Les élections législatives reprennent, ce samedi 24 avril 2021, dans la circonscription de Niakara-Tortiya-Arikokaha. C’est la date choisie par la Commission électorale indépendante (Cei), après le décès de dame Zobo Ouroh Josiane, suppléante du candidat indépendant, Dr Guibessongui N’datien Séverin, député sortant, lâché par son parti, le Rhdp. Il sera face à la candidate du Rhdp, Koné Catherine, chef d’entreprise. D’autres candidats indépendants sont dans la course. Il s’agit de Soungari Koné, acteur de cinéma, Traoré Karidja, chef d’entreprise et Koné Klohiri Lazare, techno-commercial. Depuis des semaines, le département de Niakara est en effervescence. Chaque candidat affûte ses armes. Les états-majors bouillonnent. Toutefois, l’incident survenu, le vendredi 16 avril 2021, à Niakara, donne à s’interroger sur la qualité du climat électoral. Ce jour-là, la Gendarmerie avait arrêté plusieurs jeunes au Centre culturel de la ville, alors qu’ils « assistaient à une réunion organisée par la Jeunesse unie pour le développement du Hambol (Judh), en vue d’appeler à des élections apaisées ». Même si les jeunes ont été relâchés, ces actes sont regardés par certains comme des intimidations. Au regard de cette situation, des jeunes, depuis Abidjan, vont organiser une conférence de presse pour inviter les uns et les autres à emboucher la trompette de l’apaisement. Sans voiler les mots, les jeunes ont fait une adresse d’interpellation au Général de corps d’armée, Touré Alexandre Apalo, Commandant supérieur de la Gendarmerie, fils de la région. « En saaqualité de patron des forces d’élites républicaines, nous l’invitons à faire preuve de neutralité, pendant la période qui précède le vote du 24 avril 2021 prochain. L’engagement remarqué du patron de la Gendarmerie nationale pour la cause d’un candidat n’est pas de nature à permettre aux populations de choisir leur député, en toute liberté. L’ingérence du Général Apalo Touré est inquiétante, dans la mesure où le convoyage des urnes est assuré par la Gendarmerie. Il a donc été demandé au chef du corps d’élite de tranquilliser l’ensemble des citoyens de ladite circonscription, en se mettant au service de tous. Le grand frère Apalo est pour nous, une fierté, au regard de la grandeur de l’autorité qu’il incarne. C’est pourquoi, nous souhaitons qu’il se mette à l’écart de toute action qui pourrait souiller son charisme. D’ailleurs, nous sommes engagés dans la voie pour des élections sans violences, comme le désire la Gendarmerie nationale » a laissé entendre Coulibaly Gbèlè dont les propos ont été relayés dans le quotidien Le Temps dans sa parution N°5200 du lundi 19 avril 2021. L’expérience a montré que ces faits débouchent le plus souvent sur des contentieux électoraux. Certaines localités n’y ont pas échappé. Dans la circonscription électorale d’Agboville commune, Fleur Aké M’bo, candidate Eds/Pdci, avait accusé son adversaire du Rhdp, Adama Bictogo, d’un holdup électoral. Son recours devant le Conseil constitutionnel ne donnera aucun effet. Ce fut le cas à Yamoussoukro, Gonaté, Dabou et dans bien d’autres localités. Dans d’autres circonscriptions, on a dû annuler purement et simplement les élections : Ouaninou (Nord), Jacqueville commune et sous-préfecture (Sud), Gueyo (Sud-ouest), Grand Béréby (Sud-ouest). Par transitivité mathématique, on est tenté de se demander si Niakara pourra échapper au syndrome des contentieux électoraux.
JB KOUADIO
JB KOUADIO