Le Président et Porte-parole de la Plate-forme unique des PME s'est prononcé sur l'actualité ivoirienne notamment sur la question de la cherté de la vie. Dans un communiqué diffusé ce jeudi 12 août , Dr Moussa Elias Farakhan Diomandé analyse la situation et fait des propositions.
Comme beaucoup d’Ivoiriens et d’Ivoiriennes, j’assiste ces derniers temps avec curiosité aux débats sur la cherté de la vie en Côte d’Ivoire.
D’un groupe à l’autre, le message est pratiquement le même.
« Tout a augmenté, le pays va mal, ce sont les impôts, les rackets, l’Etat ne fait rien, c’est la covid-19 etc. » Les supermarchés s’enrichissent, les pauvres sont de plus en plus pauvres. L’environnement est anxiogène et centré sur ce qu’il a de plus alarmiste.
« Abidjan y a drap, drap bâtard ! »
Personnellement, j’ai affiché une moue d’insatisfaction jusqu’au jour où je me suis rappelé la biosphère des PME qui malgré l’adversité permanente de la rareté, naissent, vivent, survivent et grandissent.
Cette contribution, axée sur deux points, consiste à montrer comment en s’inspirant des pratiques des acteurs des PME, les consommateurs peuvent tirer parti de leurs incrémentations radicales.
LES PME : UNE BIOSPHERE DE RARETE
Sous nos tropiques, les conditions économiques sont en constante évolution, le paysage est très concurrentiel et se renouvelle très vite.
Quant aux acteurs, ils sont hétérogènes et les marchés très volatiles.
Pour résister dans cette biosphère caractérisée par des carences acérées de ressources : naturelles, humaines, financières, les acteurs des PME pensent l’impensable, leur pensée n’est pas conventionnelle. Ils improvisent, empruntent plusieurs chemins pour atteindre le but. Ils sont agiles, rapides et flexibles. Ils ne planifient rien, ils improvisent.
C’est donc cette approche qui rend nos PME, résistantes et résilientes dans une biosphère de rareté. Les acteurs des PME chaque jour remettent en cause leur fonctionnement, justement parce qu’ils veulent vivre et être en phase avec la rareté qu’ils mutent en opportunité.
Pour en revenir aux consommateurs, pourquoi râlent-ils tout temps ? Pourquoi ne prennent-ils pas leur responsabilité face à la dictature des industriels, des supermarchés, des marchés, des multinationales aériennes ? Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi les consommateurs ne feraient-ils pas la même chose. Pensent-ils qu’ils sont dans l’abondance ?
Pour aller dans le même sens que Gandhi, les consommateurs doivent être le changement qu’ils veulent voir dans le monde.
Et cela passe nécessairement par l’incrémentation radicale, les bons réflexes, les bons gestes, les bonnes décisions.
INCREMENTATION RADICALE.
En quête d’expérience et de qualité, les Ivoiriens et les Ivoiriennes doivent s’affranchir impérativement des tendances que les industriels, les compagnies aériennes, et le marché conçoivent pour eux, et s’interroger sur un mode de vie qui mérite une remise en question totale.
· Consommer local.
Les ivoiriens et les ivoiriennes gagneraient à consommer ce qui est produit local, cela dénote simplement du bon sens. En faisant ce choix, ils aident les PME, les exploitations locales à gagner de l’argent à s’améliorer.
Ils aident à la création d’emploi, à l’égalité des chances, à la création d’un monde équilibré.
· Eviter le gaspillage.
Quant aux courses dans les supermarchés, dans les espaces dédiés, en ligne etc., il convient en ces moments de rareté de se prémunir du syndrome du panier qui déborde, en faisant l’inventaire de ses besoins, de ses achats antérieurs, en se débarrassant des packs d’eau pour des carafes filtrantes ,des yaourts industriels, en préparant nos yaourts à la maison par exemple , en achetant en vrac avec nos vaillantes et courageuses transformatrices , en consommant des produits de saisons, enfin en conservant mieux pour éviter les gaspillages.
Surtout ne garder que l’essentiel, vendre ce qui ne vous est pas indispensable sur les réseaux sociaux, faire des dons, des échanges etc.
Pour les appareils électroménagers, consultons les étiquettes énergétiques et faisons le bon choix pour économiser en courant électrique.
Vérifions les chasses d’eau, les robinets, etc. Entretenons nos appareils, les filtres, grilles, les joints.
Optons pour une utilisation parcimonieuse, de nos énergies, de notre temps, de nos ressources.
· Eliminer totalement le déchet
Pensons aux réutilisables, assiettes, verres, etc., débarrassons-nous des films étirables, essuie-tout par des produits à usage multiple.
Fabriquons nos produits d’entretien, nos liquides vaisselles, valorisons nos déchets, les jouets des enfants en les recyclant.
Vidons nos armoires, déposons nos livres, vêtements non utilisés à la disposition de ceux qui en ont besoin, pensons compost.
· L’éco-transport
A Abidjan, et dans nos grandes villes existent partout des embouteillages, des bouchons, pour cela utilisons des transports flexibles propres ; covoiturage.
Adoptons une autre manière de conduire en réduisant notre vitesse pour économiser du carburant ; maintenons au volant une vitesse constante, ne pas démarrer brusquement, freiner intempestivement, etc. Marchons, utilisons le vélo, etc. Privilégions nos villages, nos sites touristiques au détriment de ceux d’ailleurs.
En définitive, les Ivoiriens, Ivoiriennes doivent prendre conscience que les solutions structurelles ne changeront rien à la cherté de la vie dans un monde de rareté, d’épuisement global des ressources. Pure diversion !
Ils doivent imaginer une vision totalement renouvelée de leur mode de vie en faisant plus avec moins, en créant plus de valeurs avec moins comme les PME.
Le rôle des institutions est de créer les conditions de l’incrémentation radicale pour faire émerger cette nouvelle tendance, un nouveau modèle de société moins gourmande et une économie du REEMPLOI. Pour cela il faut, des acteurs, de l’imagination, de la modération, et surtout de la volonté pour faire toujours plus avec moins une réalité comme les acteurs des PME ont su faire.
DA et sercom