Les élections législatives ivoiriennes de 2021, prévues le 6 mars, sont les plus ouvertes et inclusives depuis 26 ans, en raison de la participation de tous les grands partis politiques, ce qui élève le niveau de compétition et aussi le risque de conflits.
Depuis 1995, il n'y a pas d'élection législative qui a mis autant en compétition tous les partis politiques, notamment le parti de Alassane Ouattara, celui de Laurent Gbagbo et de l'ex-président Henri Konan Bédié, chef du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (Pdci), l'ex-parti unique.
En 2000, des candidatures ont été rejetées ce qui avait conduit au retrait de certains partis, tel le Rassemblement des républicains (Rdr) dirigé par Alassane Ouattara. Il avait ordonné que ses partisans ne prennent pas part au scrutin, estimant que l'élection n'était pas ouverte.
Au lendemain de la grave crise postélectorale de 2010-2011, Alassane Ouattara accède au pouvoir, suite à une alliance avec le Pdci. Le Front populaire ivoirien (FPI, opposition), le parti de Gbagbo boycotte les législatives ainsi que celles de 2016.
Aujourd'hui, le paysage politique a changé. Le Pdci qui a refusé d'intégrer le Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (Rhdp, la coalition au pouvoir), présidé par M. Ouattara s'est rapproché du FPI, une stratégie visant la conquête du pouvoir d'Etat.
Des législatives ouvertes
Pour ces élections législatives 1232 candidatures ont été retenues après les contentieux portés devant le Conseil constitutionnel pour 255 sièges à pouvoir à l'Assemblée nationale au terme du scrutin qui devra se dérouler dans les 205 circonscriptions à travers le pays.
En dépit du boycott électoral de l'opposition lors de l'élection présidentielle du 31 octobre 2020, tous les partis de l'opposition ont à la faveur du dialogue entre le gouvernement et l'opposition, décidé d'aller en rang serré à ces élections législatives pour contrôler le pouvoir législatif.
En démocratie, l'action législative est primordiale pour une parfaite exécution de sa vision, à défaut de faire des compromis avec le parti qui a une forte coloration à l'hémicycle, d'où l'enjeu de ces élections.
Le Rhdp a présenté 254 candidats titulaires avec leurs suppléants, tandis que les principaux partis de l'opposition n'ont pas couvert tous le territoire. Le parti au pouvoir est conscient que la bataille est rude et a dû intégrer parmi les candidats titulaires des personnalités locales.
Enjeux du scrutin et risques de conflits
L'opposition, qui reproche au président Ouattara de s'être présenté au scrutin présidentiel du 31 octobre 2020 en violation de la Constitution, ne va pas faire de cadeau à l'actuel chef de l'Etat si elle tient le pouvoir législatif qui lui donne de remettre en cause les lois du pays.
Pour mener à bien ses projets, le pouvoir veut continuer de diriger le Parlement. Mais, pour ce faire, il devra convaincre les électeurs mais dans les fiefs de l'opposition pour gagner plus de sièges.
Selon des missions d'observation, le climat socio-politique est globalement "calme", mais il existe des foyers de tension, malheureusement exacerbés par des discours à tendance tribale ou régionale de la part de certains candidats.
Aube Nouvelle, une organisation non gouvernementale conduite par l'ex-préfet d'Abidjan, Vincent Toh Bi, note sur sa page Facebook des "incidents sans blessés à Adjamé, Plateau, Dahouo (Vavoua ), Guibéroua, Assikoi et Moapé (Adzope), Zouan Hounien, Affery, Bangolo".
L'organisation qui a dressé une cartographie des zones à risques appelle à la plus grande vigilance dans des circonscriptions qu’elle considère à risques d’affrontements localisés: Yopougon, Plateau, Port-Bouët, Anyama, Adjamé, Koumassi, Treichville, Grand-Bassam.
Elle note également comme zones à risques "Bonoua, Divo, Oumé, Guibéroua, Duékoué, Attiégouakro, Affery, Agboville, Daloa, Zuénoula, Man, Bongouanou, Adzopé, Tiébissou, Lakota, Gagnoa, Bondoukou", et note que cette cartographie peut être évolutive.
"Cependant, eu égard aux enjeux, des conflits peuvent éclater dans n’importe quelle circonscription électorale, en dehors de celles citées plus haut", mentionne l'ex-préfet d'Abidjan qui appelle les forces de l'ordre à plus de vigilance.
"Nous appelons donc la CEI (Commission électorale indépendante) à travailler avec le plus grand professionnalisme, dans la justice, l’équité et le respect des textes, procédures et modes opératoires", lance-t-il.
Les populations étant des acteurs majeurs dans un vote électif "nous demandons de la retenue de la part des populations et des partis politiques, en cas de différence d’appréciation" et "demandons la plus grande vigilance aux forces de sécurité", a-t-il insisté.
Cette élection s'annonce épique. Selon Aube Nouvelle l’on a enregistré des destructions d’affiches de campagne à Agboville, Guibéroua, Plateau, Yopougon, Port-Bouët. Et, des candidats surtout indépendants font état d’intimidations proférées à leur endroit dans quelques circonscriptions.
Une candidate indépendante a été agressée à Zanzra (Département de Zuénoula), note l'ONG qui relève une "altercation entre partisans de candidats d’une même liste à Koumassi", dans le Sud d'Abidjan entre des candidats du Rhdp.
AP/ls/APA
Depuis 1995, il n'y a pas d'élection législative qui a mis autant en compétition tous les partis politiques, notamment le parti de Alassane Ouattara, celui de Laurent Gbagbo et de l'ex-président Henri Konan Bédié, chef du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (Pdci), l'ex-parti unique.
En 2000, des candidatures ont été rejetées ce qui avait conduit au retrait de certains partis, tel le Rassemblement des républicains (Rdr) dirigé par Alassane Ouattara. Il avait ordonné que ses partisans ne prennent pas part au scrutin, estimant que l'élection n'était pas ouverte.
Au lendemain de la grave crise postélectorale de 2010-2011, Alassane Ouattara accède au pouvoir, suite à une alliance avec le Pdci. Le Front populaire ivoirien (FPI, opposition), le parti de Gbagbo boycotte les législatives ainsi que celles de 2016.
Aujourd'hui, le paysage politique a changé. Le Pdci qui a refusé d'intégrer le Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (Rhdp, la coalition au pouvoir), présidé par M. Ouattara s'est rapproché du FPI, une stratégie visant la conquête du pouvoir d'Etat.
Des législatives ouvertes
Pour ces élections législatives 1232 candidatures ont été retenues après les contentieux portés devant le Conseil constitutionnel pour 255 sièges à pouvoir à l'Assemblée nationale au terme du scrutin qui devra se dérouler dans les 205 circonscriptions à travers le pays.
En dépit du boycott électoral de l'opposition lors de l'élection présidentielle du 31 octobre 2020, tous les partis de l'opposition ont à la faveur du dialogue entre le gouvernement et l'opposition, décidé d'aller en rang serré à ces élections législatives pour contrôler le pouvoir législatif.
En démocratie, l'action législative est primordiale pour une parfaite exécution de sa vision, à défaut de faire des compromis avec le parti qui a une forte coloration à l'hémicycle, d'où l'enjeu de ces élections.
Le Rhdp a présenté 254 candidats titulaires avec leurs suppléants, tandis que les principaux partis de l'opposition n'ont pas couvert tous le territoire. Le parti au pouvoir est conscient que la bataille est rude et a dû intégrer parmi les candidats titulaires des personnalités locales.
Enjeux du scrutin et risques de conflits
L'opposition, qui reproche au président Ouattara de s'être présenté au scrutin présidentiel du 31 octobre 2020 en violation de la Constitution, ne va pas faire de cadeau à l'actuel chef de l'Etat si elle tient le pouvoir législatif qui lui donne de remettre en cause les lois du pays.
Pour mener à bien ses projets, le pouvoir veut continuer de diriger le Parlement. Mais, pour ce faire, il devra convaincre les électeurs mais dans les fiefs de l'opposition pour gagner plus de sièges.
Selon des missions d'observation, le climat socio-politique est globalement "calme", mais il existe des foyers de tension, malheureusement exacerbés par des discours à tendance tribale ou régionale de la part de certains candidats.
Aube Nouvelle, une organisation non gouvernementale conduite par l'ex-préfet d'Abidjan, Vincent Toh Bi, note sur sa page Facebook des "incidents sans blessés à Adjamé, Plateau, Dahouo (Vavoua ), Guibéroua, Assikoi et Moapé (Adzope), Zouan Hounien, Affery, Bangolo".
L'organisation qui a dressé une cartographie des zones à risques appelle à la plus grande vigilance dans des circonscriptions qu’elle considère à risques d’affrontements localisés: Yopougon, Plateau, Port-Bouët, Anyama, Adjamé, Koumassi, Treichville, Grand-Bassam.
Elle note également comme zones à risques "Bonoua, Divo, Oumé, Guibéroua, Duékoué, Attiégouakro, Affery, Agboville, Daloa, Zuénoula, Man, Bongouanou, Adzopé, Tiébissou, Lakota, Gagnoa, Bondoukou", et note que cette cartographie peut être évolutive.
"Cependant, eu égard aux enjeux, des conflits peuvent éclater dans n’importe quelle circonscription électorale, en dehors de celles citées plus haut", mentionne l'ex-préfet d'Abidjan qui appelle les forces de l'ordre à plus de vigilance.
"Nous appelons donc la CEI (Commission électorale indépendante) à travailler avec le plus grand professionnalisme, dans la justice, l’équité et le respect des textes, procédures et modes opératoires", lance-t-il.
Les populations étant des acteurs majeurs dans un vote électif "nous demandons de la retenue de la part des populations et des partis politiques, en cas de différence d’appréciation" et "demandons la plus grande vigilance aux forces de sécurité", a-t-il insisté.
Cette élection s'annonce épique. Selon Aube Nouvelle l’on a enregistré des destructions d’affiches de campagne à Agboville, Guibéroua, Plateau, Yopougon, Port-Bouët. Et, des candidats surtout indépendants font état d’intimidations proférées à leur endroit dans quelques circonscriptions.
Une candidate indépendante a été agressée à Zanzra (Département de Zuénoula), note l'ONG qui relève une "altercation entre partisans de candidats d’une même liste à Koumassi", dans le Sud d'Abidjan entre des candidats du Rhdp.
AP/ls/APA