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Société Publié le vendredi 8 octobre 2021 | AIP

Bouaké: Des acteurs de la société civile renforcent leurs capacités en matière de droits en santé de la reproduction

© AIP Par DR
Atelier de renforcement des capacités en matière de droits en santé de la reproduction
Plus d’une trentaine d’acteurs de la société civile ont pris part du lundi 04 au mercredi 06 octobre 2021 à un atelier de renforcement des capacités en matière de droits en santé de la reproduction organisé par l’ONG Ipas-Côte d’Ivoire en collaboration avec la préfecture de Bouaké.

Bouaké - Plus d’une trentaine d’acteurs de la société civile ont pris part du lundi 04 au mercredi 06 octobre 2021 à un atelier de renforcement des capacités en matière de droits en santé de la reproduction organisé par l’ONG Ipas-Côte d’Ivoire en collaboration avec la préfecture de Bouaké.


L’objectif visé par cette session de formation, portant sur le thème « clarification des valeurs et transformation d’attitude relative aux avortements non sécurisés », était d’améliorer la perception des participants sur les droits en matière de santé sexuelle et reproductive avec un focus sur les soins complets d’avortement.


Il s’agissait concrètement de renforcer les connaissances de ceux-ci sur les dispositions légales internes (le code pénal) et les engagements de la Côte d’Ivoire en matière de santé sexuelle et reproductif (SSR) à travers certaines dispositions juridiques et partenariales internationales.


Il s’agissait, également, de les sensibiliser sur les droits en matière de santé sexuelle et reproductif (DSSR) dans l’optique de la mise en œuvre du plan d’action de Maputo y compris les soins complets d’avortement et d’identifier les actions pour faire progresser la domestication du protocole de Maputo au niveau local.


Les différentes présentations en plénière, qui ont meublé les trois jours de travaux, ont fait l’état des lieux en matière de santé sexuelle et reproductive avec un focus sur les grossesses non désirées et les avortements clandestins. Elles ont également porté sur les études réalisées dans le domaine de la santé sexuelles et reproductives avec un focus sur les avortements non sécurisés.


Il ressort de ces études qu’en Côte d’Ivoire, le taux de mortalité maternelle qui était de 614 décès pour 100 000 naissances vivantes en 2012 (selon l’EDS 2012) est passé à 645 décès pour 100 000 naissances vivantes en 2015 (selon le PNDS 2016-2020). Selon la dernière enquête PMA 2020 réalisée courant 2018, 18% de la mortalité maternelle est lié aux complications des avortements.


« Comme l’attestent ces chiffres, l’avortement joue un rôle important dans l’accroissement du taux de mortalité maternelle. C’est en cela que cet atelier va contribuer non seulement à changer la perception des uns et des autres sur la question de l’avortement afin qu’un dialogue s’installe de façon véritable pour faire avancer la question de la prise en charge de l’avortement sécurisé en Côte d’Ivoire », a indiqué le représentant de l’ONG Ipas-Côte d’Ivoire, Soro Aboudou Nabiéhoua, principal organisateur de cet atelier.


Les engagements pris par la Côte d’Ivoire en matière de santé sexuelle et reproductive et le protocole à la charte africaine des droits de l’homme et des peuples relatifs aux droits des femmes dit protocole de Maputo, signé, ratifié et publié au journal officiel en 2012 ont également meublé les débats au cours des travaux de cet atelier.


« La Côte d’Ivoire est signataire de ce protocole. Elle l’a ratifié en 2011. Malheureusement, l’ensemble des recommandations de ce protocole en matière de santé de la reproduction ne sont pas mises en œuvre sur le terrain », a déploré M. Soro.


Ce dernier a émis le vœu de voir ce protocole de Maputo connaitre une application effective sur le terrain grâce au plaidoyer des différents acteurs de la société civile auprès des autorités tant au niveau local qu’au niveau central.


« Ce que nous attendons des acteurs de la société civile, qui ont pris part à cet atelier, c’est de les voir s’inscrire dans une dynamique de plaidoyer auprès des autorités en termes de sensibilisation et de communication sur les questions de santé de la reproduction. Cette implication va véritablement contribuer à faire bouger les lignes tant au niveau local qu’au niveau national en termes d’aménagement du dispositif national que ce soit sur le plan juridique que sur le plan programmatique », a-t-il indiqué.


A l’alinéa 2 de l’article 14, le protocole de Maputo engage les Etats-parties à prendre toutes les mesures appropriées pour protéger les droits reproductifs des femmes, particulièrement en autorisant l’avortement, en cas d’agression sexuelle, de viol, d’inceste et lorsque la poursuite de la grossesse compromet la santé mentale et physique de la mère ou du fœtus, met en danger élargit pour faire avancer la question des droits des femmes en matière de santé de la reproductive » pour l’effectivité de ce protocole de Maputo sur le terrain, précise-t-on.


(AIP)


rkk

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