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Économie Publié le lundi 11 octobre 2021 | CICG-Côte d’Ivoire

Agroforesterie : un cacao ,ami de la forêt

© CICG-Côte d’Ivoire Par DR
Agroforesterie : un cacao ,ami de la forêt

Si le cacao est le principal moteur de la croissance économique du pays, il est aussi malheureusement un des grands fossoyeurs de la forêt ivoirienne. C’est pourquoi, depuis quelques années, la Côte d’Ivoire s’est engagée à produire un cacao ami de sa forêt.


Le secteur du cacao représente 40% des recettes d’exportation de la Côte d’Ivoire et contribue à hauteur de 15% au Produit intérieur brut (PIB).


En dépit de ces indicateurs de performance, le rendement de la filière reste tributaire de la bonne santé de la forêt ivoirienne. En effet, depuis plus d’un demi-siècle, le pays fait face à une dégradation excessive de son couvert forestier. Le massif forestier est passé de 16 millions d’hectares en 1960 à 3 millions d’hectares en 2018.


L’une des principales causes directes de la déforestation et de la dégradation des forêts est la culture extensive du cacao. Ce produit de spéculation mobilise, à lui seul, environ 2,17 millions d’hectares de forêt. Cette diminution du couvert forestier est de nature à exposer la filière cacao à des pertes de productivité. 


C’est pourquoi le gouvernement a décidé de promouvoir la cacaoculture durable, respectueuse de l’environnement. Il a pris l’engagement en 2014, dans le cadre de la déclaration de New York sur les Forêts, de produire un cacao ivoirien zéro-déforestation à partir de 2017 et de restaurer 20 % du couvert forestier du territoire national d’ici à 2030. Pour rappel, la 7e édition de la Journée nationale du Cacao et du Chocolat qui s’est déroulée le 1er octobre 2020 à Yamoussoukro, était placée sous le thème « Tous engagés pour un cacao, ami de la forêt ».


L’atteinte de cet objectif passe par la mise en place d’un système agroforestier qui permet d'associer aux cacaoyers la culture des arbres. Cette pratique culturale transforme le paysage en le rendant plus résilient à la sécheresse et aux changements climatiques. De plus, l’introduction d’agroforesterie dans une plantation de cacao change la courbe de rendement du cacaoyer et contribue à l’amélioration des conditions de vie du paysan.


LES EFFORTS DU GOUVERNEMENT POUR UNE CACAOCULTURE DURABLE


Pour soutenir la mise en œuvre de cette initiative, le gouvernement, à travers le Conseil du Café- Cacao, prévoit pour l’année 2021, la distribution de plus de 10 millions d’essences. Déjà en 2019, le Conseil du Café-Cacao avait procédé à la distribution de 2,1 millions de plants forestiers à usage multiple à des exploitants agricoles dans des zones de fortes productions cacaoyères. Notamment, Soubré, San Pedro, Daloa et Gagnoa.


Le Premier Ministre Patrick Achi, qui était le 18 septembre 2021 dans la région de San Pedro, est allé visiter des plantations à Golikro.


Dans ce village situé à 5 km de San Pedro, Guy Bernardo Yao Angan, un jeune planteur, a été initié à l’agroforesterie grâce au Conseil du Café-Cacao. « J’ai démarré avec une plantation de 1,5 hectare de cacaoyer, et avec les garanties d’une bonne rémunération du fait du respect des normes en vigueur, je compte agrandir mes plantations dans les années à venir », a-t-il expliqué.


« Ce qui m’a le plus marqué, c’est le niveau de prise de conscience des planteurs. Parce qu’on ne leur impose pas de planter ces essences. Voyant eux-mêmes les conséquences de la déforestation, ils prennent conscience que s’ils ne s’impliquent pas dans cette politique de reconstitution du couvert forestier, à terme, ils seront les premiers à pâtir des assèchements des ruisseaux et de l’avancée de la sécheresse », s’est réjoui le Premier Ministre.


Patrick Achi a encouragé cette nouvelle génération de planteurs à poursuivre sur cette voie et souhaité qu’ils soient des relais auprès des autres cacaoculteurs.


Le Conseil du Café-Cacao a apporté son appui aux acteurs de la filière cacao, à travers l’encadrement de 120 000 producteurs et la formation de 445 100 producteurs aux bonnes pratiques de l'agroforesterie.


Avec l’agroforesterie, certains spécialistes indiquent que le cacaoyer peut produire pendant 80 ans au lieu de 25 ans. Avec l’agroforesterie, le cacao est en train de devenir l’ami des forêts ivoiriennes.

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