Sensibiliser les jeunes leaders communautaires dans la prévention des discours de haines, promouvoir la cohésion sociale et le vivre ensemble dans la diversité culturelle. Tel est l’objectif de l’important atelier initié par le PNUD, l’UNESCO et l’UNICEF, en collaboration avec le ministère de la Solidarité, de la Cohésion Sociale et de la Lutte contre la Pauvreté (Mscslp) et le ministère de la Culture, de l’industrie des arts et du spectacle (MCIAS). Qui a eu lieu du 1er au 4 décembre 2021 à San-Pedro, en présence des autorités préfectorales, administratives et des leaders communautaires et d’associations de jeunes et de femmes.
C’était dans le cadre du projet intitulé « Les jeunes comme moteurs de prévention des discours de haine et des conflits socio-politiques et communautaires » depuis 2020. A l’ouverture Mme Anne Lemaistre, Représentant-résident et cheffe du Bureau Unesco à Abidjan, a insisté sur l’enjeu de ce projet de sensibilisation, de formation et d’information. « Le projet vise à contribuer à réduire les risques de violences liées aux discours d’incitation à la haine et à la diffusion de fausses informations à travers une implication active des jeunes (hommes et femmes) dans la prévention et la résolution des conflits » a-t-elle indiqué avant d’ajouter.
« Le projet a mis un accent particulier sur la promotion des principes des droits de l’homme liés à la liberté d’expression et la lutte contre les discours de haine. Il s’appuiera sur les mécanismes locaux d’alerte précoce mis en place dans le cadre des interventions PBF en Côte d’Ivoire, ainsi que sur le dialogue intercommunautaire pour une gestion pacifique des conflits.
Notre approche consiste à la déconstruction des discours de haine non seulement au sein des communautés, mais aussi dans les médias (les réseaux sociaux etc) » a-t-elle déclaré. La mise en œuvre de projet qui intervient à deux ans de l’élection présidentielle de 2025, vaut son pesant d’or lorsqu’on sait que la Côte d’Ivoire compte 26 millions d’habitants dont 77,7 % de jeunes, avec 4/5 individus âgés de moins de 35 ans et plus de 60 ethnies différentes.
Le pays est dans une phase de consolidation de la paix. Malgré les efforts accomplis, notamment en ce qui concerne la législation (sur le racisme, la xénophobie, le tribalisme et la discrimination raciale et religieuse ) et la mise en œuvre de projets de renforcement de la cohésion sociale, il demeure néanmoins des lacunes et l’on voit régulièrement ressurgir des tensions et des conflits nés de situations de marginalisation communautaire, d’incitation à la violence et de déficit d’intégration, dans lesquels les femmes, les hommes mais surtout les jeunes, s’illustrent comme l’un des principaux acteurs ou victimes.
Les messages polarisants constituent une source potentielle de résurgence des tensions socio-politiques, fragilisant la cohésion sociale dans le pays et affectent les importants acquis en matière de consolidation de la paix.
SERGE AMANY