Abidjan- Le prix Nobel de la paix a récompensé, ce vendredi 08 octobre 2021, deux journalistes d'investigation, la Philippine Maria Ressa et le Russe Dmitri Mouratov, qui se sont consacrés à la défense de la liberté de la presse menacée, à travers leurs écrits.
« Le journalisme libre, indépendant et factuel sert à protéger contre les abus de pouvoir, les mensonges et la propagande de guerre », a déclaré la présidente du comité Nobel norvégien, Berit Reiss-Andersen.
Agée de 58 ans, Maria Ressa a cofondé la plateforme numérique de journalisme d'investigation dénommée « Rappler » en 2012, un média qui a braqué les projecteurs sur les violences accompagnant la campagne antidrogue initiée par le président philippin, Rodrigo Duterte.
Dmitri Mouratov, 59 ans, est quant à lui, un des cofondateurs et rédacteur en chef du journal Novaïa Gazeta, une des rares voix encore indépendantes en Russie.
Pour le secrétaire général de reporters sans frontières (RSF), Christophe Deloire, ce prix est "un appel à l'action", car le comité pour la protection des journalistes (CPJ) a rendu hommage à deux reporters « incroyables (...) à un moment où la presse fait face à des menaces grandissantes partout dans le monde ».
Le dernier rapport annuel de RSF fait état de signaux inquiétants de menace de la liberté de la presse dans plusieurs régions. L'édition 2021 rend compte d'une réduction du nombre de pays où les journalistes peuvent exercer leur métier en toute sécurité, ainsi que d'une hausse de l'emprise des régimes autoritaires sur les médias, notamment renforcée par le contexte de crise sanitaire.
Le prix Nobel de la paix pour 2020 avait été attribué au Programme alimentaire mondial (PAM), pour son assistance capitale aux personnes victimes d’insécurité alimentaire.
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