Au vu des candidats en lice et surtout de l’ambiance avant la campagne et le scrutin, on peut dire que ces élections législatives seront âprement disputées à travers le pays. Le parti à battre étant le RHDP, de partout, les adversaires, qu’ils soient des partis d’opposition ou indépendant, affûtent les armes. Si le parti du président Ouattara peut se targuer d’être en territoire conquis dans certaines parties de la Côte d’Ivoire, dans d’autres, il est sur une corde raide et son sort est déjà presque sellé. C’est le cas dans la région du Cavally et particulièrement dans le département de Toulépleu. Dans ce département, les populations attendent de démontrer que le RHDP conduite par Anne désirée Ouloto est plutôt en zone minée. Elle a en face d’elle deux candidats de l’opposition que son Denis Kah Zion avec le parrainage du PDCI-RDA, le soutien de l’AFD, de l’UDPCI, de RACI, de COJEP et d’une grande partie de la société civile ; Tiburce K. Moignon avec le parrainage de EDS ; Henri Max Diaï avec le parrainage de l’URDP et deux candidats indépendants que sont le Pasteur Kpehie Silvère et Mme Gui Kplin Viviane. Toutes ces listes ont en commun la volonté de battre Anne Ouloto parrainée par le RHDP. Quand on survole la scène politique depuis avril 2011 et avec l’élection par deux fois (2011 et 2016) de Anne Ouloto comme député, on peu penser que les choses seraient faciles pour elle, et c’est ce qu’elle brandit d’ailleurs un peu partout, grisé qu’il est par tout ce qui s’est passé lors du scrutin présidentiel décrié d’octobre 2021. Mais la réalité est toute autre.
La première donne à prendre en compte est la grogne des populations : En effet, elles ne cachent pas leur désarroi quant à l’inexistence d’un député en leur nom : la voix du département de Toulépleu n’a jamais été entendue au parlement depuis 10 ans. La députée élue étant ministre, son suppléant qui siège en son nom, n’a jamais dit un seul mot au parlement pour le compte des populations de Toulépleu. Même sur des problèmes sérieux qui plombent le département comme le foncier, l’orpaillage clandestin, la sécurité…, jamais on n’a vu, encore moins entendu le député de Toulépleu. Les populations cherchent donc un député digne qui va porter et défendre leurs aspirations au parlement.
La deuxième donne que le RHDP semble ignorer est l’assise réelle de son cheval qu’est sa candidate. Certes, en 2011 et en 2016 elle a été élue députée de Toulépleu, en 2018, présidente du Conseil régional du Cavally après sa défaite de 2013. A-t-elle été élue avec sa force politique ou celle du RHDP dans la région ? Non et non. Et pour cause : Elle est présidente du Conseil régional du Cavally, parce que face à elle, il y avait deux candidats du PDCI-RDA dont la somme des voix la battait. Ces deux candidats sont encore et dans les rangs du PDCI-RDA et ceux qui ont voté pour eux sont encore et toujours les électeurs du PDCI-RDA et ne sont pas RHDP. En 2011 puis en 2016, Denis Kah Zion était le délégué départemental du PDCI-RDA et c’est à la demande expresse des présidents Bédié et Ouattara qu’il avait alors fait campagne et bataillé pour la faire élire. Elle et son suppléant savent donc combien, le délégué et tous les militants PDCI-RDA avaient pesé de leur poids pour la faire élire. Aujourd’hui encore Denis Kah Zion est délégué PDCI-RDA, il est maire PDCI-RDA, élu par les militants PDCI-RDA devant des candidats que soutenait la ministre. A cela s’ajoutent l’AFD, l’UDPCI, RACI et tous les autres qui ont choisi de soutenir le candidat du PDCI-RDA. EDS a également son candidat qui rêve de battre Anne Ouloto. C’est dire que non seulement tous ceux qui l’avaient fait élire sont désormais en course contre elle et le RHDP. Prise individuellement avec son seul parti, elle n’a jamais remporté une élection dans le département de Toulépleu. Si donc jusque-là elle avait gagné grâce au soutien du PDCI-RDA, de l’UDPCI, de certains de l’AFD, du RACI, elle court droit vers la défaite sans ces partis et leurs militants sur le terrain. Le RHDP étant réduit au seul RDR, sans assise à Toulépleu ! A moins que…
La troisième donne à prendre en compte est qu’aucun passage en force (si cela devait tenter) ne saurait réussir. Pour la simple et bonne raison que les réalités de la présidentielle sont loin de celles des législatives. Au niveau de la CEI locale aux mains de qui le vote se fait et le dépouillement se fait, l’opposition notamment le PDCI-RDA fait son entrée et ce n’est vraiment pas pour accompagner le RHDP. En plus, quels que soient les moyens que les camps vont déployer et les manigances qui seront mises en place, seules les populations décideront et comme tout le monde se connait dans le département, les chances de passer outre leurs voix, sont vraiment minces. Pour peu que la sécurité soit maintenue et les choses se passent dans la clarté, dans la transparence, dans la paix, sans menace, sans fraude et dans une ambiance démocratique. C’est-à-dire, sans triche, sans intimidation… Faite ainsi, cette élection permettra de connaitre qui pèse quoi auprès de la base ; qui représente quoi pour les populations.
A ce stade, aucun candidat n’est à négliger, mais surestimer aussi la force d’un parti, fusse-t-il le RHDP, serait une grosse méprise. Surtout qu’en face, il a une opposition qui peut s’entendre sur l’essentiel qui n’est rien d’autre que faire tomber le RHDP dans cette région du pays acquise à la cause de l’opposition. En d’autres termes, les électeurs qui ne jurent que par le PDCI-RDA ou le FPI préparent le requiem du RHDP.
O Chérif
La première donne à prendre en compte est la grogne des populations : En effet, elles ne cachent pas leur désarroi quant à l’inexistence d’un député en leur nom : la voix du département de Toulépleu n’a jamais été entendue au parlement depuis 10 ans. La députée élue étant ministre, son suppléant qui siège en son nom, n’a jamais dit un seul mot au parlement pour le compte des populations de Toulépleu. Même sur des problèmes sérieux qui plombent le département comme le foncier, l’orpaillage clandestin, la sécurité…, jamais on n’a vu, encore moins entendu le député de Toulépleu. Les populations cherchent donc un député digne qui va porter et défendre leurs aspirations au parlement.
La deuxième donne que le RHDP semble ignorer est l’assise réelle de son cheval qu’est sa candidate. Certes, en 2011 et en 2016 elle a été élue députée de Toulépleu, en 2018, présidente du Conseil régional du Cavally après sa défaite de 2013. A-t-elle été élue avec sa force politique ou celle du RHDP dans la région ? Non et non. Et pour cause : Elle est présidente du Conseil régional du Cavally, parce que face à elle, il y avait deux candidats du PDCI-RDA dont la somme des voix la battait. Ces deux candidats sont encore et dans les rangs du PDCI-RDA et ceux qui ont voté pour eux sont encore et toujours les électeurs du PDCI-RDA et ne sont pas RHDP. En 2011 puis en 2016, Denis Kah Zion était le délégué départemental du PDCI-RDA et c’est à la demande expresse des présidents Bédié et Ouattara qu’il avait alors fait campagne et bataillé pour la faire élire. Elle et son suppléant savent donc combien, le délégué et tous les militants PDCI-RDA avaient pesé de leur poids pour la faire élire. Aujourd’hui encore Denis Kah Zion est délégué PDCI-RDA, il est maire PDCI-RDA, élu par les militants PDCI-RDA devant des candidats que soutenait la ministre. A cela s’ajoutent l’AFD, l’UDPCI, RACI et tous les autres qui ont choisi de soutenir le candidat du PDCI-RDA. EDS a également son candidat qui rêve de battre Anne Ouloto. C’est dire que non seulement tous ceux qui l’avaient fait élire sont désormais en course contre elle et le RHDP. Prise individuellement avec son seul parti, elle n’a jamais remporté une élection dans le département de Toulépleu. Si donc jusque-là elle avait gagné grâce au soutien du PDCI-RDA, de l’UDPCI, de certains de l’AFD, du RACI, elle court droit vers la défaite sans ces partis et leurs militants sur le terrain. Le RHDP étant réduit au seul RDR, sans assise à Toulépleu ! A moins que…
La troisième donne à prendre en compte est qu’aucun passage en force (si cela devait tenter) ne saurait réussir. Pour la simple et bonne raison que les réalités de la présidentielle sont loin de celles des législatives. Au niveau de la CEI locale aux mains de qui le vote se fait et le dépouillement se fait, l’opposition notamment le PDCI-RDA fait son entrée et ce n’est vraiment pas pour accompagner le RHDP. En plus, quels que soient les moyens que les camps vont déployer et les manigances qui seront mises en place, seules les populations décideront et comme tout le monde se connait dans le département, les chances de passer outre leurs voix, sont vraiment minces. Pour peu que la sécurité soit maintenue et les choses se passent dans la clarté, dans la transparence, dans la paix, sans menace, sans fraude et dans une ambiance démocratique. C’est-à-dire, sans triche, sans intimidation… Faite ainsi, cette élection permettra de connaitre qui pèse quoi auprès de la base ; qui représente quoi pour les populations.
A ce stade, aucun candidat n’est à négliger, mais surestimer aussi la force d’un parti, fusse-t-il le RHDP, serait une grosse méprise. Surtout qu’en face, il a une opposition qui peut s’entendre sur l’essentiel qui n’est rien d’autre que faire tomber le RHDP dans cette région du pays acquise à la cause de l’opposition. En d’autres termes, les électeurs qui ne jurent que par le PDCI-RDA ou le FPI préparent le requiem du RHDP.
O Chérif