Abidjan - Un rapport sur l’indice d’ingérence de l’industrie du tabac en Côte d’Ivoire sur la période 2008-2021, initié et financé par le centre mondial pour la bonne gouvernance dans la lutte antitabac (GGTC) a été présenté samedi 16 octobre 2021 à la presse à Abidjan.
Ce rapport est un document de huit pages qui a été produit par le club UNESCO universitaire pour la lutte contre la drogue et les autres pandémies(CLUCOD) en collaboration avec le réseau des ONG actives pour le contrôle du tabac en Côte d’Ivoire (ROCTACI).
Il s’agit d’une évaluation de la mise en œuvre par les autorités de l’article 5.3 de la convention cadre pour la lutte antitabac (CCLAT) de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui stipule qu'en "définissant leurs politiques de santé publique en matière de lutte antitabac, les partis veillent à ce que ces politiques ne soient pas influencées par les intérêts commerciaux et autres de l’industrie du tabac, conformément à la législation nationale », a expliqué le secrétaire exécutif du ROCTACI, Dr Boli Francis.
Il a indiqué que l’évaluation été faite à partir de sept indicateurs, à savoir la participation de l’industrie du tabac à l’élaboration de politiques, activités de responsabilité sociale d’entreprise de l’industrie du tabac, avantages pour l’industrie du tabac, interaction inutiles, transparence, conflits d’intérêts et mesures préventives.
« Nous sommes à 9111 décès par an au niveau de la Côte d’Ivoire. Le tabagisme est aussi à la base de plusieurs maladies. En dépit de cela, on a l’impression que ça ne suffit pas.
L’industrie du tabac mène encore des actions pour que ses produits soient vendus davantage. Au niveau de la Côte d’Ivoire, ce que l’Etat a pu faire, c’est de prendre des textes de loi pour contraindre justement l’industrie à réduire l’impact de ses produits sur la population », a-t-il spécifié soulignant qu’à l’issue de leur étude, la Côte d’Ivoire a obtenu le score de 50 points sur l’indice d’ingérence de l’industrie du tabac.
Selon le manager de l’ONG CLUCOD et président du conseil d’administration du ROTCTACI, Tall Lacina, ce rapport a permis de comprendre que davantage d’efforts doivent être accomplis pour l’amélioration de la mise en œuvre de l’article 5.3 de la convention cadre de l’OMS pour la lutte antitabac (CCLAT) en Côte d’Ivoire.
« Avec la pandémie de la COVID-19, la lutte antitabac est passée au second plan en Côte d’Ivoire et n’a fait aucun progrès », a-t-il déploré tout en recommandant, entre autres, aux autorités ivoiriennes de s’engager activement pour introduire des dispositions relatives à l’article 5.3 et ses lignes directrices.
Le rapport sera remis aux parties prenantes ainsi qu’à la confédération générale des des entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI). Cette évaluation de la mise en œuvre de l’article 5.3 de la convention cadre de l’OMS pour la lutte antitabac (CCLAT) a été également menée dans 13 autres pays dont le Burkina Faso, situe-on.
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