoula, c’était plus de 2000 personnes qui avaient été sinistrées à cette même occasion. Dans la région d’Agboville, les années se suivent et se ressemblent. En 2015, l’on a enregistré 150 familles sinistrées. En 2018 ce sont 125 familles et en 2019, 117 ménages qui ont été affectés par les dégâts causés par les eaux » a présenté l’expert.

Pour ce qui concerne la réflexion à engager dans la région de l’Ouest du pays, Dr Touré n’a pas manqué d’exprimer son inquiétude quant au désordre qui sévit dans le domaine de la construction d’habitats dans cette région : « la ville de Man jadis fleuron touristique du pays présente aujourd’hui un paysage peu reluisant avec l’occupation des flancs de montagne à des fins d’habitations. Alors que les conditions géomorphologiques et climatiques, notamment la pluviométrie annuelle très élevée dans cette région et l’abondance de montagnes et de collines, font de l’ouest une zone favorable à la manifestation de risques préjudiciables aux populations, à leurs biens, activités, infrastructures, ainsi qu’au cadre de vie. A cela s’ajoute, la poussée urbaine qui occasionne la perte du couvert végétal, régulateur de l’érosion. »

L’ensemble de ces facteurs combinés, expose à l’en croire, les habitants à divers risques naturels tels que l’érosion, les inondations, le détachement des blocs rocheux, les effondrements, les crues torrentielles, les mouvements de masse et les glissements de terrains, entraînant parfois des pertes en vies humaines et des dégâts matériels.

Pour terminer, il a tenu à indiquer que cette tendance à ériger des habitations sur les flancs de montagne est de nature à ternir le potentiel paysager de l’ouest qui, par sa particularité et sa singularité, a longtemps été considéré comme un atout majeur pour cette région du pays.

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