Prévenir la récidive et l’insertion socio-professionnelle des détenus. Tel est l’objectif du projet dénommé "Yedi djouman" qui signifie "on travaille" en langue Baoulé, fruit de la collaboration entre le ministère de la Justice et des Droits de l’Homme et l’ONG "Don’t Forget Them". Dans le cadre dudit projet, il a été procédé, le jeudi 12 août dernier, à l’inauguration d’un centre de formation en cuisine et en pâtisserie à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca) au profit de détenus en fin de peine. David Saï, président de l’Ong "Don’t Forget Them" a révélé ainsi le programme : « La prison doit être le lieu pour corriger le repris de justice afin de lui inculquer les valeurs pouvant faciliter sa réinsertion socioprofessionnelle et faire de lui un individu sociable. Une solution plausible à cette équation est la formation professionnelle pendant la détention. En effet, un détenu formé ou ayant travaillé en prison est moins sujet aux risques d’être à nouveau en conflit avec la loi. Ce projet vise donc en amont à donner une formation professionnelle en cuisine aux détenus, et en aval accompagner leur réinsertion socioprofessionnelle post-carcérale par la création d’une activité génératrice de revenus » a-t-il expliqué. Selon l’initiateur du projet, ne peuvent prendre part aux projets de réinsertion, des détenus, hommes et femmes, condamnés pour des délits mineurs après sélection. Pour cette première phase, ce sont 50 détenus en fin de peine qui seront concernés par cette formation, dont une trentaine de femmes. Le directeur de l’Administration pénitentiaire (DAP), Boubacar Coulibaly, s’est réjoui de la pertinence du projet qui est une réponse au problème à la récidive. « L’objectif de la construction de ce centre est de contribuer à la rééducation, à la resocialisation et à la réinsertion professionnelle des détenus afin d’éviter la récidive. La politique de réinsertion des détenus est dans l’intérêt de tous. Elle est une solution au désengorgement de l’univers carcéral surpeuplé. Le ministère de la Justice et des droits de l’homme se félicite de l’accompagnement de l’Ong "Don’t Forget Them", » a indiqué Boubacar Coulibaly. Pour le régisseur de la Maca ; Koné Hincleban, ce projet tombe à point nommé parce qu’aucun projet de resocialisation des détenus n’existe. C’est pourquoi, il a remercié l’Ong "Don’t forget Them" pour cette initiative à l’endroit des détenus. Au nom des détenus, Mlle Yessoh Ange Valérie a salué cette politique d’insertion qui va permettre d’éviter les nombreux cas de récidive. Le restaurant école, faut-il le rappeler, a été construit à 90% par les détenus eux-mêmes. Le service socio-éducatif en milieu carcéral, chargé du volet social de la prison, constitue un maillon important pour la réalisation de ce projet.
JEAN PRISCA
