Man, Une étude expérimentale menée par le Centre national de recherche agronomique (CNRA) sur le projet intitulé "Diffusion du Système de riziculture Intensive (SRI)", au niveau des bassins de production dans 13 départements, a permis de mettre en évidence, l’efficacité de cette nouvelle technique culturale qui induit des gains de rendement appréciable.
Le vendredi 26 novembre 2021 à Man, s’est déroulé l’atelier national de restitution des résultats dudit projet mis en œuvre par le CNRA, en partenariat avec l’Agence nationale au développement rural (ANADER), l’Agence de développement de la filière riz (ADERIZ), sur financement du Fonds compétitif pour l’innovation et l’agriculture durable (FCIAD).
L’objectif était de partager avec les différents acteurs de développement, les résultats issus de la mise en œuvre du projet SRI, une technique culturale innovante pour améliorer la production du riz en Côte d’Ivoire. Les participants ont eu connaissance des performances agronomiques du SRI dans 13 départements de la Côte d’Ivoire, ainsi que sa rentabilité économique. Également, des « champions », des paysans modèles décelés lors de la mise en œuvre du projet, ont été présentés de même que les livrables du projet.
Au terme de la mise en œuvre du projet qui a duré 24 mois soit de juillet 2019 à novembre 2021, le directeur régional du CNRA à Man, Bouet Alphonse, a conclu que tous les objectifs assignés au projet ont été atteints. Il a expliqué que les performances agronomiques du SRI ont été appréciées par les riziculteurs.
Avec cette technique culturale, le rendement en paddy a augmenté d’au moins 25% en moyenne, quand le coût de production est revenu inférieur à celui obtenu sous la pratique rizicole paysanne.
« La technique que nous pratiquons là-bas, on a vu les résultats. Avec la nouvelle technique que nous a apporté docteur Bouet à Gbon, vraiment c’est la meilleure. J’exhorte tout le monde à y adhérer », a tari d’éloges Traoré Mamadou, un riziculteur à Gbon.
Pour une parfaite diffusion de cette nouvelle technique culturale partout en Côte d’Ivoire, les techniciens du CNRA souhaitent l'implication des paysans sélectionnés comme modèle (les champions) en appui des agents des structures nationales pour introduire davantage la technologie et suivre sur les parcelles si le SRI se développe correctement.
Par ailleurs, le CNRA recommande, pour une efficacité du système, de faciliter l’accès aux matériels agricoles pour la mécanisation dans les bassins de production. Également, de poursuivre ou de réhabiliter tous les sites où l’irrigation de l’eau actuellement est difficile et où pratiquement les gens travaillent en condition fluviale.
Représentant le préfet du Tonkpi, préfet du département de Man, le secrétaire général 1, Bah André Yao a salué toute l’équipe du CNRA pour la mise au point de cette nouvelle méthode culturale qui estime-t-il, ‘’devrait être la boussole de l’autosuffisance en riz’’.
Le riz est un aliment consommé par toutes les couches sociologiques de Côte d’Ivoire, avec un ratio estimé à plus de 70 kg/habitant/an. Mais la production locale de cette céréale est déficitaire depuis 40 ans, suite à la dissolution de la Société pour le développement de la riziculture (SODERIZ). Aussi, plusieurs nouvelles initiatives ont-elles été prises par l’Etat, en vue d’assurer au moins l’autosuffisance. Les dernières de ces initiatives sont la création de l’ADERIZ le 10 janvier 2018 et d’un ministère dédié au riz en 2019.
Par ailleurs, des technologies rizicoles d’intérêt agricole ont été introduites puis adaptées en Côte d’Ivoire par le biais de plusieurs programmes dont celui de Productivité agricole en Afrique de l’Ouest (PPAAO ou WAAPP). Parmi celles-ci, le Système de riziculture intensive (SRI) a retenu l’attention des riziculteurs à cause des gains de rendement de plus de 50% induits au cours des tests de pré-vulgarisation.
(AIP)
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