Face à la pénurie d’escargot sur le marché, l’élevage d’escargot semble est la solution pour offrir aux consommateurs des d’escargot à tout moment. Mais sur le terrain, est-ce le cas ? Dans cette interview, Ange N’da, héliciculteur, formateur coach donne la réponse. Il rappelle même que l’élevage d’escargot pourtant fait gagner beaucoup d’argent et exhorte les Ivoiriens à pratiquer cette activité.
Ange N’da, vous faites l’héliciculture, dites-nous en quoi consiste cette activité ?
L’héliciculture, c’est l’élevage d’escargot.
Pourquoi avez-vous choisi ce métier ?
J’ai choisi le métier de héliciculteur d’abord par curiosité. Au départ, mon choix c’était l’élevage et c’est après que je me suis rendu compte qu’il y a un besoin en Côte d’Ivoire au niveau de héliciculteur. Du coup, je me suis jeté dans le coaching pour valoriser ce métier et faire en sorte qu’il y ait beaucoup d’héliciculteurs. Parce que chaque fois qu’on forme des personnes, il faut la main d’œuvre pour surveiller le projet. Or dans le milieu de l’héliciculture, il n’y en a pas. Celui qui se forme, est en même temps l’ouvrier. C’est ainsi que j’ai lancé ce projet pour combler le vide. Et je ne suis pas le seul.
A ce jour, combien de personnes avez-vous formées ?
Quatre cents (400) à ce jour. Le coaching a commencé il y a à peine un mois. En un mois, pour me répéter, j’ai formé plus de deux cents (200) à quatre cents (400) personnes en ligne. Parmi elles, juste une dizaine ou vingtaine a continué l’aventure. Il faut noter qu’il y a peu d’éleveurs d’escargot en Côte d’Ivoire.
Ceux qui sont formés et installés par la suite gagnent-ils bien leur vie ? Est-ce que l’élevage d’escargot nourrit bien son homme en Côte d’Ivoire ?
Selon les statistiques, un éleveur d’escargot s’en sort bien. Si on prend cent (100) mollusques reproducteurs pour l’archatina archatina qui peut vous donner en moyenne deux (02) cents œufs par ponte. Je précise que l’archatina archatina c’est l’escargot que nous avons en commun en Afrique, au Ghana, au Nigéria et en Côte d’Ivoire. Dans ces pays, la chaîne d’escargot est prisée. L’archatina archatina est d’une couleur orange avec des traits noirs. On l’appelle aussi l’escargot tigre. Si vous prenez donc cent (100) mollusques de l’archatina archatina qui vous donnent en moyenne cent (100) œufs, cela vous fait cent (100) fois cent (100). Au bout de quatre (04) à cinq (05) mois, les escargots sont en maturité. Vous ne les vendez pas. Vous les laissez encore pondre. Quand vous faites le calcul, vous avez cent (100) fois cent (100) fois cent (100) encore. Ce qui fait dix (10) mille (10000) escargots. Au bout d’un an, vous les vendez. Sur le marché, vous avez quatre (04) à cinq (05) escargots à trois (03) mille ou à cinq (05) mille. Si vous vendez trois (03) escargots à mille (1000) francs au bas mot, sur dix (10) mille escargots vous gagnez près de trente-quatre (34) millions de francs Cfa par an. Conclusion : L’élevage d’escargot est une activité qui fait gagner beaucoup d’argent.
Et pourtant cette activité intéresse peu de monde, pourquoi?
Votre constat est juste. Effectivement, il y a peu d’éleveurs sur le terrain. Les raisons sont certainement dues au fait qu’on peut acquérir l’escargot facilement en brousse. Ce qui fait que quand on parle de l’élevage, il y a peu d’engouement. Les gens préfèrent aller en brousse pour les ramasser au lieu de passer par l’élevage avec tout ce qu’il comporte comme difficultés. A savoir: Les moyens financiers, matériels, humains etc.
Est-ce l’une des raisons de la pénurie d’escargots sur le marché ?
C’est vrai, l’élevage d’escargot n’arrive pas à combler ni la demande locale ni la demande extérieure. Je vous explique pourquoi. Il y a moins de dix (10) ans que l’élevage d’escargot a commencé en Côte d’Ivoire C’est un nouveau métier qui demande peu de moyens techniques. Je vous donne un exemple. L’Archatina archatina pond trois (03) fois dans l’année par intervalle de quatre (04) mois. Mais jusqu’à présent, il n’y a pas de prophylaxie. Ce qui fait que sur le terrain, on n’arrive pas à couvrir la demande. En Côte d’Ivoire, la production est encore très faible. Si on veut couvrir la demande, il faut soutenir l’élevage. Or ce n’est pas le cas. Pour l’instant, cette activité n’est pas encadrée par l’Etat. Notre souhait, c’est que l’Etat encourage les jeunes à pratiquer l’élevage d’escargot comme il le fait pour les autres filières. On peut expliquer la pénurie actuelle sur le marché par d’autres facteurs. A savoir : les feux de brousse, l’usage des pesticides, le ramassage des escargots immatures, l’exportation d’escargots.
Combien de temps faut-il pour qu’un escargot élevé soit prêt à la consommation ou à la vente ?
La forme normale d’un escargot, c’est cinq cents (500) grammes. Et il faut six (06) mois au maximum pour que l’escargot soit prêt à la consommation. Mais en fonction de certaines réalités, certains éleveurs peuvent aller jusqu’à sept (07) mois. Les escargots élevés sont comestibles à partir de quatre (04), cinq (05) et six (06) mois.
Combien faut-il pour entreprendre ce projet ?
Oui. Mais ce qui est fort, c’est d’abord l’espace. Pour construire quatre cents (400) loges, il faut avoir de l’espace. Il faut un grand périmètre parce qu’à un moment donné, l’éleveur sera débordé. Il peut disposer de millions d’escargots qu’il ne pourra pas contenir dans une seule caisse. On peut commencer avec dix (10) mollusques et être débordé après. Donc c’est important d’avoir un espace, un grand espace. Je vous ai dit que l’archatina archatina peut pondre en moyenne entre deux cents (200) et quatre (04) cents œufs. Ce qui veut dire qu’après éclosion, un mois après, il faut forcément avoir besoin d’espace.
L’escargot naturel et l’escargot élevé ont-ils le même goût ?
Il y a une différence au niveau du goût. Les consommateurs ont un penchant pour l’escargot naturel
Expliquez-nous pourquoi le goût change quand il s’agit d’un escargot élevé ?
Je vous explique. En milieu naturel selon un ingénieur agronome qui s’est formé chez nous, l’escargot se déplace beaucoup plus. Il est libre. Il peut se déplacer à tout mouvement comme il peut. Mais en élevage, ce n’est pas le cas. Lorsqu’on prend une petite dimension dans laquelle on met un mollusque, on note qu’il y a absence de sport. C’est, selon l’ingénieur, cette absence de sport qui certainement change le goût de l’escargot. Mais malgré cette dépréciation du goût, l’escargot élevé ne se vend pas bien sur le marché. Sortez et aller partout dans les marchés en Côte d’Ivoire, vous aurez quatre (04) escargots à deux (02) mille voire cinq (05) à deux (02) mille francs Cfa.
Si au niveau du goût il y a une différence, qu’en est-il pour les vertus ?
Ce ne sont pas les aliments qui donnent les vertus. C’est la nature de l’escargot lui-même. Donc que ce soit l’escargot élevé que ce soit l’escargot naturel, les deux (02) types d’escargots ont les mêmes vertus. L’escargot est riche en protéine, en calcium, une forte teneur en fer. Rien ne change. Que ce soit l’escargot élevé ou l’escargot naturel, on retrouve les mêmes vertus.
Interview réalisée par DJE KM
Ange N’da, vous faites l’héliciculture, dites-nous en quoi consiste cette activité ?
L’héliciculture, c’est l’élevage d’escargot.
Pourquoi avez-vous choisi ce métier ?
J’ai choisi le métier de héliciculteur d’abord par curiosité. Au départ, mon choix c’était l’élevage et c’est après que je me suis rendu compte qu’il y a un besoin en Côte d’Ivoire au niveau de héliciculteur. Du coup, je me suis jeté dans le coaching pour valoriser ce métier et faire en sorte qu’il y ait beaucoup d’héliciculteurs. Parce que chaque fois qu’on forme des personnes, il faut la main d’œuvre pour surveiller le projet. Or dans le milieu de l’héliciculture, il n’y en a pas. Celui qui se forme, est en même temps l’ouvrier. C’est ainsi que j’ai lancé ce projet pour combler le vide. Et je ne suis pas le seul.
A ce jour, combien de personnes avez-vous formées ?
Quatre cents (400) à ce jour. Le coaching a commencé il y a à peine un mois. En un mois, pour me répéter, j’ai formé plus de deux cents (200) à quatre cents (400) personnes en ligne. Parmi elles, juste une dizaine ou vingtaine a continué l’aventure. Il faut noter qu’il y a peu d’éleveurs d’escargot en Côte d’Ivoire.
Ceux qui sont formés et installés par la suite gagnent-ils bien leur vie ? Est-ce que l’élevage d’escargot nourrit bien son homme en Côte d’Ivoire ?
Selon les statistiques, un éleveur d’escargot s’en sort bien. Si on prend cent (100) mollusques reproducteurs pour l’archatina archatina qui peut vous donner en moyenne deux (02) cents œufs par ponte. Je précise que l’archatina archatina c’est l’escargot que nous avons en commun en Afrique, au Ghana, au Nigéria et en Côte d’Ivoire. Dans ces pays, la chaîne d’escargot est prisée. L’archatina archatina est d’une couleur orange avec des traits noirs. On l’appelle aussi l’escargot tigre. Si vous prenez donc cent (100) mollusques de l’archatina archatina qui vous donnent en moyenne cent (100) œufs, cela vous fait cent (100) fois cent (100). Au bout de quatre (04) à cinq (05) mois, les escargots sont en maturité. Vous ne les vendez pas. Vous les laissez encore pondre. Quand vous faites le calcul, vous avez cent (100) fois cent (100) fois cent (100) encore. Ce qui fait dix (10) mille (10000) escargots. Au bout d’un an, vous les vendez. Sur le marché, vous avez quatre (04) à cinq (05) escargots à trois (03) mille ou à cinq (05) mille. Si vous vendez trois (03) escargots à mille (1000) francs au bas mot, sur dix (10) mille escargots vous gagnez près de trente-quatre (34) millions de francs Cfa par an. Conclusion : L’élevage d’escargot est une activité qui fait gagner beaucoup d’argent.
Et pourtant cette activité intéresse peu de monde, pourquoi?
Votre constat est juste. Effectivement, il y a peu d’éleveurs sur le terrain. Les raisons sont certainement dues au fait qu’on peut acquérir l’escargot facilement en brousse. Ce qui fait que quand on parle de l’élevage, il y a peu d’engouement. Les gens préfèrent aller en brousse pour les ramasser au lieu de passer par l’élevage avec tout ce qu’il comporte comme difficultés. A savoir: Les moyens financiers, matériels, humains etc.
Est-ce l’une des raisons de la pénurie d’escargots sur le marché ?
C’est vrai, l’élevage d’escargot n’arrive pas à combler ni la demande locale ni la demande extérieure. Je vous explique pourquoi. Il y a moins de dix (10) ans que l’élevage d’escargot a commencé en Côte d’Ivoire C’est un nouveau métier qui demande peu de moyens techniques. Je vous donne un exemple. L’Archatina archatina pond trois (03) fois dans l’année par intervalle de quatre (04) mois. Mais jusqu’à présent, il n’y a pas de prophylaxie. Ce qui fait que sur le terrain, on n’arrive pas à couvrir la demande. En Côte d’Ivoire, la production est encore très faible. Si on veut couvrir la demande, il faut soutenir l’élevage. Or ce n’est pas le cas. Pour l’instant, cette activité n’est pas encadrée par l’Etat. Notre souhait, c’est que l’Etat encourage les jeunes à pratiquer l’élevage d’escargot comme il le fait pour les autres filières. On peut expliquer la pénurie actuelle sur le marché par d’autres facteurs. A savoir : les feux de brousse, l’usage des pesticides, le ramassage des escargots immatures, l’exportation d’escargots.
Combien de temps faut-il pour qu’un escargot élevé soit prêt à la consommation ou à la vente ?
La forme normale d’un escargot, c’est cinq cents (500) grammes. Et il faut six (06) mois au maximum pour que l’escargot soit prêt à la consommation. Mais en fonction de certaines réalités, certains éleveurs peuvent aller jusqu’à sept (07) mois. Les escargots élevés sont comestibles à partir de quatre (04), cinq (05) et six (06) mois.
Combien faut-il pour entreprendre ce projet ?
Oui. Mais ce qui est fort, c’est d’abord l’espace. Pour construire quatre cents (400) loges, il faut avoir de l’espace. Il faut un grand périmètre parce qu’à un moment donné, l’éleveur sera débordé. Il peut disposer de millions d’escargots qu’il ne pourra pas contenir dans une seule caisse. On peut commencer avec dix (10) mollusques et être débordé après. Donc c’est important d’avoir un espace, un grand espace. Je vous ai dit que l’archatina archatina peut pondre en moyenne entre deux cents (200) et quatre (04) cents œufs. Ce qui veut dire qu’après éclosion, un mois après, il faut forcément avoir besoin d’espace.
L’escargot naturel et l’escargot élevé ont-ils le même goût ?
Il y a une différence au niveau du goût. Les consommateurs ont un penchant pour l’escargot naturel
Expliquez-nous pourquoi le goût change quand il s’agit d’un escargot élevé ?
Je vous explique. En milieu naturel selon un ingénieur agronome qui s’est formé chez nous, l’escargot se déplace beaucoup plus. Il est libre. Il peut se déplacer à tout mouvement comme il peut. Mais en élevage, ce n’est pas le cas. Lorsqu’on prend une petite dimension dans laquelle on met un mollusque, on note qu’il y a absence de sport. C’est, selon l’ingénieur, cette absence de sport qui certainement change le goût de l’escargot. Mais malgré cette dépréciation du goût, l’escargot élevé ne se vend pas bien sur le marché. Sortez et aller partout dans les marchés en Côte d’Ivoire, vous aurez quatre (04) escargots à deux (02) mille voire cinq (05) à deux (02) mille francs Cfa.
Si au niveau du goût il y a une différence, qu’en est-il pour les vertus ?
Ce ne sont pas les aliments qui donnent les vertus. C’est la nature de l’escargot lui-même. Donc que ce soit l’escargot élevé que ce soit l’escargot naturel, les deux (02) types d’escargots ont les mêmes vertus. L’escargot est riche en protéine, en calcium, une forte teneur en fer. Rien ne change. Que ce soit l’escargot élevé ou l’escargot naturel, on retrouve les mêmes vertus.
Interview réalisée par DJE KM